Le dragon d’or

Théâtre | Atelier 210

Dates
Du 22 avril au 3 mai 2014
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Le dragon d’or

Le Dragon d’or est un restaurant express chinois-thaï-vietnamien situé au rez-de-chaussée d’un immeuble. La minuscule cuisine abrite une batterie de cuisiniers asiatiques affairés autour de woks qui grésillent. Ce soir-là, « le Petit », clandestin et fraîchement débarqué de Chine, souffre d’un terrible mal de dent qui va être vite soigné : une pince rouillée, un p’tit coup de schnaps, et zou, la dent s’envole dans la soupe Pad Thaï n° 6 dont la jeune hôtesse de l’air va se délecter… De cette pièce à tiroirs aux allures de fable pour 5 acteurs et quelque 17 rôles, Sofia Betz entend en principal questionner la déshumanisation dans ce qu’elle a de plus établi et de plus insensé. Des mondes d’or et de crasse se superposent et se collent l’un à l’autre. Ils s’alimentent et se nourrissent, au sens propre comme au sens figuré, sans pourtant que ne s’oublient le « chacun pour soi » et le « chacun chez soi » à tous les étages. avec Sandrine Bastin, Candy Saulnier, Baptiste Sornin, Vincent Minne, Alexandre Trockiscénographie Sarah de Battice costumes Prunelle Rulens lumière Florence Richard assistanat à la mise en scène Chloé Struvay mise en scène Sofia Betz musique Karim Barras Un spectacle de la Cie Dérivation en coproduction avec l’Atelier 210 en partenariat avec le Théâtre Varia, la Fabrique de Théâtre avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles – Service du Théâtre

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13 Messages

  • Le dragon d’or

    Le 23 avril 2014 à 11:27 par Francisco

    Bravo pour le décor en escalier faisant office de labyrinthe avec différents espaces. Petit conseil, allez-y après avoir bien souper ! Sinon vous allez saliver car les menus asiatiques évoqués vous en feront voir de toutes les couleurs. Ne vous attendez pas non plus à découvrir des phrases toutes faites à l’esprit ZEN style Lao Tseu, non ! L’auteur de la pièce a plutôt fait référence aux fables de la fontaine : la cigale et... eh oui ! le seul bémol se trouve dans l’histoire de la dent arraché et retrouvé dans la soupe ??? Est-ce une mise en garde sur les soupes qu’on vous sert au resto Thai ou chinois ??? En tout cas, ça nous fait réfléchir même si plusieurs histoires se déroulent comme un puzzle à assembler.

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  • Le dragon d’or

    Le 23 avril 2014 à 12:05 par Ricardo

    Décor asiatiaque, lumière tamisée style orientale mais dommage que ceux qui jouaient ne l’ont pas fait avec l’accent chinois bien que la femme à l’imperméable s’y est risqué....belle musique de fond. A découvrir

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  • Le dragon d’or

    Le 24 avril 2014 à 08:53 par VincentD

    Sujet intéressant. Bons acteurs. Mais pourquoi suis-je resté sur le bord de la route ? A cause du traitement trop humoristique de la problématique ou du fait que trop de sujets soient traités ?

    Hier soir, parès la pièce un débat sur le sort des sans-papiers était organisé. Je ne suis pas persuadé que ce soit la meilleure pièce pour aborder le sujet. Dommage.

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  • Le dragon d’or

    Le 24 avril 2014 à 10:03 par soniaLUX

    On parle dans cette pièce du quotidien qui ne laisse pas de place a l’humain . Ou chacun se préoccupe de sa petite vie et n’accorde aucune importance a ce qui se passe dans son entourage. J’ai aimé cette approche ludique . C’est drôle et bien ficelé .

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  • Le dragon d’or

    Le 24 avril 2014 à 11:15 par Jahz

    Approche très originale, hors du traditionnel misérabilisme européocentriste pour ce genre de sujet.

    Cela reste une pièce de théâtre divertissante sans tomber dans le style d’une campagne de sensibilisation larmoyante car le sujet reste lourd.

    Drôle, rythmé, court et efficace.

    Tres bon jeu d’acteur et surtout mise en scène géniale !

    Je recommande !

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  • Le dragon d’or

    Le 25 avril 2014 à 10:34 par dodo

    Le texte de la pièce est fort décousu.

    Mais de nombreux sujets sociaux y sont traités.

    Je pense ne pas avoir tout compris (ex : le pôle Nord ?)

    De tout façon pièce fort intéressante.

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  • Le dragon d’or

    Le 25 avril 2014 à 10:49 par Alexei

    Personnellement, j’avoue ne pas avoir compris du tout mis à part l’indifférence hiérarchique et humaine etc et c’est grâce aux commentaires des autres personnes que j’ai compris un peu plus. Après, j’ai pas été pris par la pièce non plus, j’ai pas accroché non plus aux jeux des acteurs. Et puis, il est destabilisant de voir des hommes jouer des rôles féminins et inversement ou avec un âge qui ne correspond pas. Donc on ne sait pas s’identifier aux personnages. De plus, on dirait qu’il récite leurs textes ou alors c’est peut être volontaire dans l’idée de montrer cette indifférence humaine.

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  • Le dragon d’or

    Le 25 avril 2014 à 11:05 par loulou

    Pièce originale,en forme de puzzle,qui aborde les thèmes de la clandestinité,de l’exploitation de l’être humain...
    J’ai beaucoup aimé la référence à la fable de La Fontaine, la Cigale et la Fourmi,qui prend ici une tout autre dimension.
    Pa contre ,le jeu des comédiens ne m’a pas du tout convaincue.

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  • Le dragon d’or

    Le 25 avril 2014 à 11:36 par Marc

    Sur un sujet assez casse-gueule (exploitation - sous différentes formes - des immigrants), cette pièce réussit à insuffler beaucoup de poésie, et même d’humour ! La scénographie est particulièrement soignée, comme souvent avec ce metteur en scène et cette histoire chorale demeure au final assez lisible...et édifiante sous être lourdingue.

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  • Le dragon d’or

    Le 28 avril 2014 à 09:33 par Desmone

    Bel exemple de spectacle à tiroir, il faut parfois s’accrocher pour suivre les différents personnages. Si parfois le spectacle m’a fait sourire, il est vrai que les sujets traités (immigration, sans papiers, prostitution...mais aussi divorce, maternité non désirée, violence vis à vis des femmes, vieillesse) ne prêtent justement pas à celà. Le problème c’est qu’une heure de spectacle n’est pas suffisante pour traiter tout celà et du coup on arrive sur une fin baclée.

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  • Le dragon d’or

    Le 29 août 2014 à 12:20 par youteke

    Pièce distrayante mais parlant également de sujet assez sérieux.

    Les décors sont originaux et efficaces, les acteurs ont énormément de talents. Il est parfois difficile de suivre toutes les histoire tant elles sont nombreuses mais de manière générale, la pièce est très compréhensible et touchante !

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Vendredi 25 avril 2014, par Blanche Tirtiaux

Entre le salon et la cuisine trône le dragon

Cinq comédiens pour dix-sept rôles, sept histoires qui s’entremêlent pour dépeindre les déboires d’une société consumériste où le cuisinier chinois meure d’une rage de dents pendant que les couples moroses s’entretiennent au sujet de leurs derniers acquis electro-ménagers. Narration délirante sur mise en espace dynamique, le dragon d’or après son passage au petit Varia est présenté à l’Atelier 210 jusqu’au 3 mai.

Le dragon d’or c’est un petit conte décalé de Roland Schimmelpfennig – dramaturge allemand contemporain – une allégorie engagée à l’humour cynique, aux personnages un peu barrés. Mis en scène par Sofia Betz, le résultat est très tonique, ponctué par un décor vivant fait de marches d’escalier, de trappes, portes, niches et espaces multiples qui s’ouvrent et se ferment, se montent et se descendent.

Cinq petits chinois sans-papiers dans la cuisine minuscule d’un restaurant, l’un deux a terriblement mal aux dents...mais ne peut pas se payer le dentiste. C’est comme cela que ça commence. Dans l’immeuble vivent une foule d’autres personnes, illustrant à leur façon les incohérences d’une société consumériste en crise. Les histoires s’enchevêtrent, les comédiens se travestissent, incarnant tour à tour ce que physiquement ils ne sont pas : les hommes deviennent femmes, les femmes jouent les hommes, les vieux les jeunes, les occidentaux des asiatiques.

On plonge dans une histoire un peu loufoque, qui prend par moments une tournure presque fantastique assez délicieuse. Sur un ton brechtien, entrecoupés par la présentation des ingrédients des différents plats du restaurant, les acteurs jouent et se meuvent dans l’espace avec une pêche qui réjouit. Un rythme cadencé par un soin accru du détail et des enchaînements en font un spectacle très efficace. Un peu trop peut-être.

Car c’est peut-être cette efficacité que l’on peut justement reprocher à la pièce, qui choisit délibérément de ne laisser aucune place à l’émotion sincère. Le choix est défendable, mais lorsque l’on s’attache à s’inscrire dans un débat de société, le risque de sonner superficiel est palpable. Et là, ça coince. On a alors vite fait – même si dans l’ensemble on reste dans un registre bon enfant – de verser par moments dans un "trash" un peu inutile pour rendre le tout plus percutant.

Et revient au galop la question si sensible du théâtre politique, et de ses risques. Un équilibre fragile où humour ne doit pas faire oublier l’authenticité, sans tomber dans un misérabilisme démonstratif, ni une dénonciation naïve.

Un beau challenge, que le dragon d’or relève au final assez bien, nous emmenant au cœur de questions essentielles par la voie détournée du rire et du divertissement sans être gnangnan pour un sou. Quelle place reste-t-il au rêve et au plaisir dans un quotidien de survie, quelle est celle de la joie dans une vie confortable où tout est formaté ?

Que l’on accroche ou non à la forme, ne soyons pas tatillon, Sophie Betz et son équipe de joyeux comédiens nous emmènent dans un monde où, pendant que "l’avoir" remporte la victoire sur "l’être", nous, on ne s’ennuie pas, et on repart le regard éveillé sur des quotidiens que l’on longe sans jamais les croiser.

Blanche Tirtiaux

Atelier 210