Dimanche 20 décembre 2009, par Edmond Morrel

Le ciel au-dessus du Louvre

une rencontre magistrale entre l’écrivain Carrière et le scénariste-dessinateur Yslaire

Jean-Claude Carrière et Bernard Yslaire nous racontent leur rencontre, leur méthode de travail, leur bonheur aussi à oeuvrer ensemble sur un sujet comme celui-là, en utilisant les multiples richesses de la bande dessinée. Mais cet album est-il vraiment de la bande dessinée. Comme le disait Carrière à Yslaire, ce livre ne ressemble à nul autre.

"Le ciel au-dessus du Louvre…" Jean Claude CARRIERE et Bernard YSLAIRE

Le titre vient d’une réplique de Robespierre s’adressant à David devant le tableau de Marat assassinné. Robespierre observe que le ciel est vide…Il est hanté par l’absence de spiritualité...Est-ce elle qui a déshumanisé la révolution ? donné naissance à la terreur ?
Histoire de la naissance du Louvre, une des premières "récupérations" de l’art par un régime politique, le superbe album de Yslaire et Carrière raconte la commande passée au peintre David d’un tableau impossible à réaliser : celui représentant l’"être suprême" !

Jean-Claude Carrière et Bernard Yslaire nous racontent leur rencontre, leur méthode de travail, leur bonheur aussi à oeuvrer ensemble sur un sujet comme celui-là, en utilisant les multiples richesses de la bande dessinée. Mais cet album est-il vraiment de la bande dessinée. Comme le disait Carrière à Yslaire : ce livre ne ressemble à nul autre.

Partez sans tarder dans ce voyage au Louvre du XVIII ème siècle. dans un couloir, vous croiserez la silhouette de l’ancien (Fragonard) et l’omniprésence du nouveau (David). Des chapitres courts constituent ce livre en autant de tableaux qui se cotoient, s’effleurent, se croisent. Vous découvrirez cet épisode de la Révolution : le vote d’un texte instaurant l’être suprême. Paroxysme dans lequel le politique rejoint le spirituel.

Un album passionnant, un livre d’art sur l’art...

Edmond Morrel

Présentation par l’éditeur :

Août 1793. Le Louvre vient d’être inauguré. Premier musée de la Nation, il est destiné à recevoir les œuvres révolutionnaires. Pour être sûr qu’elles seront présentes sur les murs, rien de mieux que d’accueillir en son sein les peintres "officiels". Ils y possèdent leur atelier. Ils cherchent une facture neuve, hardie, audacieuse, en rupture totale avec l’art de l’Ancien Régime symbolisé par Fragonard. Il faut montrer que l’Histoire est en marche. David, peintre emblématique de Marat assassiné, député à la Convention et membre du comité de Sûreté publique, se veut leur chef de file. Mais Girodet lui vole pour l’heure la notoriété. Homme de pouvoir, il va se lancer dans une révolution, lui aussi, à l’échelle de son art.

A la demande de son ami Robespierre, David tente de créer le tableau le plus difficile à réaliser de sa carrière. Donner un visage à l’Etre Suprême, sorte d’incarnation de l’aspiration à la spiritualité que Robespierre veut imposer en plein milieu de la Terreur. Il n’y parviendra jamais. L’entreprise est vaine. Mais elle nous vaut un face à face entre deux acteurs majeurs de la Révolution qui se déroule à toute vitesse, en vingt très courts tableaux.

Jean-Claude Carrière avait déjà magistralement abordé le sujet de la Révolution dans le film « Danton » de Wajda. Mais son regard, confronté à celui de Bernar Yslaire, renouvelle le sujet. Robespierre apparaît à la fois éclairé et perdu, tandis que David accomplit son destin : celui d’un peintre tiraillé entre devoir et art.
Un livre sur un tableau inachevé qui traverse à lui seul tous les thèmes et les débats de la Révolution Française. Une page d’Histoire revue, corrigée, interprétée, et assaisonnée comme il se doit de plumes d’ange, qui plonge le lecteur dans les grandes questions auxquelles notre temps n’a pas davantage répondu que la Révolution Française.

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