La Dispute

Namur | Théâtre | Théâtre Jardin-Passion

Dates
Du 29 au 31 octobre 2015
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Jardin-Passion
r. Marie-Henriette, 39 5000 Namur
Contact
http://www.theatrejardinpassion.be
info@theatrejardinpassion.be
+32 472 96 53 16

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La Dispute

Dépourvus de tout repère, quatres personnages qui ont été isolés quand ils étaient nourrissons, se retrouvent tous égaux face à leurs instincts. A l’aube de leur adolescence, ils sont amenés à se rencontrer et à se découvrir pour que tombe le verdict… Qui de l’homme ou de la femme a été le premier infidèle ?
Derrière cette fameuse question de l’infidélité se cache donc l’enjeu véritable : interroger ce qui se joue, au plus profond de l’être, dans les relations entre les êtres humains. La pièce nous rend voyeurs d’une expérience dont la rare cruauté pose question et nous met devant l’évidence que le théâtre peut être, à bien des égards, plus vivant que la vie elle-même…

A travers une mise en scène moderne et accessible, le metteur en scène Emmanuel Dekoninck (Peter Pan, L’écume des jours, Aura Popularis) a travaillé sur une esthétique contemporaine ancrée dans la vie réelle. Un spectacle prenant et déconcertant pour notre époque.

Distribution

De Marivaux  Mise en scène : Emmanuel Dekoninck  Interprétation : Sébastien Hébrant, Geoffrey Seron, Marie-Noëlle Hébrant, Sarah Lefèvre, Camille Dalwat, Sophia Geoffroy, Quentin Minon, Damien De Dobbeleer  Scénographie : Olivia Sprumont  Création décors : Jérémie Hébrant Un spectacle du Théâtre de l’Escalier en coproduction avec le Théâtre Jardin Passion et avec la participation du CASS

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9 Messages

  • La Dispute

    Le 13 octobre 2015 à 23:38 par Alexei

    Je ne suis pas un grand fan de Marivaux mais là, j’ai bien aimé l’histoire. Par contre, il est dommage que j’ai trouvé le jeu des acteurs un peu pourri. Et j’ai pas vu où était la "modernité" de la pièce quand on utilise du passé simple dans le langage.

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  • La Dispute

    Le 14 octobre 2015 à 01:01 par hello

    Moi par contre, j’ai trouvé cela fort actuel, malgré le texte (quand même allégé).
    Par contre, la fin m’a ’laissée sur ma faim’.
    Bravo aux acteurs et spécialement à Sarah Lefèvre époustouflante en Esdé !

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  • La Dispute

    Le 14 octobre 2015 à 15:17 par loulou

    Je ne connaissais pas cette pièce de Marivaux mais j’ai constaté qu’elle avait des accents très modernes.
    J’ai beaucoup apprécié l’interprétation de Sarah Lefevre.
    Par contre je n’ai pas accroché aux deux personnages du Prince et de Hermiane:je n’ai carrément pas compris la signification de certaines scènes.
    Dans l’ensemble une bonne soirée.

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  • La Dispute

    Le 15 octobre 2015 à 10:15 par juliette

    j’ai des sentiments mitigés à propos de ce spectacle - d’une part de jeunes acteurs très motivés et d’autre part l’histoire complètement amorale (c’est du marivaux mais quand même) - l’adaptation moderne ne m’a pas convaincue et bien que la pièce se regarde sans ennui, je n’ai pas trouvé que la mise en scène était adéquate-par contre très bonne mention pour les acteurs.

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  • La Dispute

    Le 15 octobre 2015 à 15:14 par Dominska

    Vous ne serez pas surpris que cette pièce de Marivaux n’échappe pas au thème récursif de ses pièces : l’inconstance des sentiments. Et donc de l’amour et de l’infidélité. Mais dans "La dispute", il n’y a pas de couples à marier, de tentateurs et de séductrices (cela rappellerait presque "L’île de la Tentation"). Non, Marivaux nous livre ici une mise en situation proche d’un récit d’anticipation, d’un film de science-fiction, sous la forme d’une expérience cruelle. On dirait même une gedanken experiment (expérience de pensée) imaginée par Marivaux telle la clé de voûte de son oeuvre, telle la démonstration de son intime conviction.

    Si les accents nous semblent très modernes, c’est que le propos est intemporel. Le maître qu’est Marivaux le traite avec beaucoup de justesse et Emmanuel Dekoninck l’a adapté et mis en scène avec beaucoup de finesse de façon à en dépoussiérer le contexte. La scène présente un décor contemporain un peu désuet, année ’60 dirais-je. Les acteurs jouent d’une façon que j’imagine moins pudique et plus expressive qu’à l’époque de Marivaux.

    "La dispute" m’a rapidement happé. Dès les premières minutes j’ai eu envie d’en savoir plus, d’en voir plus. Et de scène en scène, cette envie est nourrie et entretenue. Les comédiens rendent le texte classique de Marivaux avec beaucoup de dynamisme. Leur jeu est subtilement contemporain : l’expression corporelle, les attitudes, les postures, les regards,... On s’en rend à peine compte mais les comédiens "bougent" en utilisant les codes de notre époque et non celle de Marivaux. On pourrait presque oublier le texte et juste regarder le jeu des comédiens.

    Vous l’aurez compris : je me suis régalé. Et si vous voulez savoir qui de l’homme ou de la femme est inconstant dans les sentiments, n’allez pas lire la scène finale de "La dispute", allez plutôt à l’Atelier 210 pour passer un bon moment.

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  • La Dispute

    Le 16 octobre 2015 à 11:34 par miche271

    Soirée intéressante s’il en est dans la mesure où nous avons vu une pièce fort peu connue de Marivaux.
    Pièce fort bien jouée aussi par un groupe de jeunes comédiens qui se démènent corps et âme, tous tres expressifs.
    Pièce intrigante aussi car je suis sûre que, dès le début, nous, spectateurs, homme et femmes, nous étions sûrement a nous demander, par rapport à nos propres vies et la vie actuelle, qui a commencé à tromper l’autre. L’œuf ou la poule ? La poule ou l’œuf ? Il n’y a pas de réponse miracle n’est-ce pas… ?

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  • La Dispute

    Le 17 octobre 2015 à 12:05 par mousicos

    Qui, de l’homme ou de la femme, a commencé à tromper l’autre ? La question puérile et sotte qui attire Hermiane chez le Prince ne m’intéressait pas. Je n’ai d’ailleurs pas plus cru à ces deux personnages sur scène, bien que je comprenne leur intérêt dans la pièce, ce qu’ils représentent, etc. Par contre, ce qui m’a semblé plus digne d’intérêt, et plus drôle, c’est l’expérience hors du temps et du monde qui se donne à voir dans "le ring", ce jardin de carton, ces Adam et Ève dédoublés qui se découvrent et découvrent leur relation aux autres. Bravo aux jeunes comédiens talentueux, énergiques et sympathiques qui font vivre le texte de Marivaux ainsi qu’à la mise en scène moderne et simple de Deconinck (même si je l’aurais aimée plus audacieuse, utilisant davantage la lumière par exemple).

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  • La Dispute

    Le 29 octobre 2015 à 17:37 par MarcD

    Je n’étais pas sûr d’attendre grand chose d’une pièce de Marivaux en 2015. On pourra donc dire que j’ai été bluffé. Si l’on est bien sur les thèmes de l’auteur, ce texte semble particulièrement propice à de jolies connexions avec notre société contemporaine. La mise en scène et les comédiens l’ont particulièrement bien saisi, nous donnant quelques moments bien truculents ! Jouissif !

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Vendredi 16 octobre 2015, par Catherine Sokolowski

Entre amours et cruauté

Dans cette comédie de Marivaux écrite en 1744, quatre adolescents élevés individuellement découvrent la sensualité et le bonheur d’être ensemble. Ils sont au cœur d’une expérience élaborée dix-huit ans plus tôt et dont les résultats vont être présentés en mode « reality show » par le prince à la belle Hermiane qu’il souhaite impressionner. Un mélange truculent de sentiments contraires, de répliques incisives, d’échanges drolatiques qui offre une très belle rencontre entre le passé et le présent.

D’emblée, le prince excite la curiosité d’Hermiane en lui décrivant le test que son père a imaginé pour déterminer qui, de la femme ou de l’homme, serait à l’origine de l’infidélité. Quatre jeunes gens ont été élevés par Mesrou et Carise qui en ont toujours pris soin. Chacun ne connaît que ces deux personnages et sont maintenant prêts à se découvrir : « on peut regarder le commerce qu’ils vont avoir ensemble comme le premier âge du monde ; les premières amours vont recommencer, nous verrons ce qui en arrivera. »

Bien que les décors soient presque inexistants, il règne une ambiance particulière dans l’espace carré aménagé pour la rencontre d’Eglé avec… elle-même. Car Eglé est avant tout fascinée par sa propre image. « Le ruisseau fait toutes mes mines, et toutes me plaisent. Vous devez avoir eu bien du plaisir à me regarder, Mesrou et vous. Je passerais ma vie à me contempler ; que je vais m’aimer à présent ! » Cette fascination juvénile et intacte est délicieuse. Qui oserait ainsi se porter aux nues ?

Elle découvre ensuite Azor, sa beauté, ses charmes, ses différences. Comme les sentiments sont partagés, Eglé et Azor décident de ne plus se quitter sauf pour quelques heures, histoire d’entretenir l’attirance, sur conseil insistant des domestiques. Alors que va-t-il se passer pendant ces quelques heures ? Adine et Mesrin ne sont pas loin et tous deux, également avides de découvertes et d’amour.

Un mélange de sentiments, une rencontre du passé avec le présent, un subtil dosage entre la prose de Marivaux et la mise en scène d’Emmanuel Dekoninck éclairent ce spectacle d’une lumière particulière. Une comédie anthropologique magnifiquement interprétée par tous ses protagonistes, du prince, cruel et pervers, en passant par Eglé, tellement convaincue par ses charmes, par Adine, brune incisive et déterminée, par Azor et Mesrin, jeunes mâles un peu gauches, par Mersou et Carise discrets, efficaces et profondément humains, en terminant par la superbe Hermiane qui s’avère moins perfide que son hôte (par ordre alphabétique : Camille Dawlat, Damien De Dobbeleer, Sophia Geoffroy, Marie-Noëlle Hébrant, Sébastien Hébrant, Sarah Lefèvre, Quentin Minon, Geoffrey Seron). Un très agréable divertissement.

Théâtre Jardin-Passion