LES MISERABLES

Théâtre | Théâtre Royal du Parc

Dates
Du 20 septembre au 20 octobre 2012
Horaires
Tableau des horaires

Contact
http://www.theatreduparc.be
info@theatreduparc.be
+32 2 505 30 30

Moyenne des spectateurs

star-offstar-offstar-offstar-offstar-off

Nombre de votes: 0

LES MISERABLES

Les misérables de Victor HUGO
Mise en scène : Thierry DEBROUX.

Assistanat : Catherine COUCHARD.

Décors et costumes : Catherine COSME.

Eclairages : Nathalie BORLEE.

Musique des chansons : Pascal CHARPENTIER.

Costumes : Saïd ABITAR.

Avec :
Olivier MASSART (Jean VALJEAN)
Benoît VERHAERT (Inspecteur JAVERT)
Stéphane FENOCCHI (Monsieur THENARDIER)
Perinne DELERS (Madame THENARDIER)
Tessa DUJARDIN (FANTINE)
Sarah DELFORGE (COSETTE)
Violette PALLARO (EPONINE)
AntojO (MARIUS)
Fabien MAGRY (Chef révolutionnaire + l’EVEQUE)
Mahaut BODSON ou Sophia PARAVICINI (COSETTE)
Esteban MEKKAOUI ou Jérémy MEKKAOUI ou Nicolas BAUDUIN (GAVROCHE)
Anne-Sophie BOEZ, Julie DUPRAZ, Sarah DUPRE, Lise GARY, Sarah GEVART (Prostituées, ouvrières d’usine, femme du peuple...)
Raphaël BUDKE, Jonas CLAESSENS, Arnaud VAN PARYS (Mauvais garçons, gens du peuple, révolutionnaires)

Pour ce spectacle une opération de solidarité est lancée : un euro par place vendue ira aux Restos du Cœur de Belgique.

Réservation 02/505 30 30 de 11h à 18h à partir du 21 aôut 2012.
Spectacle à 20h15 sauf en matinée à 15h.

Laissez nous un avis !

5 Messages

  • LES MISERABLES

    Le 22 septembre 2012 à 12:14 par deashelle

    Les scènes sont déchirantes, les clairs obscurs de véritables tableaux du Caravage. Le personnage d’Eponime (Violette PALLARO) du graphisme percutant et acéré. Le tableau des travailleuses à la chaîne lorsque Fantine (Tessa DUJARDIN) est renvoyée nous renvoie à des tableaux expressionnistes et vivants. De même pour la maison de passe aux néons rouges qui expose ses 9 cellules-cages. On a aussi parfois l’impression de bande dessinée accélérée qui fait circuler les ravages de la misère et du déni. Soudain le close up sur la famille Thénardier déchire. Stéphane FENOCCHI et Perrine DELERS sont d’incomparables comédiens. Promiscuité, violence, mauvaise foi, brigandage : ces personnages sont de véritables ordures, il est vrai. Mais madame Thénardier ose dire que « les riches ne savent qu’il fait froid qu’en ouvrant leur journal ». « Prendre la société par les quatre coins de la nappe et tout jeter en l’air ! » Le cri de Thénardier ne sonne pas vraiment faux.
    Les barricades faites de carapaces trouvées dans une déchetterie moderne achève de convaincre que la pièce est d’une actualité brûlante. Que l’impensable rédemption existe quoiqu’on en pense. Qu’une révolte est toujours commencée par des naïfs, poursuivie par des intrigants, achevée… par la mort de Gavroche. Délicieux enfant !
    "Je suis tombé par terre, c’est d’la faute à Voltaire, le nez dans le ruisseau, c’est d’la faute à..."

    Répondre à ce message
  • LES MISERABLES

    Le 27 septembre 2012 à 10:08 par terre

    J’ai été très surpris, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, et je ne vais que rarement au Parc... et bien bravo ! spectacle très travaillé, il y a de superbes images, la distribution est assez impressionnante. Ce grand classique continue de titiller là où il faut !

    Répondre à ce message
  • LES MISERABLES

    Le 8 octobre 2012 à 04:26 par alec

    Quelle déception ! Je salue la mise en scène et les décors sublimes, mais le jeu m’a fortement déçu. J’ai vraiment eu un énorme goût d’inachevé avec l’impression d’assister à une répétition générale malgré la présence d’excellents comédiens que j’ai vus dans d’autres pièces. Je trouve le résultat médiocre pour un théâtre comme celui-ci qui nous a habitués à un niveau très élevé.

    Répondre à ce message
  • LES MISERABLES

    Le 17 octobre 2012 à 04:25 par erwan

    En un peu plus de deux heures (qui passent à une vitesse folle), la pièce parvient à faire le tour de l’oeuvre de Victor Hugo à coup d’élipses et d’un sens de la mise en scène détonnant.

    Une scénographie intéressante (bien que peu adaptée pour des spectateurs assis en fond de balcon qui ne verront pas le dernier étage de la structure et scène de jeu), une lumière et video au service de l’oeuvre et un jeu dans l’ensemble très bons voir excellent (mention à Javert et au couple Cosette/Marius qui fonctionne très bien dans le non-verbal), j’ai été enchanté par la soirée.

    Enfin, sans en faire de trop, le metteur en scène fait quelques clins d’oeil ingénieux à notre époque, renforçant au passage l’actualité du propos sans dénaturer ni le contexte, ni la pertinence du texte.

    Brillant.

    Répondre à ce message

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
    Se connecter
Votre message

Mercredi 3 octobre 2012, par Jean Campion

Pertinence et dynamisme : les clés d’une réussite

Sous le pouvoir de Napoléon III, pas question de porter "Les Misérables" à la scène. C’est donc à Bruxelles, en 1863, que la pièce fut créée. Depuis cette première, les adaptations théâtrales, les films, les versions télévisées, les comédies musicales se sont relayés pour populariser ce roman-culte. Thierry Debroux l’a abordé de manière cinématographique. En élaguant intelligemment cette oeuvre tumultueuse et en s’appuyant sur un dispositif scénique très efficace, il nous propose un spectacle nerveux, émouvant, qui met en valeur misère, révolte et rachat.

La première scène donne le ton. Par un tapage vengeur, les forçats saluent le départ d’un des leurs. Après quinze ans d’enfer, Jean Valjean est libre. Mais il retournera au bagne, s’il oublie, une seule fois, de montrer aux gendarmes de la ville où il passe, un document qui rappelle son passé infamant. En le lui remettant, l’inspecteur Javert incarne cette épée de Damoclès. Par son accueil généreux et son pieux mensonge, Monseigneur Myriel transforme le fauve en être humain. Jean Valjean ne quittera plus le chemin de la rédemption. Un chemin jonché de coups bas, de dilemmes et de sacrifices. Protéger Fantine, sauver Cosette ne l’autorisent pas à tolérer une erreur judiciaire. Et quand le bonheur de sa fille adoptive l’exige, la mort dans l’âme, il s’efface.

Cette honnêteté, Javert est incapable de la concevoir. Un voleur récidive. Forcément ! C’est pourquoi il traque Valjean. Avec un zèle opiniâtre. Prisonnier de ses certitudes, il défend la loi. Même si elle condamne injustement une prostituée désespérée, victime d’un bourgeois en goguette. Ce policier inhumain se montre tout aussi implacable avec lui-même. Et quand l’homme qu’il pourchasse lui sauve la vie, il se sent obligé de la quitter. Comment comprendre une telle générosité ? Par leur interprétation sobre et maîtrisée, Olivier Massart et Benoît Verhaert donnent de la consistance à leur personnage. Ils ne jouent pas au gendarme et au voleur, mais rendent passionnante la confrontation de deux visions de l’homme.

"Il y avait dans la femme le fond d’une brute et dans l’homme, l’étoffe d’un gueux." C’est ainsi que Victor Hugo décrit les Thénardier. En donnant vie à ce couple ignoble, Perrine Delers et Stéphane Fenocchi soulignent la supériorité du mari. Plus rusé, plus hypocrite, plus entreprenant, c’est un escroc dangereux, prêt à tuer pour de l’argent. Afin d’apitoyer les bourgeois, il surjoue la misère de sa famille, mais vomit ses bienfaiteurs. Ulcérée par le fossé qui sépare les pauvres des riches, cette canaille explose contre une société injuste. Dans les rues, des étudiants romantiques se révoltent aussi au nom des exclus et dressent des barricades, en espérant le retour de la République. Cette insurrection de jeunes indignés trouve un écho évident dans les accès de fièvre de notre monde de plus en plus inégalitaire. Il suffit de bien écouter la chanson d’Anjolras, pour s’en convaincre. On pouvait donc se passer de quelques anachronismes insistants.

L’étroite collaboration entre le metteur en scène, la scénographe Catherine Cosme et la responsable des lumières Nathalie Borlée imprime au spectacle un rythme très alerte. Grâce à des praticables roulants et à un espace quadrillé sur trois niveaux, on "passe sans transition d’un lieu à l’autre, d’un univers à l’autre." Ces cellules font ressentir successivement l’ambiance étouffante des cachots, l’encanaillement débridé de la bourgeoisie et la promiscuité des chambres sordides. Lorsqu’il devient opaque, ce dispositif permet de projeter images et photos. Par le biais de cet écran, des scènes comme le suicide de Javert et la mort de Valjean deviennent très suggestives. Monter "Les Misérables" est un défi audacieux. Thierry Debroux l’a brillamment relevé, en misant sur le dynamisme d’une adaptation pertinente et l’efficacité d’une troupe de comédiens rigoureux.

Théâtre Royal du Parc