Les murs murmurent

Ixelles | Théâtre | Le Boson

Dates
Du 8 au 23 septembre 2017
Horaires
Tableau des horaires
Le boson
Chaussée de Boondael, 361 1050 Ixelles
Contact
http://www.leboson.be
reservations@leboson.be
+32 471 32 86 87

Moyenne des spectateurs

starstarstarstarstar

Nombre de votes: 1

Les murs murmurent

Babetida Sadjo se livre dans un monologue sensible sur l’absence du père.

Une femme arrive devant son père vu pour la dernière fois quinze ans plus tôt. Elle veut lui dire le manque de lui. Elle veut lui parler de l’abandon qui n’en finit pas de guérir. Elle arrive dans cet endroit où le silence des morts permet les paroles des vivants. De reproches en déclarations d’amour, elle déroule le fil de sa vie vide de lui et remplie de blessures d’enfance. Elle attend une réponse à ses questions. Serait-il encore temps pour une rencontre entre père et fille, ou bien le bruit du manque du père ne laissera percer que l’écho de celle-ci ?

Les murs murmurent est une supplication à prendre la parole tant que les verbes articulent encore nos émotions.

Un cri face au silence !

Distribution

De et avec Babetida Sadjo ;
Mise en scène Hélène Theunissen ;
Scénographie Noëlle Ginefri ;
Création lumières Nicola Pavoni ;
Création sonore Grégoire Dune ;
Graphisme et décor Nicolas Janssens ;
Assistante à la mise en scène Stéphanie Lowette ;
Relecture extérieure Caroline Chisogne ;
Photographie visuel Bruno Mullenaerts ;
Une production Mekeskidi ?

Laissez nous un avis !

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
    Se connecter
Votre message

Lundi 14 janvier 2019, par Palmina Di Meo

Les mots comme remède

Elle surgit de la foule avec ses valises pleines de souvenirs, de terres lointaines, de chansons et de mots d’ailleurs.

Revenante, pèlerine, fugitive ?
Femme avant tout, un rien hermaphrodite, franchement amazone, elle vient en guerrière revendiquer cet amour paternel défaillant. Elle vient excuser par procuration un abandon qui lui a légué une déchirure irréparable. Habillée d’un fantôme d’homme, celui qui l’habite depuis toujours, elle vous regarde droit dans les yeux, vous là, plongés au creux de l’obscurité, et elle se met à nu. Ravalant sa fierté, elle peut aujourd’hui crier, se révolter, implorer qu’on la comprenne. Bravache, elle s’est tue si longtemps, affrontant les humiliations dans un monde où seuls les hommes sont dignes de respect.

Aujourd’hui, elle fait son deuil de cette enfance volée et feuillette le livre de l’absence, la quête d’identité, l’incompréhension, l’espoir et le désespoir, le doute, tout ce qui n’a pas d’explications, pas d’excuses. Elle que l’on a prénommée « Unique », on l’a jetée, privée de la tendresse, des bras, d’un père protecteur. Alors elle comble avec des mots le vide verbal, l’avarice d’un « au revoir » maintenant qu’il n’est plus question de retrouvailles. Elle raconte les combats, les premiers élans amoureux, la petite fille à la réputation belliqueuse, celle qui « frappait les garçons » et puis la vie, plus forte que la haine.

Ce que les « murs murmurent », Babetida le raconte avec une force et une simplicité colorée d’émotions spontanées jaillies du quotidien. Une écriture de fragments, d’anecdotes nourrissant un registre épique sans fioritures. Un texte dont chaque mot atteint sa cible : bouleverser.
Ce texte, Babetida le sert corps et âme avec un talent aux multiples facettes et un atout majeur : la candeur de son amour.

Palmina Di Meo

Le Boson