La nostalgie de l’avenir

Théâtre | Théâtre Océan Nord

Dates
Du 10 au 21 janvier 2012
Horaires
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La nostalgie de l’avenir

Après "Affaire d’âme" de Bergman, Myriam Saduis présente son nouveau projet, une adaptation de "La Mouette" de Tchekhov.
"La nostalgie de l’avenir" est d’abord l’histoire d’une famille, liée par des liens puissants, inextricables et passionnés. Une famille qui pourrait évoquer le Parrain de Coppola ou encore Festen de Thomas Vinterberg. Ecrite comme une « version de chambre » et resserrée sur six personnages au lieu de treize (avec une transposition de Piotr –le frère d’Irina- en Petra, une sœur), "La nostalgie de l’avenir" s’ouvre sur le suicide de Constantin (KOSTIA) et se conclut quasiment sur cette même scène.
Entre les deux, une re-présentation où violence et passion des rapports se densifient. A partir de cette mort, seule reste la famille proche. Pour faire face à l’innommable, elle convoque le temps de la mémoire et de la réminiscence. A travers les séquences du texte, un afflux de souvenirs se met en route... les scènes d’avant la mort vont se vivre sous nos yeux.
Prendre le parti de dérouler la pièce dans l’instant qui ouvre l’annonce de la mort, c’est assumer le point de vue du « témoin impartial » des passions humaines que se voulait Tchekhov.

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6 Messages

  • La nostalgie de l’avenir

    Le 12 janvier 2012 à 10:23 par Ingmar

    C’est une adaptation magnifique, ingénieuse. Le choix des acteurs est une réussite, chacun semble avoir le portrait exact des personnages imaginés par Tchekhov (mais où donc Myriam Saduis est-elle allée les chercher ?).. c’est parfois drôle, souvent tragique toujours poignant. La bande son est superbe. Quel talent ! Bravo à toute l’équipe.

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  • La nostalgie de l’avenir

    Le 14 janvier 2012 à 10:41 par Lou Salome

    Oui, spectacle très étonnant. je ne dirais pas "adaptation", plutôt maginfique travail sur le "matériau Mouette". Comédiens superbes, étonnants de justesse, de vérité (même si Arkadina est beaucoup trop jeune. ça enlève à la "compassion" que le personnage suscite...) . Nina d’une pertinence inouïe de Aline Mahaux ! je me suis demandé si le spectacle, dans toutes ses nuances, pouvait toucher quelqu’un qui ne connaîtrait pas le texte de Tchékov... j’ai regretté parfois la diction trop ténue, le texte trop assourdi, comme un spectacle qui ne s’adresserait qu’aux trois premiers rangs de spectateurs. Interessant sans doute, ce travail sur le murmure, sur l’intime, sur la proximité des comédiens entre eux, mais frustrant, pour qulqu’un qui aime s’asseoir au dernier rang pour avoir toute l’image...

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  • La nostalgie de l’avenir

    Le 18 janvier 2012 à 11:32 par Aurelia

    Je retiens la justesse du jeu d’acteurs..des moments poignants de vérité...Ces allers-retours entre le moment fatidique (suicide du jeune écrivain incompris) et les souvenirs différents selon la vision et l’interprétation de chacun des personnages, très intéressant ! Les mots qui tuent..sans s’en rendre compte parfois, puis qu’on regrette, on comprend après-coup..L’importance de réaliser et de "profiter" de ce que l’on a, des personnes que l’on aime tant qu’elles sont là..Wouaw ! Très fort...Standing ovation ! :-)))

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  • La nostalgie de l’avenir

    Le 19 janvier 2012 à 10:25 par AntonTchekhov

    à Lou Salomé, sur la question de l’âge d’Arkadina : 

    A. Tchekhov, La Mouette : 

     "Parbleu ! Elle veut vivre, aimer, porter des chemisiers clairs, et mes vingt-cinq ans lui rappellent constamment qu’elle n’est plus jeune. En mon absence, elle n’a que trente-deux ans ; quand je suis là, elle en a quarante-trois, et c’est la raison de sa haine. " 

    Méfiez-vous des "grandes traditions", chère Lou !

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  • La nostalgie de l’avenir ( Festival des Reprises )

    Le 24 février 2014 à 03:52 par loulou

    Je n’ai pas accroché à ce spectacle et si j’ai aimé le jeu de Kostia et celui d’ Irina je n’ai ,par contre,pas apprécié celui de Nina et Arkadina que j’ai trouvé trop excessif et énervant.
    J’ai trouvé cela trop long et ne suis pas parvenue à éprouver une quelconque empathie avec les personnages.

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Lundi 17 février 2014, par Blanche Tirtiaux

Nostalgie(s)

Dans le cadre du festival des reprises, le théâtre Varia propose jusqu’au 1er mars La nostalgie de l’avenir, adaptation contemporaine de La Mouette d’Anton Tchekhov. Pour sa mise en scène, Myriam Saduis choisit, partant de la narration de la pièce russe, d’approfondir la question de la famille et celle du processus de création artistique, deux thèmes auxquels elle donne un regard actuel et ce tant à l’aide du texte original, que d’extraits d’autres auteurs, de la vidéo, et de la scénographie.

La question de l’adaptation contemporaine d’un texte classique, tel celui de Tchekhov, est toujours empreinte d’une multitude d’interrogations. Comment parvenir à donner sens à un texte lu et relu, vu et revu, monté déjà maintes fois sur les planches ? Dans La nostalgie de l’avenir, on apprécie les choix thématiques que porte la mise en scène sur le texte. Myriam Saduis pose son dévolu sur les relations complexes qu’unissent les personnages, elle met en exergue les enjeux des liens familiaux et leurs interactions avec le processus de création en choisissant d’appuyer le questionnement de Kostia, jeune auteur en recherche de quelque chose de nouveau. Kostia – Konstantin Treplev chez Tchekhov – cherche les possibilités multiples d’accéder à l’authentique, poursuit une quête artistique torturée, exacerbée par la relation difficile qu’il entretient avec sa mère, une actrice célèbre attachée à une forme ancienne du théâtre. Une mère qui refuse de vieillir – suis-je toujours jeune ? questionne-t-elle sans cesse –, attachée à une époque qu’elle refuse de voir partir, teintant les instants de cette terrible nostalgie, nostalgie de ce qui n’est plus. C’est cette même douleur qui anime le fils, nostalgie de ce qui n’est pas, de ce qu’il voudrait voir advenir mais qui demeure absent.

Les pistes lancées étaient prometteuses, la scénographie est très pure, mais le résultat formel rend mal compte de la quête du jeune homme. On aurait aimé mieux entrevoir cet espace fragile de la recherche créative, sentir davantage cette part d’humanité qu’il porte en lui. Mais l’ensemble échoue à livrer l’innovation tant convoitée par Konstantin et nous laisse un peu perplexes devant un jeu parfois formaté – mention toutefois à la jeune Aline Mahaux dans le rôle de Nina – et une dramaturgie certes habile, mais qui privilégie avant tout l’efficacité.

Qu’à cela ne tienne, le théâtre est affaire de subjectivité et de sensibilité individuelle, et l’on ne peut ôter à La nostalgie de l’avenir le mérite d’être un spectacle cohérent, rythmé, esthétique parfois, ponctué de quelques belles idées, notamment dans le dialogue des différents media et dans les mises en abyme propres aux réflexions sur le processus de création. Myriam Saduis relève ici avec une audace assumée le défi de l’adaptation contemporaine d’un grand texte de l’histoire du théâtre.

Blanche Tirtiaux

Théâtre Océan Nord