Mardi 5 novembre 2019, par Palmina Di Meo

Les vases communicants

« Les vases communicants » est une pièce à suspens qui ne livrera ses derniers secrets qu’en bout de course. Le classique crime passionnel atteint ici une dimension supérieure lorsque les enjeux prennent une tournure éthique et quasi politique.

Pour l’intrigue, Xavier et Louise se rendent de la ville d’Orange à Rome. Mariés depuis 12 ans, le couple se disloque lorsqu’une femme vient révéler à Louise que Xavier la harcèle.

Louise, épouse soumise et admirative, va alors découvrir le véritable visage de ce mari, commandant de la garde pontificale, qui n’avait pas dû faire beaucoup d’efforts pour la séduire. Elle réagira alors avec une détermination et une force de caractère insoupçonnable.

Dans un thriller qui explore la vanité de l’âme humaine, Marc Helsmoortel jongle avec des niveaux de pouvoirs pour en révéler les recoins les plus méprisants jusque dans les arcanes du Vatican.
Tromperies et désirs de vengeance se rejoignent dans la même fange et le machiavélisme des uns n’a rien à envier à l’autolâtrie des autres.

Marc Helsmoortel, l’auteur, est écrivain mais aussi juriste et criminologue. Auteur d’une vingtaine de pièces de théâtre, connu pour son engagement contre la peine de mort, il est passé maître dans l’art du découpage presque cinématographique de ses textes où les lieux ont un rôle symbolique de premier plan.
C’est le théâtre antique d’Orange qui sert cette fois de décor à cette tragédie conjugale qui flirte par moments avec la comédie de mœurs.

La collaboration entre Christian Demarche, directeur et metteur en scène de la Flûte enchantée, petit théâtre intimiste d’Ixelles, date de quelques années et c’est avec succès que fidèlement, on peut y découvrir à chaque nouvelle saison, une perle de cet auteur à la plume et à l’imagination intarissable où la surprise est toujours garantie.

Mise en scène épurée mais jeu impeccable des comédiens avec de belles scènes de confrontation. C’est avec plaisir que l’on retrouve Jessica de Sloovere dans le rôle de l’épouse bafouée, Joshua Claeys en parfait goujat, Yves Nollet en prélat à l’accent enjôleur et l’aguicheuse Lou Dossogne.

Palmina Di Meo