Mercredi 26 mars 2008, par Nadine Pochez

Michelangelo Marchese

Michelangelo Marchese a souvent joué les démons, épée à la main… puis il a disparu des plateaux belges pour se frotter à la mise en scène avec un vrai Maître ! Attendez-vous à le voir revenir en force

Michelangelo Marchese a souvent joué les démons, épée à la main… et puis il a disparu des plateaux belges pour se frotter à la mise en scène avec un vrai Maître ! Attendez-vous à le voir revenir en force

En 2004, tu as été le 3ème lauréat du Prix Jacques Huisman, ce qui t’a propulsé hors frontières et qui restera, sinon un tournant dans ta carrière, du moins une fantastique expérience.

Prix Jacques Huisman
Sébastien Dutrieux (2003) Marine Haulot (2005) Michelangelo Marchese (2004) et Christophe Sermet (2006)

Oui, dans le cadre de ce prix, j’ai pu passer 2 mois à Londres et tout de suite au lieu d’être simple observateur, Declan Donnellan m’a donné l’occasion de l’assister dans la mise en scène de ce qu’il montait à l’époque The Mandate (Le Mandat) de Nikolaï Erdmann. Il y a immédiatement eu une bonne entente entre nous, une grande complicité et, déjà à ce moment-là, le désir partagé de retravailler ensemble. C’est ainsi que, dès qu’il a eu l’occasion de mettre en scène une pièce en français, ce que Peter Brook lui a proposé il y a maintenant 18 mois pour monter aux Bouffes du Nord, il m’a appelé pour redevenir son assistant sur cette aventure qui continue encore et qui se terminera avec une tournée pendant 2 mois en Angleterre.

Andromaque ?

Andromaque de Racine, oui. Mes amis belges qui sont venus voir le spectacle m’ont dit des mots genre “joyeusement iconoclaste”, “éclairant”, “c’est très révélateur, très neuf, moderne”… C’est un spectacle qui rencontre un grand succès auprès du public et qui, malheureusement, pâtit d’une mauvaise réputation auprès de quelques programmateurs en France, heureusement pas tous ! Il est vrai que dans certains théâtres où l’on va, les directeurs n’aiment pas le spectacle. Ils tapent sur le nom du metteur en scène, mais en définitive, ils sont vraisemblablement heurtés par cette approche chaotique du vers alexandrin, quelque chose qui ne respecte pas cette forme à laquelle on pourrait s’attendre quand on va voir un classique comme celui-là : pas assez figé, pas assez classique sûrement. Personnellement, je trouve que malgré peut-être quelques faiblesses, ce spectacle inspire sérieusement par son approche tout à fait décomplexée de ce qui peut sembler rigide et inaccessible. Maintenant le texte étant ce qu’il est, ce n’est pas toujours facile de rester concentré pendant 2 heures sur une forme poétique assez pointue, même si dans des salles difficiles, comme Wolubilis – c’est vrai qu’au niveau acoustique ce n’était pas évident –, les gens ne passent jamais à côté des intentions ni à côté des enjeux qui sont très importants.

Qu’est-ce que les mises en scène de Donnellan apportent de différent ?

Declan Donnellan

Déjà il aborde les choses avec beaucoup de simplicité, même si les répétitions sont ponctuées de longues discussions, de récits, d’anecdotes, mais ce sont toujours des expériences de vie, des choses en rapport avec le concret de ce que les gens peuvent vivre. Avec le travail que j’ai pu aborder en Commedia avec David Pion par exemple, je trouve que c’est un Monsieur qui aurait pu faire de la Commedia. Ce sont des principes qui sont assez techniques finalement et qui font que ce qu’on veut est toujours chez l’autre… C’est un jeu résolument tourné vers l’autre, basé sur la réaction. Declan dit que l’action en elle-même n’existe pas, mais qu’on réagit toujours à quelque chose… et ça, c’est un principe de base de la Commedia dell’Arte. Et si Declan est assez intéressé par ce théâtre, je crois que ce n’est pas innocent. Entendons-nous bien, il ne monte pas Racine comme on monterait de la Commedia, mais il instigue le travail toujours sous le jour de “Qu’est-ce que MOI je veux changer chez l’autre ? Qu’est-ce que l’autre a à M’apporter ?“ Donc c’est un jeu qui est toujours centré sur les acteurs, qui est toujours dirigé vers l’extérieur, vers l’autre. Finalement c’est assez concret, parce que les enjeux se trouvent chez l’autre, c’est ça la vie. Parce qu’en ce moment où je te parle, j’essaye de te convaincre et si je vois que ton œil part, je vais encore préciser ma pensée et la pensée qui est passée est déjà morte, parce que la suivante est meilleure. C’est en ça qu’il n’y met pas du tout de psychologie, pas d’intellectualisme. Et ça fait du bien…

Comprendre dans un regard ce que l’autre perçoit c’est de la psychologie, non ?

Oui, mais il recherche la réaction instinctive et non pas quelque chose d’analytique qui doit d’abord passer par mon filtre pour être compris, Comment Moi je comprends ce que l’autre veut, c’est de l’ordre de la survie, plus animale et instinctive qu’intellectuelle. Il ne pousse pas vers un jeu psychologique du Qu’est-ce que mon personnage ressent et comment dire ce texte d’après ce qu’il ressent ! C’est parce que la réponse est chez l’autre. C’est ce que l’autre ressent. Quelle sera la meilleure chose à dire maintenant pour faire adhérer l’autre à Mon idée, à Mon objectif ? Pour prendre l’exemple d’Andromaque, comment Oreste convainc Pylade d’enlever Hermione ? C’est en lui donnant des arguments qui vont faire que l’autre voie en lui-même, donc en s’ouvrant. C’est un truc de l’instant, de l’instinct… et jamais sur le ressenti de l’expérience intellectuelle propre. C’est en cela que je dis qu’il ne pousse pas à un jeu psychologique.

Donnellan a-t-il été lui-même comédien ?

Declan a joué un petit peu au tout début de sa carrière – dans le cadre de l’Université – avec Nick Ormerod, son scénographe depuis toujours et actuellement son mari.
Il a d’ailleurs écrit une méthode inspirée de sa propre expérience en tant qu’acteur mais surtout metteur en scène : The Actor and the Target (édité en français L’Acteur et la Cible Éd. L’Entretemps). C’est aussi un mix de plusieurs choses.

Et tu as envie de devenir metteur en scène ?

Oui, ça fait partie des choses que j’ai envie de faire, mais je ne voudrais pas devenir exclusivement metteur en scène, parce que ça me plairait de pouvoir encore jouer…

Pour en revenir à tes débuts avec Declan Donnellan ?

Il se trouve que notre collaboration a été plutôt étroite en montant The Mandate puisque Declan s’est dit que du moment que j’étais dans la salle de répète, je ne serais pas QUE observateur comme le Prix Jacques Huisman le proposait … (Voir rapport de stage)

Et il n’y a eu aucune autre collaboration entre Le Mandat et Andromaque ?

Non, entre temps j’ai joué en Belgique et en novembre 2006, il m’a rappelé pour Andromaque. On a commencé à travailler en juin 2007 et les répétitions ont commencé en août 2007. On vient de faire 3 représentations à Bruxelles, 3 à Namur et la tournée continue

Vous reviendrez encore le jouer en Belgique ?

Probablement pas, ce n’est pas prévu

Comment peux-tu concilier ces longs passages à l’étranger avec ta vie familiale ?

Ce n’est pas facile. C’est vrai qu’au début pendant plusieurs mois, je revenais une fois par semaine, mais l’absence est quand même là. En 6 mois revenir une fois par semaine, ça fait 30-40 jours à la maison ; ce n’est pas énorme. Et c’est d’autant moins facile que je suis assez casanier, mais à partir du moment où je suis dehors c’est très agréable. C’est très gratifiant d’avoir des responsabilités comme celles que Declan me confie. Je travaille avec les techniciens, les autres responsables artistiques. Nous sommes les garants de la sauvegarde des principes qui ont été élaborés pendant les répétitions, donc c’est une magnifique responsabilité… c’est très emballant, c’est très très chouette… Mais c’est vrai que ce n’est pas facile de revenir et de pouvoir consacrer du temps à la maison, parce que l’esprit est un peu ailleurs quand même. Donc je profite un maximum du temps que je passe à la maison – très peu – et ce n’est pas facile pour ceux qui restent non plus : mon petit garçon (Matteo– 9 ans), ma femme (Valérie Lemaître). Je suis heureux que ça s’arrête un peu : on va maintenant avoir 5 semaines de pause et ça va nous faire du bien !

Tes projets ?

Malheureusement j’ai dû refuser du travail pour pouvoir me consacrer à Andromaque. J’ai donné ma parole à Declan sur le suivi du spectacle.

Tu es là à chaque représentation d’Andromaque et lui aussi ?

Moi oui, mais lui non. C’est bien pour ça qu’il veut que je sois là à sa place. Je ne suis pas obligé de regarder chaque représentation, mais au moins de mettre chaque chose en place pour les premiers jours, faire les corrections éventuelles pour le lendemain et suivre le spectacle d’assez près. Suffisamment pour garder ses principes même si les acteurs jouissent d’une grande liberté sur le plateau, mais pas trop près non plus pour éviter de ne plus rien voir, car regarder le spectacle quotidiennement ça peut user. Et effectivement, le temps que je vais consacrer à cette tournée l’année prochaine ne me permettra pas de faire certains spectacles : j’ai dû refuser un truc au Public, au Varia aussi, alors que je n’y avais jamais travaillé et donc ça aurait été bien … Je me dis parfois que je risque d’être un peu oublié… j’ai sans doute un rapport privilégié avec des gens qui me sont très proches comme Michel Kacenelenbogen… Marcel Delval m’a aussi rappelé : Qu’est-ce que tu deviens, je monte un Corneille, est-ce que tu es libre ? Il y a 7-8 mois de travail que j’ai dû refuser. J’espère être encore suffisamment dans les esprits pour pouvoir encore travailler en Belgique, parce que j’aime ça ! … mais les 2 choses sont difficilement conciliables, je vais me retrouver avec des grands trous l’année prochaine.

Ton prochain projet c’est Le Bossu ?
Michelangelo Marchese 2

Oui, il y a 2 mois où je peux participer à ce spectacle à Villers-la Ville sur un texte de Paul Féval adapté par Eric-Emmanuel Schmidt, et encore une fois, j’ai un rôle de méchant : le méchant Prince de Gonzague. C’est mis en scène par Pascal Racan et ça commence à répéter début juin et l’on joue à partir du 9 juillet. C’est emballant parce que c’est un spectacle de cape et d’épées.

Ça tombe bien puisque tu es également maître d’escrime…

Je fais de l’escrime depuis l’école, mais je ne suis pas maître d’armes. C’est un truc qui me plaît bien. J’ai été l’assistant de Jacques Cappelle de nombreuses fois et ici c’est lui qui va chorégraphier les combats. C’est super de retravailler avec lui et aussi avec Racan, parce que je n’ai jamais travaillé avec lui comme metteur en scène. Ce sont 2 personnalités avec lesquelles j’avais fort envie de me frotter à nouveau, et ça m’a fortement motivé.

Et avec Philippe Résimont dans le rôle du Bossu !

C’est fait ? Tu me l’apprends ! J’adore cet acteur ! Si c’est lui, ça va me faire plaisir de retravailler ensemble… C’est génial.

Et donc, tu n’assisteras pas Jacques Cappelle pour régler les nombreux combats, cette fois !

Non, cela me paraît inconciliable, quand Rési ne sera pas sur scène ce sera moi, voire les 2 ensemble et l’on va être suffisamment occupés au jeu proprement dit, pour vraiment s’investir ; je ne dis pas que je n’aurai pas à porter ses sacs (rires) mais de là à …

Et Mathieu Moreau ?

C’est peut-être bien lui qui va faire l’assistanat. J’ai entendu parler de ça, oui, mais je ne sais pas où ça en est.

Tu fais du doublage aussi ?

Oui, j’en fais beaucoup. Quoi que … depuis un an avec Andromaque, je n’ai plus pu en faire. On a maintenant réglé des problèmes, ils ont signé une convention entre les comédiens-doubleurs et les patrons sur les tarifs … Donc on sort d’une grosse crise, que j’ai complètement ratée, et quand je pourrai recommencer, j’aurai passé à côté de tout ce que ces bons et chers camarades acteurs combattants ont fait pour en arriver là.

Et c’était quoi cette crise ?

Les tarifs des comédiens-doubleurs n’avaient pas été revus à la hausse depuis 25 ans. Il y a une dizaine d’années, ou un peu plus maintenant, le marché français a été bloqué par une grève des acteurs là-bas, et beaucoup de projets sont arrivés ici, beaucoup de boîtes se sont ouvertes, ce qui a été l’occasion pour les comédiens belges de faire énormément de doublages. Ensuite, pour pouvoir récolter plus de contrats du marché français, les patrons ont tellement cassé les prix que finalement les salaires n’ont jamais été revus à la hausse, donc il était grand temps qu’une revalorisation salariale ait lieu, car on partait travailler pour un demi service, c’est-à-dire 2 heures de travail pour à peine 2 € de plus qu’au chômage… Si en plus de cela tu comptais ton essence, cela ne valait pas vraiment la peine.

Entre temps, il y a eu quelques boîtes qui se sont cassé la figure …

Oui, et puis certaines boîtes se sont fait racheter par les mêmes qui se sont encore cassé la figure. Ce ne sont pas des œuvres de charité non plus, c’est du business quoi.

Tu pourrais aussi me parler de l’écriture, puisque je sais que tu travailles à cela avec ta femme.

Justement, avec Valérie Lemaître, ma chère compagne depuis 12 ans maintenant - on a pris une décision importante. Valérie écrivait déjà. Elle a écrit plusieurs pièces de théâtre [1] , elle a écrit des courts-métrages et co-écrit son propre long-métrage avec la réalisatrice Martine Doyen : Komma, avec Arno, et ce film a été sélectionné à la Semaine de la Critique à Cannes en 2006. [2]

Écrire est un désir que j’avais déjà depuis longtemps, mais moi qui suis plus théâtre, je me disais qu’il y a déjà tellement de choses écrites pour le théâtre… Maintenant la décision est prise et nous avons créé notre société de production.

Il y a un site ?

Non pas encore. Il y a d’abord une série qui s’appelle MOBILE et qui est inspirée de l’univers des Playmobil ® et là, en l’occurrence, on voit des personnages dans un univers un peu surréaliste, habillés et animés comme des Playmobil, des personnages avec des préoccupations actuelles de société, comme l’environnemental par exemple… On a déjà fait deux épisodes pilote de 3-4 minutes chacun, qu’on peut aller voir sur YouTube.

Et qui sont les comédiens ?

Valérie, Pierre Pigeolet et moi, avec l’idée – si le projet se développe – de faire rentrer dans la danse une grande partie des comédiens de ce qui fut la Compagnie Jean Bertoche : Pierre Pigeolet, Marie-Hélène Remacle, Aylin Yai, Philippe Résimont, Nicolas Buysse

C’est à ça que vous travaillez à présent ?

Non, nous avons laissé ce projet-là un peu de côté, parce qu’à présent, nous sommes passés à un projet d’une série-TV de 13 épisodes de 26 minutes qui s’appelle MOTEL. Grâce à la SACD qui nous a sélectionné pour présenter ce projet au FIPA [3] – le Cannes de la télévision – (4) nous avons eu l’occasion de présenter notre projet devant un parterre de producteurs. Deux producteurs français se sont montrés intéressés et nous leur avons remis un dossier complet avec description des personnages, note d’intention et 2 épisodes écrits : on attend des nouvelles. Jusqu’à maintenant on a 4 épisodes terminés.
Pour le pitch : toute l’action se passe dans un motel. C’est un thriller fantastique sur fond d’enquête policière, inspiré de séries que l’on connaît. Comme Twin Peaks, un peu par la situation – c’est un motel qui se trouve dans les Ardennes, dans une forêt de sapins, un peu éloigné de tout – ou encore comme Six Feet Under pour le lien qui se fait entre morts et vivants… L’ouverture du motel coïncide avec une fête ancestrale celte, où le royaume des morts, le royaume des ombres, s’ouvre au royaume des vivants, avec des morts qui reviennent chez les vivants, des vivants qui une fois au royaume des morts ont du mal à en revenir, et des vérités sur ces personnages qui seront révélées petit à petit

Une autre personne intéressée par notre écriture c’est Luc Wijns qui vient de Flandre ! Faut le faire, non ?
Luc Wijns est un BV [4], il a une carrière de 25 ans derrière lui : il écrit des one-man-show, il produit lui-même ses spectacles, il les joue – il est la voix néerlandophone d’Astérix ! –, il est aussi réalisateur, il fait de la pub radio et TV... En plus de tout cela, il a aussi envie de déborder de son environnement flamand, et par amitié, il nous a déjà aidé pour tourner chez lui les 2 épisodes de Mobile qui sont sur YouTube. Et notre nouveau projet l’intéresse beaucoup.

Après ce tour d’horizon, mise en scène, jeu, doublage, écriture… une dernière question peut-être : à partir de quand es-tu de nouveau sur le marché ?

Comme cela se dessine avec Andromaque, aux mois de novembre, décembre, janvier, je suis totalement libre. Il faudra que je m’investisse un peu dans mes projets personnels, mais cela ne m’empêche pas de travailler en même temps sur d’autres choses. Et dès avril 2009 je serai de nouveau totalement libre sur le marché du travail en Belgique pour jouer et peut-être mettre en scène s’il y a des projets qui se présentent… J’ai eu tendance jusqu’ici à attendre qu’on vienne me prendre par la peau des fesses et : Vas-y, fais-le ! mais bon, je dois changer mon fusil d’épaule et maintenant que je suis patron, chef d’entreprise (rires), il faudra que je démarche plus pour promouvoir ma propre personne car tant qu’indépendant je n’ai plus droit au chômage.

Maintenant vous avez aussi ce beau projet TV

Oui c’est un beau projet. Espérons qu’il aboutisse… si ce n’était pas le cas, ce serait d’autant plus blessant parce que c’est le nôtre, que c’est nous qui devons lui donner vie perpétuellement, non seulement dans l’écriture, mais aussi dans les contacts, la relance des gens… Et d’ailleurs c’est ce qu’on va faire maintenant vis-à-vis des producteurs.

Votre métier est difficile. Dans son interview, Marion me disait que les comédiens ne doivent jamais oublier qu’il ne s’agit pas que de simplement jouer, montrer son beau costume de scène, mais qu’il y a toute une dure partie du métier qu’on ne vous enseigne pas dans les écoles de théâtre.

C’est vrai qu’on n’est pas agent, qu’il y a une grande partie de ce boulot-là qu’on doit faire soi-même et qu’on n’y est pas spécialement préparé. On doit apprendre ça sur le tas. Et en tout cas quand on débute on entend des “Si ce n’est pas toi, ce sera quelqu’un d’autre” entre guillemets… sauf de la part des gens qui ont vraiment envie de travailler avec vous. C’est vrai aussi que du point de vue finances, ce ne sont pas des choses qu’on apprend. En tout cas, ce qui est clair et que doivent surtout retenir ceux qui sortent des écoles, c’est qu’on ne peut pas vivre que de ça !, Ils ne doivent surtout pas s’imaginer qu’ils ne seront QUE acteurs. Il est important d’élargir son horizon le plus possible pour avoir plusieurs cordes à son arc. C’est d’ailleurs en touchant à plusieurs choses qu’on peut tout à coup se dire : “Tiens, je ne pensais pas que ça me plairait autant”, comme pour l’instant avec cette chance inouïe qui m’a été donnée d’avoir pu faire l’assistanat de ce grand Monsieur, qui est l’un des 10 grands metteurs en scène actuels. Il se trouve que cela se passe bien et ce rapport au spectacle me plaît aussi. Ne pas être sur scène, c’est vrai que ça a été un peu dur au début : je vois ces acteurs-là avec une brute de metteur en scène, d’un côté c’est un peu rageant de ne pas être sur le plateau avec eux, mais tant qu’on est passionné et qu’on sait pourquoi on est là … Bon, là je me découvre un grand plaisir de suivre un spectacle de cette façon-là. Voir l’aspect technique des choses : je suis directement impliqué dans les décisions qui concernent l’éclairage, le son… Toucher de nouvelles choses peut révéler des envies nouvelles, même des talents nouveaux… Je reçois beaucoup de compliments

C’est de bon augure. Merci pour l’interview et m…

Propos recueillis par Nadine Pochez le 18 mars.

On retrouvera Michelangelo Marchese :
– Du 11 juillet au 9 Août 2008 dans Le Bossu produit à Villers-la-Ville par DEL Diffusion
Tournée Andromaque à l’étranger

Et pour ses projets de séries télévisées :
MOBILE : Idée originale, écriture, conception, montage, jeu. 10 épisodes dont 2 pilotes d’une série télé d’un format de 3-4 minutes. Développement en Belgique et recherche de moyen de production et diffusion en France.
MOTEL en préparation : série de 13 épisodes de 26 minutes en cours d’écriture et développement en Belgique, recherche moyens de production et diffusion en France

Notes

[1Kontainer Kats (1997) – Le Point Final (1996) – Emma (2000 éditée chez Lanzmann) – Quand les huîtres se cachent pour mourir (2001)

[2Le long voyage co-scénarisé avec Philippe Blasband – L’insoupçonnable Univers de Josiane et Komma (co-scénarisés avec Martine Doyen)

[3Festival International de Programmes Audiovisuels à Biarritz

[4Bekende Vlaming