Le Prénom

Théâtre | Théâtre Royal des Galeries

Dates
Du 20 mars au 14 avril 2013
Horaires
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Le Prénom

Avec Le Prénom, Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière s’en sont donnés à cœur joie ! Dans un environnement conjugal assez banal, traversé de tensions quotidiennes, quelques amis réunis pour un dîner convivial en viennent à se dire leurs quatre vérités, quitte à oser faire de surprenantes révélations... C’est incisif, rapide, mordant, saignant même, et irrésistiblement drôle à la fois. La pièce a l’efficacité des évidences. Stéphane De Groodt, en quadra brillant, se révèle être le véritable agent provocateur du spectacle. Il est celui qui, en voulant faire une mauvaise blague, allume la mèche d’un grand déballage qui, s’il se déroule devant nos yeux de spectateurs, doit sans doute rappeler de jubilatoires souvenirs à beaucoup d’entre nous... En maniant avec habileté et beaucoup d’humour le jeu de la vérité, Le Prénom joue avec nous de la meilleure des manières, en nous rappelant que le théâtre, royaume de l’illusion, n’est peut-être pas toujours moins vrai que la vie ! Avec Stéphane De Groodt, Catherine Claeys, Steve Driesen, Christel Pedrinelli, Nicolas Buysse. Mise en scène : Martine Willequet Décors et costumes : Lionel Lesire

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3 Messages

  • Le Prénom

    Le 31 mars 2013 à 06:01 par chrisdut

    Voilà un an que j’attends cette pièce. Je n’ai absolument pas voulu voir le film avec Bruel pour rester dans la découverte du texte. Le verdict est à la hauteur de mes expérances. J’ai passé une excellente soirée aux Galeries. Ce prénom que je ne voulais pas entendre n’est finalement qu’un prétexte mais il déclenche une cascade de vérités pas toujours bonnes à entendre. Celà entraîne une suite de prise de becs et donc de très bons moments de comédies qui m’ont bien fait rire. Stéphane De Groodt y est excellent, je suis très content de le voir au théâtre. J’ai trouvé Steve Driesen parfait en tout point et Catherine Claeys fidèle à elle même comme on l’aime. Bref, un petit bijou que beaucoup connaissent certainement mais soyons chauvins et allons soutenir nos acteurs surtout quand ils sont très bons. Petit bonus ce jeudi 28, Dany Boon était présent dans la salle.

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  • Le Prénom

    Le 6 avril 2013 à 11:43 par soniaLUX

    Tout d’abord , le sujet est cocasse et plein de quiproquos.J’ai vu le film , la pièce de théâtre avec Bruel et j’ai voulu voir celle -ci pour comparer . Le verdict est que je trouve le film super . L’acteur jouant le rôle de Pierre y est très bon . C’est vrai qu’il est souvent difficile de reprendre une pièce avec des comédiens d’ici sans faire la comparaison . On passe une soirée à rire .

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  • Le Prénom

    Le 12 avril 2013 à 02:56 par deashelle

    Gastronomie théâtrale étoilée:La mixologie est haute en saveurs : perles qui éclatent en bouche (Vincent), gels alcoolisés (Pierre, le péroreur invétéré, magnifiquement joué par Steve Driesen), mousses aériennes (la délectable Anna jouée par Chistel Pedrinelli). Dérapage très peu contrôlé vers un déballage vertigineusement caustique et acéré de ressentis des deux couples qui ravage le loft peuplé de livres, photophores et objets d’art. Le décor très réussi de Lionel Lesire est remarquable. Jongleries verbales, « body language » éloquent, silences lourds de sens, mots qui en disent long, alliances éphémères aux cinq coins de l’étoile des convives qui ne se mettent jamais à table. Le huis-clos nerveux est un lieu où tout fait rire. Comme il se doit, Elisabeth, centre vital, gère la cuisine, les enfants, sa mère qui est veuve et accessoirement son métier, elle qui s’est tapée les recherches pour la thèse de l’éminent mari. Vincent ne peut ouvrir la bouche sans feinter, grimacer et provoquer toute âme qui vive en particulier son beau-frère. Anna, ravissante créature installée dans le monde de la mode ne touche pas terre et arrive bien en retard, lorsque l’atmosphère est déjà incandescente.La mise en scène raffinée de Martine Willequet est réglée jusqu’au dernier grain de sel. De la haute cuisine moléculaire.
     Le jeu des comédiens belges, tous aussi étincelants dans leur rôles explosifs, est si assumé, si subtil et si bien développé qu’il renvoie le spectateur aux déjà-vus de sa propre vie. Celui-ci, pris dans la tourmente des sentiments humains, reconnait les messages qui tuent, les intonations assassines, la passion pour la prise à rebours systématique, la perfidie et la richesse du théâtre quotidien entre quatre murs et entre quatre-z-yeux. La mise à nu, par la vertu du rire, est osée et lucide !

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Vendredi 29 mars 2013, par Céline Verlant

Quand un prénom fait toute une histoire

Dans la veine de Cuisines et dépendances, Le Dîner de cons et Le Dieu du carnage, le Théâtre des Galeries monte pour la première fois Le Prénom, inscrivant cette programmation dans la tendance à la mode de reprendre en Belgique ce qui a fait ses preuves en France, avec les « bankables » du moment et autres valeurs sûres.

On ne choisit pas sa famille, ni par conséquent, le patronyme qui lui est attaché. On le porte, qu’il nous plaise ou non, parce que c’est ainsi. Parce que c’est comme ça que les générations se perpétuent depuis des centaines d’années. Alors quand il s’agit de pouvoir « choisir » ce petit nom particulier à lui joindre, on dirait que les neurones des jeunes parents, soudain autorisés à vivre une liberté familiale intime, se mettent à péter un plomb, une durite, un câble, appelez-le comme vous voudrez, bref, à vivre un délire narcissique électrique digne d’un feu d’artifice.

Tous deux issus de l’univers du cinéma, les auteurs de cette première pièce* écrite à quatre mains ne font pas exception à la règle. Nourris de leur expérience personnelle, ils développent ici un sujet très porteur pour servir un huit clos entre cinq personnages. Il débute lorsque Vincent se rend chez sa sœur et des amis, au cinquième mois de grossesse de sa femme Anna. Il annonce le prénom qu’il va donner à son enfant, pensant qu’il s’agit d’une bonne nouvelle, et provoque un cataclysme. Chacun y va de son petit commentaire, se croyant autorisé à mettre son grain de sel, tant et si bien que la moutarde monte au nez des uns et à la barbe des autres : le buffet marocain vire à l’aigre, la méchouia tourne mi-figue mi-raisin, et le rosé devient gris.

L’écriture serrée, verbeuse, intello, le ton nerveux, et le rythme très soutenu, donnent un mélange explosif qui regorge de bons mots. Tels des cartouches, ils servent les attaques cinglantes de ces adultes au comportement régressif. Un peu comme si la grenade dégoupillée lancée par Vincent les avait soudain transformés en gamins au jardin d’enfants s’envoyant leur jouet à la figure, modifiant constamment les alliances et les pseudo-amitiés. Et l’éternel refrain « Toute vérité n’est pas bonne à dire » pointe le bout de son révolver sur chacun d’entre nous, concernés que nous sommes par les souvenirs vécus que nous rappelle la gueguerre qui se déroule sous nos yeux.

Dans son rôle, Stéphane De Groodt est un Vincent Larchet impeccable. Il offre à cet agent immobilier qui a réussi et qui est insupportablement attachant, un jeu naturaliste, nourri de l’intérieur, vécu à chaque instant. Le ton qu’il donne à ce fils chéri à sa maman qui pense que rien ne peut lui résister est d’une sobriété tellement juste que les moindres fioritures de ces partenaires paraissent presque suspectes. Nul doute que le rodage d’après première huilera joyeusement l’ensemble de cette sympathique distribution épicée. Mention spéciale à Steve Driesen (il incarne Pierre Garaud – le prof de littérature avare) pour son fonctionnement très adroit, bien qu’il soit « de gauche », avec son beau-frère de droite, Vincent. L’exercice du huis clos et le décor très frontal, à l’avant-scène, limitent les grandes trouvailles de mise en scène, qui, si elle paraît statique par moments, est agréable dans l’ensemble.

- Dis-moi, Céline, les soirées vont passer, pourquoi faut-il penser à y aller ?
- Pour découvrir LE prénom qui fait toute une histoire…

Céline Verlant

*Le film tiré de la pièce, en coproduction franco-belge, est une réussite qui évite l’écueil d’en faire du théâtre filmé. Il lui apporte même un visuel qui dynamise la mise en scène et allège les passages narrés, un mé-chouïa longuets dans la pièce.

Théâtre Royal des Galeries