Samedi 27 avril 2013, par Samuël Bury

Le feu au cul

Oh oui, ce que c’est beau d’être jeune ! Tellement violent aussi. Quand on s’expose sans protections, sans vrais tabous, on prend tout en pleine gueule. Mais on est fort aussi, on n’a pas peur de grand chose. Ce bouillonnement, Frédéric Dussenne le fait ressurgir à l’excès dans Burning. Entre danse, hurlements et coïts simulés, les huit comédiens partent en flammes pour une fête ininterrompue de plus d’une heure. Intense et créatif.

Enfin, la fête pas tout à fait. Si le carnaval est au centre de L’herbe à brûler, l’oeuvre de Conrad Detrez dont Burning est inspiré, l’écrivain y aborde surtout la religion et la politique. Celles qu’il a connues notamment durant son séjour en Amérique du sud.
Le carnaval est surtout un prétexte à la folie de l’Homme. Au sexe débridé et à la révolution.

Dussenne a fait passer toute cette substance animale autant qu’intellectuelle à travers les mailles du théâtre pour en garder la quintessence qui se passe très bien des mots. Ce sont plutôt les langues qu’il met en exergue. Sur scène, on en parle au moins quatre et le public n’a pas besoin de les comprendre. Parce que, physiquement, tout est dit.

Un beau travail sur l’expression purement corporelle donc avec Burning. Pour une fois, il suffit de se laisser aller à l’interprétation directe, ce sont les sens qui capteront tout.

[Samuel Bury>samuel_bury@yahoo.fr]