Trois splendides marionnettes (créées par Anaëlle Impe) participent au spectacle. Elles représentent Alexandra Kollontaï en version mini, en grandeur nature, et Macha, une amie d’Alexandra. Le spectacle s’ouvre sur une discussion entre Macha et Alexandra, concentrée sur l’écriture d’un essai.
Le vol d’un oiseau lie les séquences, poétique et majestueux.
On découvre ensuite Julia (Sarah Messens) et Alex (Sarah Joseph) qui se rencontrent par l’intermédiaire de Lisbeth, connaissance commune. Alors qu’Alex souhaite débuter une relation classique avec Julia, cette dernière a pour objectif d’explorer le polyamour, sur conseil de son compagnon, Samuel. En effet, il lui reproche d’être jalouse de Renata et Saskia, ses autres partenaires.
Créatif, le spectacle s’inspire de plusieurs tendances, dont celle du théâtre d’objets. En quelques mouvements, on change de décor et d’univers, puisqu’on passe du début du 20ième au siècle à aujourd’hui, dans une cabane au milieu des bois. C’est celle de Samuel (Maximilien Delmelle), grand défenseur de la vie en polycule (groupe polyamoureux), qui trouve une partie de ce qu’il cherche dans chacune de ses relations. Peu convaincue, Alex se laissera-t-elle séduire ? Quant à Julia, arrivera-t-elle à laisser de côté sa jalousie ? Au-delà de l’étude du polyamour, une réflexion sur la pluriparentalité enrichit les débats.
On ne s’ennuie pas une seconde devant le ballet amoureux des trentenaires. Un texte intéressant interprété par d’excellents acteurs, la magie des marionnettes et de très bons choix musicaux (Neil Young, Amadou & Myriam, Barbara …) confèrent à ce spectacle dynamisme et sensibilité. Une belle réussite de Christine Delmotte-Weber, aussi douée pour l’écriture que pour la mise en scène.