Le bousier

Ixelles | Théâtre | Théâtre Varia

Dates
Du 11 au 15 février 2020
Horaires
Tableau des horaires
Petit Varia
Rue Gray, 154 1050 Ixelles
Contact
http://www.varia.be
reservation@varia.be
+32 2 640 35 50

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Le bousier

Dans un futur pas si lointain, après que l’effondrement du monde ait eu lieu, trois fossoyeurs s’affairent, creusent, remplissent une brouette. Ils s’interrogent, se cherchent, tentent de se souvenir du passé. Dans la terre sèche et aride, on peut voir des ossements, et des cadavres qui attendent qu’on les enterre. On entend des bruits d’insectes, de tôle qui plie, de bois qui craque, du vent.

C’est dans ce cadre mi-fantastique mi-effrayant, qu’un bousier s’invite, se promène, façonne ses pelotes d’excrément. Fascinés et amusés par ce scarabée chargé de sacré et de mythologie, les fossoyeurs décident de l’adopter. Mais l’un d’eux, distrait, écrase le pauvre coléoptère. Horreur ? Catastrophe ? Rien ne se perd tout se transforme ? Cet accident va être le déclencheur d’une belle, étrange et mystérieuse mutation…

Entre fiction absurde et conte métaphorique, Le Bousier imagine les derniers jours d’une humanité qui pourrait être la nôtre et nous montre, non sans humour et fantaisie, le chemin d’une possible renaissance. L’avenir est vacillant, mais une ligne d’espoir se dessine au-dessus de la menace d’apocalypse : face au danger, notre « sauvageté » se réanime et le processus de transformation s’enclenche.

Cette fable pour acteurs et marionnettes, écrite par Thomas Depryck en collaboration étroite avec le Collectif Animals et mise en scène par Sébastien Chollet avec l’accompagnement artistique de Nicole Mossoux, nous fait réfléchir à l’urgence de devoir réinventer une autre relation au monde du vivant.

Distribution

AVEC Cyril Briant, Laurent Caron, Coralie Vanderlinden
LUMIÈRE Laurence Halloy
SCÉNOGRAPHIE, COSTUMES (en cours)
CRÉATION MARIONNETTES Loïc Nebreda
CRÉATION SONORE Pierre Jacqmin, Éric Ronsse
RÉGIE GÉNÉRALE Mathieu Bastyns
CHORÉGRAPHIE, ŒIL EXTÉRIEUR Nicole Mossoux
DRAMATURGIE Thomas Depryck
ASSISTANAT À LA MISE EN SCÈNE Lucie Yerlès
MISE EN SCÈNE Sébastien Chollet

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Vendredi 14 février 2020, par Didier Béclard

Changer sa relation au monde

Entre métaphore absurde et conte fantastique, « Le Bousier » nous plonge dans les derniers jours d’une humanité qui pourrait être la nôtre. L’avenir vacille mais n’est pas (totalement) désespéré.

Une douzaine de cadavres enveloppés dans des couvertures jonchent le sol sur lequel sont alignés des pelles et des casques. La terre est ravagée par une catastrophe aux origines inconnues. Les animaux et les plantes disparaissent, quelques humains survivent. Pas de bol, les trois que nous voyons ici sont des fossoyeurs. Sommes-nous le lendemain ou la veille de la fin du monde ?

Insecte coléoptère coprophage, la bousier naît dans les excréments, y vit, y pond et les mange. Il doit son nom à son mode de vie dans les prés proche du bétail. Il glane bouse et crottins dont il fait une grosse boule, qu’il fait rouler pour l’emmener avec lui jusqu’à son terrier. Fascinés et amusés par l’animal qui se promène près d’eux, es fossoyeurs adoptent ce scarabée chargé de sacré et de mythologie. Mais l’un d’eux, distrait, écrase le coléoptère pourtant porteur d’espoir puisqu’il vit, survit, dans la merde.

Après un long et lent effondrement d’un monde qui a surexploité les ressources de la planète, il est évident qu’il faut inventer de nouvelles choses. Un avenir peut naître des alliances possibles entre l’humanité et le reste de la nature. Le bousier montre à sa manière que rien ne se perd, tout se transforme. L’incident va déclencher une mystérieuse mutation.

« Le Bousier » est la toute première création du Collectif Animals composé de Coralie Vanderlinden, Cyril Briant et Laurent Caron. Le texte de Thomas Depryck est mis en scène par Sebastien Chollet tandis que la chorégraphe Nicole Mossoux prête son regard et l’accompagnement artistique dans l’élaboration de matières gestuelles.

Fable fantastico-écologique, la pièce fait appel à différents outils artistiques visuels, sonores, verbal, corporel ainsi qu’à des marionnettes à hauteur d’homme. On y trouve des accents de Shakespeare (la scène des fossoyeurs qui s’interrogent sur la destinée des corps humains dans « Hamlet », Kafka (la métamorphose) ou encore Beckett pour son sens de l’absurde et son pessimisme face à la condition humaine. Objet chatoyant, notamment par le travail sur le son et la lumière, « Le Bousier » s’avère un peu léger au final, même si cette « première œuvre » dégage beaucoup de fraîcheur.

Didier Béclard

Théâtre Varia