Lundi 21 novembre 2016, par Catherine Sokolowski

Ode à la nature

De “Into the wild” en 2007 à “The Revenant” en 2016, les films qui mettent la nature à l’honneur sont légion. C’est moins le cas pour le théâtre, dont les scènes étriquées ne semblent pas prédisposées à mettre en scène l’immensité des paysages sauvages ou la rudesse des climats. Cela n’a pas arrêté Vincent Hennebicq, qui au retour du long voyage solitaire de son ami Arieh Worthalter, a décidé de reproduire l’expérience de ce dernier. Décors, lumières et sons garantissent une expérience sensitive réussie même si le texte convainc moins.

Vincent Hennebicq (déjà auteur de "Going Home" et "Heroes (Just for one day)") souhaite raconter des histoires. Il a choisi celle de Arieh Worthalter, parti seul pour deux ans en Amérique du Sud et au Canada. La scène, séparée des spectateurs par une vitre, évoque un bocal. A quelle expérience va-t-on assister ?

La rencontre avec la nature est au centre du spectacle qui se déroule sur une année et laisse donc quatre saisons s’installer. Arieh raconte sa quête de sens, de sensations, ses peurs et hésitations mais il parle aussi de la nature elle-même et des enjeux écologiques auxquels le monde est confronté.

Sur le plan esthétique, le spectacle est magnifique, reproduction fidèle de la nature et des aléas du climat : orages, pluie ou neige. Le réalisme de l’expérience est irréprochable. Le texte quant à lui est riche, élaboré, fourni. Un peu trop. La nature n’a pas besoin de mots. Au final, l’empathie pour le comédien n’est pas complète. Parfois, Arieh prend sa guitare et compose de très belles chansons. Alors la symbiose est totale. Comme si la nature et l’homme avaient enfin trouvé un modus vivendi. Et nous aussi.