Dans une scénographie entièrement en carton, six danseur·euse·s, Etienne Béchard, Johann Clapson, Sidonie Fossé, Elena Valls Garcia et Victor Launay entament un lent apprivoisement parfois drôle, parfois inquiétant, parfois tendre d’une lumière toujours en voie de disparition. La totalité du spectacle est construite sur un ballet constant avec des ampoules suspendues au-dessus du plateau, en mouvement constant, à l’instar des danseur·euse·s. Le mouvement et les corps se transmettent, selon un principe chorégraphique ingénieux. La scénographie autour des danseur.euse.s permet de faire apparaître tour à tour des images puissantes et poétiques à partir de presque rien.
La mise en application est un peu plus hésitante, et l’exécution parfois maladroite. L’engagement des danseurs est certes total et accompli, mais le groupe est parfois déséquilibré entre la puissance d’Elena Valls Garcia et l’approche plus hésitante d’Étienne Béchard. Par conséquent, l’écoute du groupe en souffre, alors que l’impulsion première était riche et touchante.
Le spectacle aurait également gagné à bénéficier d’un œil extérieur, Étienne Béchard ayant assuré une partition de danseur et la place de metteur en scène. Certaines idées très belles demeurent ainsi inabouties, alors que l’on aurait souhaité les voir se développer et donner au spectacle une véritable dramaturgie qui vient parfois à manquer.
En somme, un beau spectacle pour une première découverte de la danse contemporaine, mais qui aurait gagné à s’affirmer et à se développer davantage.