La Robe de Gulnara

Théâtre | Les Riches-Claires

Dates
Du 11 au 29 septembre 2012
Horaires
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http://www.lesrichesclaires.be
accueil@lesrichesclaires.be
+32 2 548 25 80

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La Robe de Gulnara

Entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, des familles de réfugiés se sont installées dans une enfilade de wagons désaffectés. Sur ce lopin de terre oublié du reste du monde, la vie continue, avec ses joies et ses turpitudes. Ainsi, puisque Arif veut l’épouser, Gulnara a dépensé toutes ses économies pour s’acheter une robe qui donnera l’illusion que le bonheur peut encore fleurir au milieu des cailloux. Mais sa jeune sœur Mika la tache irrémédiablement la veille de ses noces. Commence alors pour la petite de treize ans un long parcours pour réparer sa maladresse et offrir une robe immaculée à sa grande sœur.

Mise en scène de Geneviève Damas
Avec Maya Boelpaepe, Laurence Briand, Anne Sylvain, Gérald Wauthia et Saïd Jaafari
Assistanat à la mise en scène : Thibault Wathelet
Création lumières : Mathieu Houart
Scénographie : Christine Flasschoen
Costumes : Chandra Vellut
Musique : Jean-Philippe Collard-Neven
Chorégraphie : Carole Trévoux
Maquillage : Sylvie Evrard
Une coproduction de la compagnie Toc Toc Art, du Festival de Théâtre de Spa et du Centre Culturel des Riches-Claires, avec le soutien de la Communauté française Wallonie-Bruxelles, service du Théâtre, du Centre des Arts Scéniques et de la Commission Communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale.

Réservations :

02 548 25 80
www.lesrichesclaires.be

Prix des places : de 7,50€ à 14€

du mardi au samedi à 20h30, excepté les mercredis : représentation à 19h00

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11 Messages

  • La Robe de Gulnara

    Le 14 septembre 2012 à 11:46 par loulou

    Très belle histoire ;une mise en scène ingénieuse (superbe idée que cette "armoire-wagon") ;interprétation sans faille (comme d’habitude de Gérald Wauthia !)mais...le jeu des autres comédiens ne m’a pas du tout convaincue et m’a même irritée à certains moments.
    Dommage car les thèmes abordés ne manquaient pas d’intérêt.

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  • La Robe de Gulnara

    Le 19 septembre 2012 à 10:32 par Lou Salome

    Beau, ingénieux, touchant ! belle performance généreuse des 5 comédiens pour ce texte de la québécoise Isabelle Hubert qui comporte au moins 15 rôles ! 5 comédiens d’âges différents, qui donnent vérité et consistance à chacun de leurs personnages. On passe avec aisance d’une scène à l’autre, les comédiens se transforment comme si de rien n’était, d’un tablier, d’un foulard, de la voix, de l’attitude. Scénographie apparemment simple, bourrée de trouvailles au service de la mise en scène. Du théâtre jubilant sur un sujet âpre, une histoire sordide et hyper triste. A voir !

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  • La Robe de Gulnara

    Le 15 octobre 2012 à 09:47 par kirkavu

    Un joli moment. Une pièce sensible, on sourit pendant tout son long et on sort le coeur glacé par la dureté du propos. Le jeu des acteurs était un peu inégal (mention cependant a ceux qui interpretent les deux plus jeunes), mais la mise en scène ingénieuse et simple rattrapait beaucoup de chose, ce qui n’est pas évident.

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  • La Robe de Gulnara

    Le 21 février 2014 à 09:45 par sky_goa

    Très belle pièce, un peu triste à la fin malheureusement.
    Très très beau jeux des comédiens, surtout de Mika et du garçon (le plus jeune). Franchement, félicitations !!!
    Je conseille
     :-D

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  • La Robe de Gulnara

    Le 22 février 2014 à 10:22 par HB21

    Un texte juste et bien interprété. Un très beau spectacle à la fois dynamique et controlé, émouvant sans être larmoyant. Le thème difficile, la condition des populations déplacées, est traité sans manichéisme. La mise en scène est ingénieuse et nous invite à laisser courrir notre imaginaire. C’est fou ce qu’on peut faire et donner à voir avec une armoire ! Bravo !

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Mardi 18 septembre 2012, par Jean Campion

Entre désolation et espoir

Dans un reportage sur un camp de réfugiés entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, figurait la photo d’un mariage. C’est la blancheur improbable de la robe qui inspira à Isabelle Hubert cette fable. Comme le souligne la metteuse en scène Geneviève Damas, l’auteure québecoise évite "la vision manichéenne du "bon réfugié", victime éternelle de l’occidental égoïste". Avec tact, elle nous montre comment ces rejetés de la société survivent différemment. Si certains subissent ou exploitent la misère, d’autres s’efforcent de croire à un bonheur à portée de main.

Après avoir planté le décor, un narrateur entame l’histoire de Mika. Rayon de soleil dans le camp, cette jeune fille de treize ans réconforte la vieille Soviet, cueille des fleurs entre les cailloux et batifole avec son copain Mubaris. Par jeu, elle enfile la robe de mariée de sa soeur, virevolte et ... trébuche. La robe est souillée irrémédiablement. Avec un optimisme indomptable, Mika va se lancer dans une quête rédemptrice. Elle se sent d’autant plus coupable qu’elle sait pourquoi Gulnara a englouti toutes ses économies dans cette robe. Le mariage symbolise l’espoir de fuir ce wagon pourri, de parler librement et de "vivre dans un petit appartement avec des rideaux aux fenêtres."

Cette noce est une éclaircie également pour d’autres exilés, heureux qu’une des leurs entretienne l’illusion d’un monde meilleur. Et Mika pourra compter sur leur solidarité. Cependant pas d’angélisme ! Les prédictions décourageantes du vieux Mahiaddin, les ricanements des voisins médisants et les combines crapuleuses du fourbe Javanshi rappellent que le pire côtoie le meilleur. Tour à tour chambre, penderie, salon, échoppe, l’énorme armoire, qui trône sur la scène, permet aux trente-trois brèves séquences de s’enchaîner sur un rythme alerte. Elle nous suggère des images contradictoires. Ce placard cache-misère, truffé de tiroirs, où l’on entasse des hommes comme des objets, devient parfois une caverne d’Ali-Baba dérisoire, mais reste aussi la tanière de la famille.

Pour illustrer l’histoire, que nous raconte Balaja, cinq comédiens font vivre une dizaine de personnages. Grâce à des changements de tenue et de voix. Avec une maîtrise remarquable, Gérald Wauthia passe du généreux Kazimov au cynique Javanshi. Dans la peau d’Arzu, la mère affairée ou de Gulnara, la fiancée déterminée, Laurence Briand transpire la rage de vivre. Anne Sylvain cumule les rôles de femmes à la dérive. C’est en exprimant le défaitisme de la vieille Soviet qu’elle se montre la plus convaincante. Mubaris (7 ans) et Mika (13 ans) sont interprétés par des adultes. Saïd Jaafari et Maya Boelpaepe n’essaient pas d’imiter le comportement d’enfants, mais se servent de leur solidité, pour traduire la transformation de leur personnage. L’espièglerie et l’insouciance s’effacent devant les obstacles à franchir. Soutenue fidèlement par Mubaris, Mika se montre tenace mais vulnérable.

Isabelle Hubert écrit aussi pour le cinéma. On le sent dans la construction de sa pièce. La concision des séquences incite le spectateur à les prolonger et à apprivoiser ce microcosme en marge de l’humanité. Sans pathos ni parti pris. Un choix que Geneviève Damas s’est efforcée de respecter. Sa mise en scène fluide et sobre suscite une émotion contenue et ouvre la porte à une réflexion humaniste. Au moment où fleurissent les malentendus et les amalgames, ce n’est pas du luxe.

La robe de Gulnara

LA ROBE DE GULNARA from NIGHTHAWKS on Vimeo.

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