Mercredi 8 janvier 2020, par Palmina Di Meo

La Revue rachetée par Disney

Pas question de franchir le cap 2020 sans passer par la Revue des Galeries.
Traditionnel rendez-vous festif et regard sarcastique sur une actualité morose mais épicée d’un ton résolument belge, la Revue part déjà gagnante. Pour la deuxième fois confiée à Alexis Goslain, elle s’offre un coup d’exotisme très réussi. Ce n’est plus un secret que Cécile Djunga est sortie de son rôle de « miss météo » pour devenir meneuse de revue. Son show « Presque célèbre » avait déjà révélé son talent d’humoriste et c’est avec un peps et une chaleur bien personnelle qu’elle relève ce nouveau défi.
C’est que la Revue ne se contente pas de ridiculiser nos meneurs politiques mais elle ne veut pas ignorer le danger de l’intolérance pour nos démocraties.

Alors pour faire prendre la mayonnaise, nous voilà transportés dans un univers hollywoodien où le rachat de la Revue par Disney va chambouler la routine.

Princes et princesses vont quitter leur monde magique pour nous plonger dans un contexte de déboires et de remises en cause de nos valeurs. Si on a cru un temps pouvoir décrocher la lune, nous voilà confrontés à une époque de doutes et de compromis peu reluisants.

Passant du contexte politique instable aux préoccupations mercantiles qui font recette, la revue 2019 brosse un tableau cinglant de ridicule qui pêche parfois par manque de subtilité et de finesse. Elle s’appuie sur les personnalités bancales de nos meneurs pour en faire les traditionnelles têtes de turc au succès garanti et il faut dire que dans la caricature, c’est plutôt réussi. Le fil rouge du monde Disney promettait, il est vrai, des enchaînements plus cohérents et c’est dommage.

Mais la Revue c’est avant tout du show et il faut avouer que Cécile Djunga chauffe la salle par la reprise de quelques titres cultes ; En vraie reine du show, elle mène avec malice et humour ce bestiaire où le burlesque se dispute le grand spectacle.

Et puis la Revue, c’est aussi le théâtre des Galeries avec ses velours, ses miroirs, ses fresques et son raffinement Renaissance où il fait bon se détendre en savourant une flûte de champagne avec un public qui a l’esprit à la fête.

Rire de 2019 pour mieux affronter 2020, cela reste un bon programme. Bonne année !

Palmina Di Meo