Les bonnes intentions de Cathy Min Jung

Théâtre | Théâtre de Poche

Dates
Du 10 au 24 novembre 2012
Horaires
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+32 2 649 17 27

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Les bonnes intentions de Cathy Min Jung

Mise en scène Rosario Marmol Perez - Avec Cathy Min Jung

Ils sont jeunes mariés, agriculteurs et ne peuvent pas avoir d’enfants. Elle est née en Asie, elle a été abandonnée, elle a trois ans et demi. la grande rencontre a lieu, un jour d’été, à l’aéroport de Zaventem. C’est un jour de fête, une nouvelle vie commence, ils veulent être heureux avec elle. Pourtant, à la seconde où leurs regards se croisent les rêves de bonheur s’effondrent. le destin en a décidé autrement, leur histoire sera sombre et douloureuse. Entre elle et eux il n’y a pas d’amour possible. Ces trois êtres abîmés vont se livrer une guerre sans merci où la petite cruauté ordinaire se transformera inexorablement en un combat meurtrier.

20h30 du mardi au samedi
8, 11, 13, 16 euros
Réservation : 02/649.17.27 ou www.poche.be ou reservation@poche.be

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10 Messages

  • Les bonnes intentions de Cathy Min Jung

    Le 28 mars 2012 à 10:35 par vanessad

    Je ne suis pas portée par le sujet en particulier, aucune familarité avec le thème de l’adoption...Et pourtant ! Quelle texte ! Un texte qui vous prend par les tripes ! Le jeux de l’actrice est juste spectaculaire et les jeux de lumières/vidéo étaient vraiment bon ! Je suis contente d’être venue voir la pièce finalement !

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  • Les bonnes intentions de Cathy Min Jung

    Le 2 avril 2012 à 06:04 par Asaya

    Le spectateur assiste sans voix à un véritable réquisitoire
    de Cathy Min Jung contre ses parents adoptifs. Partant de l’histoire d’une adoption
    ordinaire, le monologue opère un crescendo jusqu’à atteindre à un moment donné
    le paroxysme de l’horreur. L’enfant parle avec à sa disposition les mots de l’adulte.
    Mis en valeur à travers une scénographie originale, le texte est à la fois fort
    et dur, parfois à la limite du supportable. Je suis restée de bout en bout
    suspendue aux lèvres de la comédienne – excellente au demeurant -, avec le
    sentiment de pénétrer dans son intimité tout en ayant cette gêne de ne pas
    identifier tout à fait la frontière entre la fiction et la réalité.

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  • Les bonnes intentions de Cathy Min Jung

    Le 18 avril 2012 à 09:45 par sebastia

    Je ne suis pas sûr si nous avons vu le même spectacle, moi est les autres spectateurs qui ont donné leurs avis. Un spectacle qui pour moi manque de théâtralité, la seule récompense est au niveau téchnique mais malheuresement ça ne couvre pas pour un texte qui manque de conflict( qui est paradoxale parce qui il ya beacoup de confict dans la situation) et pour cette livraison enragé de la part du comédienne qui m’a laisse vraiment froid.

    Je me suis senti vraiment comme Chandler dans l’épisode de ’Friends’ qui voit un one woman show ou la commédien crie non-stop dans son visage : ’Why don’t you like me ?’

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  • Les bonnes intentions de Cathy Min Jung

    Le 18 novembre 2012 à 01:38 par chrisdut

    Même avis que OPI. Sujet fort bien joué. Mise en scène parfaite. Mais j’ai eu du mal de tenir le coup durant une heure. Je n’ai pas été happé comme j’aurais dû, peut-être dû aussi à la fatigue. Quelques lenteurs par ci par là ne m’ont pas aidés non plus. Ceci étant, j’ai apprécié l’actrice qui joue très bien et que j’aimerai revoir dans une autre pièce.

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Samedi 22 février 2014, par Emmanuelle Conte

L’enfer d’une bonne intention

Adopter un enfant est la plus belle chose qu’on puisse lui offrir, un acte d’amour, de bravoure, de générosité, qui en dit long sur ses bonnes intentions. Adopter un enfant, c’est le sortir de la misère... pour parfois lui en faire découvrir une autre. Cathy Min Jung pousse sa propre expérience à son paroxysme et raconte, par le biais de la fiction, l’histoire d’une adoption qui tourne à la tragédie.

Cathy Min Jung signe avec « Les Bonnes Intentions » son premier texte de théâtre. Inspirée de sa propre expérience d’enfant adoptée, elle raconte l’envers du décor, celui dont on ne parle jamais mais qui arrive pourtant parfois.

Cela part toujours d’une bonne intention. Ici, deux jeunes Européens mariés qui désirent accueillir chez eux un enfant abandonné, lui offrir une vie meilleure et tout l’amour qu’ils auraient donné à leur propre progéniture, s’ils avaient pu en avoir. Mais ce parcours se transforme vite en champ de bataille, parce que l’amour ne s’achète pas, et à l’âge de 7 ans, la fillette ressemble plus à une femme de ménage qu’à un môme chéri.

La comédienne emploie un ton calme, enfantin, presque trop doux par rapport à la souffrance qu’elle décrit. Puis, les horreurs se précisent, l’ambiance devient malsaine, la tension palpable. Cathy Min Jung laisse sortir la rage qu’elle semblait avoir enfermé dans une vieille boîte à jouets en bois. De vraies larmes coulent sur son visage, et l’on ne peut qu’applaudir l’intensité et la sincérité de son jeu.

La mise en scène, signée Rosario Marmol Perez, est pertinente : la comédienne va et vient dans un wagon de bois représentant à la fois l’environnement de son enfance et cette boîte dans laquelle sont enfermés ses secrets. Les jeux de lumières donnent une profondeur à l’ambiance déconcertante, et virent au rouge sang lorsque la narratrice commet l’acte fatal.

Par cette pièce, Cathy Min Jung met en lumière les zones d’ombres d’une telle aventure, souvent passée sous silence, et pose les questions taboues. Elle ouvre le débat de l’adoption, du déracinement, de l’abandon, et remet en question le bien-fondé d’une pratique perçue comme un véritable acte de bonté. On en sort bouleversé, décontenancé, et si certaines questions restent sans réponses, on finira par refermer la boîte à souvenirs, pour tenter de ne plus y penser.

Emmanuelle Conte

Vendredi 30 mars 2012, par Samuël Bury

Adop-tueuse


C’est étonnant comme on croit toujours que l’adoption en occident, c’est quelque chose de bien, de beau, orné justement de bonnes intentions. L’image des parents adoptifs sauveurs de vies.
Eh bien, il faut croire qu’on se trompe parfois. C’est ce qu’a lourdement relaté Cathy Min Jung dans un seul en scène empreint d’une extrême froideur, tragique et à la fois déterminée.

Elle raconte son histoire vécue dans la ferme des gens qu’elle ne considère que par les mots comme ses parents. Une ferme où les tâches quotidiennes s’amoncèlent comme ses rancœurs. On lui a enlevé son pays, sa vie et on la plonge dans un enfer aux contours apparents de bonne famille.
La comédienne emploie pour son récit un ton léger et doux. Quand se précisent les horreurs récurrentes, la rage sort de sa bouche comme une explosion soudaine. Les larmes ne viennent jamais et à la place, ce sont des lames qui pourraient trancher tout son hostile entourage.
A partir du moment où elle commence à compter les pas qui la séparent d’une table ou encore du frigo (parce selon elle « il vaut mieux compter pour ne pas se souvenir »), le jeu devient mécanique et la tension palpable. Et il ne faudra que peu de temps pour qu’elle passe à l’acte fatal qui rayera de ce monde père, mère et frère.

Un bon choix de scénographie et de décors pour cette pièce intimiste. L’évolution de la comédienne s’y déroule en va-et-vient au travers d’une sorte de cabane en bois symbolisant la ferme de sa jeunesse et sans doute aussi une boîte à secrets qu’on laisse fermée mais qu’on ouvre parfois pour laisser s’échapper les non-dits. On pourrait également se croire en Asie, dans le pays natal de la narratrice, dans une sorte de catharsis inconsciente.
On sort finalement de là avec une boule dans la gorge tant l’expérience (même si elle est fictive) est puissamment partagée et tant elle nous ramène à des sentiments primaires qu’on n’a pas forcément – et heureusement - toujours l’occasion de connaître.

Théâtre de Poche