Vendredi 18 décembre 2009, par Xavier Campion

Mon cul est culotté !

N’en déplaise à ses détracteurs, Patrick Ridremont continue à tracer sa route, dont l’itinéraire à plusieurs voix, entamé il y a une vingtaine d’années, n’a cessé d’explorer de nouveaux horizons. Pour cette escale, il a choisi de partir seul avec sa tente et de s’arrêter dans « Mon cul ». Ce titre aux allures de paysage vallonné interpelle les oreilles, mais ne dévoile rien de sa destination finale : le Théââtre !

Celui qui se prend au sérieux, celui qui essaie de faire rire pour le meilleur et pour le pire, celui qui fâche les producteurs et les contrôleurs fiscaux, celui qui ne paie pas de mine mais qui tout compte fait n’est pas si mal, celui qui se la pète ou qui en fait trop, celui qui n’a rien a dire…Tour à tour comparé à des domaines que l’auteur connaît par coeur, comme l’univers des restos ou le monde de l’aviation, cet art de la parole est cuisiné aux petits oignons par le chef de salle, et (mal)traité avec beaucoup de recul dans ce seul en scène qui ose dire tout haut sur les planches ce qui se chuchote généralement loin des projecteurs.

Le Monsieur Pub, doublé du Monsieur Impro qu’il est, nous livre un stand up fluide à l’écriture légère, à l’image de ce people qui n’aime pas se prendre la tête et aime la provoc’. Un discret clin d’œil à ses personnages tirés des canulars de « Dring Dring » ou encore de joyeux délires accessoirisés saupoudrent son interaction punchy avec le public. Quand il canalise son énergie et maîtrise le cheval fou qui s’emballe parfois en lui, Patrick Ridremont nous offre une authenticité simple et généreuse qui donne davantage accès à la profondeur et aux nuances de ses propos souriants. Le vent de sagesse de la quarantaine d’un comédien aventureux ?

Embarquez immédiatement pour Mon cul au théâtre Jean Vilar. Voyage dépaysant garanti.

Céline Verlant