Le langue-à-langue des chiens de roche

Théâtre | Atelier 210

Dates
Du 16 septembre au 3 octobre 2009
Horaires
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Le langue-à-langue des chiens de roche

Cérémonial sur les berges d’une île fictive du Saint-Laurent où vivent des êtres rares, singuliers. Cette communauté à la dérive se débat pour aimer et pour s’aimer, et le manque qui les habite résonne dans les hurlements entêtants des chiens et la fureur des « party rage ». Leur quotidien verra peu à peu une histoire d’amour se dessiner autour de Niki et Djoukie, les deux plus jeunes, dont l’idylle semble destinée à souder toutes les autres. Dans une ultime tentative de sauvetage, ils scanderont en écho ce chant troublant et sensuel : « Au secours d’amour ! ». L’auteur Daniel Danis, originaire du Saguenay, est l’une des voix importantes du théâtre contemporain. Nommé Chevalier des Arts et des Lettres, Danis est l’un des auteurs québécois dont les textes connaissent un énorme succès en Europe. Sa pièce, Le Langue-à-langue des chiens de roche, a été présentée à la Comédie-Française en plus de recevoir le prestigieux Prix littéraire du Gouverneur général en 2002.

Avec : Anna Cervinka, Mélanie Lamon, Séverine De Witte, Xavier Elsen, BenoîtStrulus, Mathieu Meunier, A.I. Justens, Didier Colfs et Emmanuel Dell’Erba.Assistanat  : Caroline Kempeneers Scénographie : Renata Gorka Lumières : Alain Collet Une création du Zone Urbaine Théâtre en coproduction avec l’Atelier 210
Formes courtes 19h - spectacle 20h30. Représentation supplémentaire : le dimanche 27 septembre à 20h30.
Prix : 16/13/8 euros

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9 Messages

  • Le langue-à-langue des chiens de roche

    Le 17 septembre 2009 à 10:43 par faucer

    Remarquable pièce que nous propose l’atelier 210. Une distribution ainsi qu’une mise en scène époustouflante, le tout pour nous faire pénétrer dans un univers fort atypique. L’histoire se passe quelque part sur une île, dans une pompe à essence, un chassé croisé de personnages : une dame meurtrie par la vie, une autre à la libido décuplée, une fille au mal de vivre, une autre trop sur-douée pour demeurer dans cet univers... Un père trop aimant envers ses deux fils...Tous à la recherche d’un peu d’amour ou d’amour impossible ou encore retrouver une pureté disparue... Georges Lini habitué aux pièces fortes...ici, il réitère avec brio ! Pièce à voir.

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  • Le langue-à-langue des chiens de roche

    Le 18 septembre 2009 à 01:12 par popi

    Très surprenant comme pièce, original. Je félicite les acteurs, ils ont fait un travail magnifique et nous ont fait vivre chaque scène. La mise en scène a été très bien réalisée, les décors sont simples. Malgré tout, la pièce m’a choquée. Les paroles sont crues, l’ambiance est glauque. Je ne me suis pas sentie à l’aise.

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  • Le langue-à-langue des chiens de roche

    Le 19 septembre 2009 à 11:12 par Daniel K.

    Un véritable drame humain qui vous rappelle qu’il ne faut pas oublier d’aimer, de s’aimer soi-même et d’aimer les autres, comme une ultime résistance face aux évènements. Une histoire qui se passe au fin fond du Québec, racontée avec la langue française de là-bas. Un décor déambulatoire qui renvoie à l’universalité du propos. Des jeunes comédiens qui se déchirent les entrailles pour trouver la justesse dans ces toutes premières représentations, ce qui donne, ajouté au déchirement de leur personnage dans l’histoire, un caractère hyper-réaliste.

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  • Le langue-à-langue des chiens de roche

    Le 4 octobre 2009 à 04:40 par paolo

    Excellent ! Tout était beau : la mise en scène, la scénographie (géniale), le jeu des comédiens,l’envie de vie et le cri au « secours d’amour », la nostalgie sombre de ces hurlements de chien, la solitude bizarre sur cet île improbable ... heureusement je n’ai pas raté la dernière.

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Lundi 28 septembre 2009, par Jean Campion

Refuser que les rêves vieillissent

Cette année, le ZUT met le cap sur le Québec, puisque les quatre spectacles, qu’il nous propose, nous viennent de "la belle province". Georges Lini désire nous faire partager sa passion pour ces auteurs " à la langue folle, belle, poétique et rageuse." C’est Daniel Danis qui ouvre la saison avec une pièce âpre, sensible, nourrie par des images intenses, mais qui ne se laisse pas facilement apprivoiser.

Une carcasse de voiture, des silhouettes fantomatiques émergeant du brouillard nous plongent d’emblée dans une atmosphère cauchemardesque. Elles vont s’incarner en personnages déboussolés, écorchés vif en quête d’amour. Joëlle, blessée dans sa chair, n’arrive à aimer sa fille Djoukie que dans sa tête. Privée de tendresse, celle-ci cherche à percer le secret de sa naissance. Seule, cette révélation lui permettra de s’ouvrir à l’amour de Nikki, un brave garçon, souffre-douleur d’une bande de brutes. Passé près de la mort, il se croit invulnérable et n’écoute pas les conseils de son frère Charles ou de son vieux père Léo, qui veulent le protéger contre les pulsions haineuses. Murielle, échappée de la ville, cherche maladroitement à mourir ou... à se faire dépuceler. Quant à Déesse, la meilleure amie de Joëlle, elle voudrait que sa liaison avec Coyotte, le caïd de l’île, lui apporte le véritable amour. Depuis qu’il a vu des hommes mourir au combat, Simon , un ex-militaire, rêve de donner la vie. Cette immense soif d’amour paraît lutter contre les hurlements obsédants des chiens de roche.

Pour nous exposer les liens entre les personnages et dévoiler leurs failles, leurs souffrances et leurs désirs, l’auteur multiplie les séquences courtes, qui nous font voleter d’une histoire à l’autre. Cette construction sinueuse maintient assez longtemps le spectateur à distance, d’autant plus que les échafaudages imposent souvent aux acteurs une course ou une escalade, avant leurs interventions. Cependant cette impression de morcellement s’estompe progressivement et l’on se laisse entraîner par ces personnages déchirés, qui traduisent leur rage de vivre dans une langue sauvage, rugueuse, pimentée d’expressions québécoises et truffée de métaphores. Une langue dont se sert Daniel Danis pour évoquer sa création théâtrale : " J’essaie de bâtir de miniatures océans oubliés, de répandre des filets et de remonter à la surface des mots grouillants et écaillés, avec des corps nourriciers, pour peut-être mieux saisir les rages et les au secours d’amour de la communauté des miens."

Les personnages de ce "Langue-à-langue des chiens de roche" sont à la fois acteurs et spectateurs de leur histoire, vivant les scènes et décrivant leurs actions au public. Cette situation, comme l’étrangeté de la langue, le dispositif scénique ou le choix délibéré de comédiens jeunes (même pour les rôles de parents) nous incitent à considérer la pièce comme une fable. Une fable illustrant le refus d’abdiquer devant les douleurs de la vie.

La mise en scène tonique de Georges Lini oppose efficacement la violence brutale à l’absolue nécessité d’aimer. En demandant à ses interprètes d’enfiévrer le plateau, il fait ressentir l’énergie qui habite ces îliens en détresse. Certes, la fougue amène certaines comédiennes à malmener l’une ou l’autre réplique, mais la prestation d’ensemble de la troupe est remarquable et nous touche au coeur et à l’âme.

Atelier 210