MAMMA MEDEA

Théâtre | Le Rideau

Dates
Du 11 au 29 octobre 2011
Horaires
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contact@rideaudebruxelles.be
+32 2 737 16 00

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MAMMA MEDEA

MAMMA MEDEA
Auteur Tom Lanoye / Metteur en scène Christophe Sermet (artiste associé au Rideau) / Texte français Alain van Crugten
Création en français. Surtitré en néerlandais.
Tom Lanoye, écrivain et homme public incontournable au nord du pays, vient de conquérir le public francophone avec son roman La langue de ma mère. Empêcheur de tourner en rond, pourfendeur des nationalismes, Tom Lanoye est aussi fils de boucher. Il en garde le goût de la chair, y compris dans son théâtre où il se confronte aux plus grands, des tragiques grecs à Shakespeare. Ici, il s’attaque à la sauvage Médée, la mère la plus scandaleuse du théâtre occidental.

Avec Anne-Claire, Claire Bodson, Adrien Drumel, Pierre Haezaert, Francesco Italiano, Philippe Jeusette, Nicolas Legrain, Mathilde Rault, Yannick Renier, Fabrice Rodriguez...

Création de Christophe Sermet réalisée avec l’aide du Ministère de la Communauté Française - Service du Théâtre. Coproduction Rideau de Bruxelles. Avec la participation du Centre des Arts Scéniques.

R+ 12/10/2011 – après-spectacle : Rencontre avec Tom Lanoye et l’équipe artistique

Spectacle à 20h00 (les mercredis à 19h30 et le dimanche 23/10 à 15h00). Tarifs : 8 > 20€

Le Rideau de Bruxelles au Kriekelaar
Rue Gallait 86
1030 Bruxelles
Réservation 02 737 16 01
www.rideaudebruxelles.be

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9 Messages

  • MAMMA MEDEA

    Le 13 octobre 2011 à 12:01 par deashelle

    Dans cette Mamma Medea, au titre si innocent, il y a un bombardement de sensations à vif, un plongeon dans les enfers brûlants de la passion sauvage, de la barbarie élevée en mode de vie et des sentiments contradictoires portés à leur incandescence. Le théâtre du Rideau nous emmène dans une interprétation fulgurante des paroxysmes délirants du vieux mythe de la sauvage Médée, réénergisé par l’écriture bouillante de Tom Lanoye.La puissance évocatrice du texte est incomparable. Il y a une richesse verbale volcanique et une violence inégalée dans les souffrances des protagonistes qui captive l’attention. La traduction française est splendide. Le texte en langue originale, moins sauvage parce que silencieux, clignote comme à l’opéra. Une guitare et des chants multilingues constituent quelques pauses méditatives bienvenues. La musique n’adoucit-elle pas les mœurs ? La mise en scène est d’une liberté et d’une férocité incontestables. Tout est dans l’affect déversé sur le plateau comme le chaos de notre monde. Mais rien ne sert de décrire le spectacle en long et en large, il faut aller sentir de tout votre être, si vous osez, cette production théâtrale tout-à-fait hors du commun. Distribution sans faille. Chacun des personnages à la fois grandiose, à l’échelle des dieux mythologiques, et dramatiquement vulnérable et humain. 

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  • MAMMA MEDEA

    Le 15 octobre 2011 à 08:39 par chrisdut

    Enfin voici la traduction en français de Mamma Medea. Quelle splendeur ! Tom Lanoye (assis à côté de nous dans la salle !) a donné à cette Médée des temps modernes une dimension incroyable. On est entre le monde grec (respect du mythe de départ) et les décors et accessoires modernes ainsi que le langage "vulgaire". Il y a de la force dans les propos, ça crie fort, ça hurle sa rage. Certains sont quelque peu perturbés par ce fait mais je trouve tout cela tellement logique et superbement bien joué. Un grand coup de coeur pour Claire Bodson qui joue cette Médée déchirée et Yannick Renier en Jason contemporain. Faites vous votre opinion en allant voir cette superbe pièce. Petit conseil : relisez le résumé du mythe de Médée pour vous plonger dès le départ dans la pièce sans trop se poser de questions.

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  • MAMMA MEDEA

    Le 19 octobre 2011 à 09:51 par LUspirou

    Une Médée moderne. Une tragédie grecque qui est interprétée avec une vision actuelle. Médée n’a pas d’époque, elle est une femme qui vit toutes les époques. Médée est la femme amoureuse, puis trompée et qui se venge, qui est capable du pire. C’est la narration de fratricide d’infanticide... Le personnage de Médée a inspiré de nombreux auteurs, à toutes les époques. Superbe écriture, sous un angle moins académique, par Tom Lanoye . Excellente interprétation des acteurs. Très belle pièce à voir absolument.

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  • MAMMA MEDEA

    Le 22 octobre 2011 à 01:46 par fredo

    Félicitations pour ce magnifique travail ! C’est avec une grande subtilité que toute l’équipe a su nous emporter dans les profonds retranchements de la tragédie...

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  • MAMMA MEDEA

    Le 23 octobre 2011 à 11:17 par Sarleo

    Très beau texte, mise en scène sympa et magnifiques acteurs, on sent que le travail derrière a été conséquent. On ne peut qu’être touché par cette Médée moderne. Les petits interludes musicaux étaient très bien intégrés dans la pièce. Un très bon moment de théâtre, donc, malgré quelques longueurs (qu’on pardonne aisément).

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  • MAMMA MEDEA

    Le 24 octobre 2011 à 11:49 par jouri

    Je suis perplexe d’un tel succès... est-ce le spectacle à la mode de la saison ? je salue le travail, la tentative, la prestation de certains acteurs (particulièrement l’actrice qui joue la mère des 2 enfants), mais Médée et Jason seraient parfaits dans une série télévisée... ce spectacle se veut original et contemporain, peut-être est-ce ça l’originalité de notre époque : la banalité. J’ai trouvé par exemple le décor pas du tout original, les détails sont négligés mais est-ce vraiment voulu ? Le manque d’esthétique m’a beaucoup dérangé, pourquoi choisir le moche ? J’ai par contre beaucoup apprécié les intermèdes musicaux, ils ont rempli de force et de poésie des moments très choisis. Mais principalement j’ai été dérangé par le jeu des acteurs. Sans vouloir comparer l’incomparable, j’ai eu la chance de voir Isabelle Huppert dans la mise en scène de Jacques Lassalle...magnifique. C’est dommage mais la Médée de Mamma Medea n’est il me semble pas à la hauteur...peut-être que personne ne peut l’être mais il m’a manqué une vraie personnalité. Je n’ai pas détesté le spectacle, je salue sincèrement le travail. Cela manque de consistance.

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  • MAMMA MEDEA

    Le 27 octobre 2011 à 07:55 par gaetan

    Bien que je trouve l’avis du précédent spectateur un peu sévère, je m’y retrouve sur quelques points... Le texte m’a beaucoup plu mais j’ai été dérangée par l’interprétation que j’ai trouvé plutôt narcissique et exagérée, je n’ai pas été convaincu par le couple Jason-Médée, ni par les jeunes. Ce spectacle m’a ennuyé parce que rien (ou peu de choses) ne m’a réellement interpellé. Oui une Médée moderne pour raconter l’atemporalité de la tragédie, mais l’ensemble m’a paru un peu commun, presque vulgaire, à l’encontre de la tragédie finalement.

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  • MAMMA MEDEA - Le Rideau @ Théâtre National

    Le 17 mai 2014 à 01:48 par pit111

    Un spectacle très fort avec des personnages qui se déchirent et souffrent. Très physique, très brut, très organique, avec de très belle trouvailles. La scène de la guerre avec les enfants qui jouent au petit soldat était brillante. Des acteurs qui se mettent en danger au propre comme au figuré. Les cascades et sont admirablement reglés et du plus bel effet. Médée est vraiment bouleversante. Une très bonne soirée qui va crescendo.

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Vendredi 14 octobre 2011, par Samuël Bury

Médée, le mythe en chair

Prenons le tout début et la toute fin de cette pièce. Comme on lirait la première et la dernière page d’un roman. On y voit un récit social platement dramatique. De la colère sans retenue et une existence sans lendemain. Entre les deux balises, se joue avec maîtrise et déchainement un métissage presque parfait entre deux formes a priori distinctes du théâtre : la tragédie et le contemporain. Un exercice périlleux quand on y pense, celui de rassembler et faire s’interpénétrer des codes langagiers si différents. Tom Lanoye y est brillamment parvenu et Christophe Sermet l’a mis en scène avec une efficacité subtile.

Philippe Jeusette introduit la pièce en puissance, incarnant un Aiédès, roi de Colchide et père de Médée, tyran tant caractériel qu’imposant. Lui et les siens parlent un langage noble et versifié, teinté de rage et de lourds liens de sang. Autour de la tablée familiale, les mots s’échangent avec crainte et cruauté, les chaises volent et les assiettes éclatent.
Jason et ses fidèles Argonautes arrivent pour récupérer la Toison d’or. Eux, les « Grecs » sont élégants et trendy, causant cash et sans décors. Yannick Renier joue un Jason petit séducteur arrogant. Et Médée en tombe pourtant irrémédiablement amoureuse, décidée à l’aider dans sa quête par la magie et à tout quitter pour lui. Elle (Claire Bodson), dans sa toute naïve jeunesse dévoile une très féminine animalité et transpire la sexualité.
Après un périple horrible, Jason et Médée s’exileront à Corynthe où ils fonderont une famille. Là commencera leur décrépitude, entre trahison, jalousie et rancunes insolubles. Jusqu’au meurtre des enfants et la mort symbolique d’une union impossible.

Si cette création switche clairement entre tragédie et comédie sociale, elle va en réalité encore plus loin. D’abord parce qu’elle propose une identification forte et floue en même temps. Les personnages sont proches ne nous mais relativement éloignés par leur dimension mythique incontestable.

Le texte se veut presque schizophrénique (dans l’acception basique) tant il caractérise des confrontations - plus que des rapports - au monde radicalement différentes (l’époque de la tragédie et maintenant).

Cette dimension particulière, la gestion scénique parvient justement à l’accompagner en une approche minimale laissant beaucoup de place à l’expression forte des voix et des corps.
Même le choix musical est bien pensé. Du Blues en live. Sans doute pour son côté ambivalent brut et complainte mélodique.

C’est intense et le plaisir est peut-être aussi de constater que le récit est toujours à réinventer.

Mamma Medea : teaser

Le Rideau