Samedi 12 octobre 2013, par Samuël Bury

Mathilde n’est pas revenue

Elle est morte Mathilde. Dans un accident violent. Elle repasse sa vie dans l’antichambre de la mort où s’alternent les scènes de son passé, ses regrets et ses ambitions avortées. Barrée soudainement qu’est la route de ce cas typique, de cette trentenaire en quête d’un destin idéalisé.

La compagnie du Scopitone a clairement mis le paquet pour produire ce spectacle musical. On le sent dans le rythme ininterrompu, dans les voix sensibles qui s’ouvrent, dans la prose imagée des chansons ou encore dans le jeu corporel qui se lâche. Les comédiens usent aussi efficacement du langage de la danse que des jeux d’ombres et des ficelles du cabaret.

Dans la lancée, la compagnie aurait pu cependant arriver à un résultat encore plus abouti. Les décors home made dénotent en effet quelque peu l’amateurisme et la trame narrative souffre, elle, de petites faiblesses. Est-il par exemple encore nécessaire de parler du théâtre au théâtre, de ce métier borderline de comédien que Mathilde veut défendre à tout prix ? Quant à l’humour dissimulé, il a souvent du mal à atteindre sa cible.

Heureusement, ces irrégularités n’affectent pas irréversiblement le tout. Parce que la fluidité scénique s’installe assez vite et que la mécanique musicale embraie naturellement et ne laisse aucun blanc.
Une bonne dose de talents polyvalents pour une pièce bien structurée mais sans grandes surprises.