LE CRI DU HUARD, SUR LE LAC, À LA TOMBÉE DE LA NUIT de Philippe Vauchel

Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 5 septembre au 18 octobre 2014
Horaires
Tableau des horaires

Contact
http://www.theatrelepublic.be
contact@theatrelepublic.be
+32 2 724 24 44

Moyenne des spectateurs

star-offstar-offstar-offstar-offstar-off

Nombre de votes: 0

LE CRI DU HUARD, SUR LE LAC, À LA TOMBÉE DE LA NUIT de Philippe Vauchel

Mise en scène et aide à l’écriture Jean-Michel Frère. Avec Philippe Vauchel
Dresser la topographie universelle de nos petits intérieurs, de nos coins et nos recoins, de nos petits exils domestiques. Pourquoi ? Pour y trouver notre vie seconde. Pas une seconde vie, non… La vie seconde. Celle qui vient après toutes nos premières vies (amoureuses, familiales, professionnelles,…) Celle qui crie, qui couine, qui brame,… Qui appelle le Grand Tout, l’Univers, le Cosmos ! Qui dit : « Eh, les gars ! Vous êtes là ? Ouh-ouh… y a quelqu’un ? » De la vacuité des repas entre amis à la solitude du huard, de nos WC refuges à l’axe cosmique de la gravité, de nos organes qui vivent dans le noir au monde vu comme un spéculoos, Philippe Vauchel, le roi du théâtre intimiste, dirige ses jumelles sur nos intranquillités, nos burlesqueries, ces silences qui nous pincent le cœur et tous ces petits riens de l’existence qui finissent toujours par questionner l’universel… Il aime mettre sur le même pied des choses sublimes et d’autres douces et idiotes, et nous, on aime le regarder faire !

Laissez nous un avis !

9 Messages

  • LE CRI DU HUARD, SUR LE LAC, À LA TOMBÉE DE LA NUIT de Philippe Vauchel

    Le 10 septembre 2014 à 12:31 par VincentD

    J’ai vu cette pièce à Namur. Je ne sais pas où elle sera jouée au Public car l’endroit original choisi à Namur augmentait encore mon plaisir. Philippe Vauchel est un acteur très particulier et très attachant. Sa pièce légère, à première vue, m’a interrogée par rapport à mes rapports aux personnes que je connais et que j’apprécie. C’est une pièce à voir à tout prix !

    Répondre à ce message
  • LE CRI DU HUARD, SUR LE LAC, À LA TOMBÉE DE LA NUIT de Philippe Vauchel

    Le 5 octobre 2014 à 03:31 par chrisdut

    Une grande première pour moi que cette représentation de théâtre intimiste. Je ne connaissais pas le concept et je suis agréablement conquis. Ceci n’est pas une pièce, c’est une réunion en petit comité dans le salon de Philippe Vauchel. Nous ne sommes pas des spectateurs, on est ses invités. Il nous questionne, nous tape sur l’épaule, s’assied près de nous, nous sert un verre de vin et une portion mixte et parle sur divers sujets qui nous interpellent ou pas, nous invite à se rémémorer nos déménagements passés, à décortiquer nos petites manies quasi universelles, ...

    Ce théâtre proche fonctionne si le groupe adhère. Nous sommes tous les uns face aux autres. Les grincheux, les conventionnels, abstenez-vous ! Les autres, courez-y pour découvrir cet acteur merveilleux et tendre. Merci Mr Vauchel pour votre invitation. J’ai beaucoup apprécié.

    Répondre à ce message
  • LE CRI DU HUARD, SUR LE LAC, À LA TOMBÉE DE LA NUIT de Philippe Vauchel

    Le 9 octobre 2014 à 07:43 par Pattrick

    cela commence dès la file d’attente pour
    entrer dans la salle. le comédien, Philippe Vauchel vient nous chercher pour
    retirer de sa voiture le décors. on reconstruit son salon et on s’installe chez
    lui. là, il nous invite, nous accueille, nous sert à boire et fait tourner les
    portions mixtes. théâtre intimiste. c’est son histoire qu’il nous raconte,
    truffée de petites anecdotes qui nous apprennent toujours un truc.

    si le principe est bon, le jeu excellent, c’est
    la durée de la pièce qui pêche. c’est bien trop lent et trop long, une personne
    est partie et d’autres ont baillée. il faudrait resserrer le tout et rythmer
    cela.

    Répondre à ce message
  • LE CRI DU HUARD, SUR LE LAC, À LA TOMBÉE DE LA NUIT de Philippe Vauchel

    Le 9 octobre 2014 à 08:42 par Aurelia

    J’ai découvert ce petit ovni ordinaire, Philippe Vauchel, dans une pièce (son salon ^^) intimiste. On s’y sent bien , même s’il nous dérange. Cela interpelle, on aime ou pas. Personnellement j’ai aimé. Sous un air de banalités, il philosophe à la manière de Socrate (" Socrate employait l’ironie (...) pour faire comprendre aux interlocuteurs que ce qu’ils croyaient savoir n’était en fait que croyance", merci Wikipédia), par questionnements "naïfs" mais non moins profonds sur notre condition humaine. Une apparente candeur, parsemée d’humour noir, sur fond de sincérité absolue. Le cri du Huard nous réveille un peu de la torpeur dans laquelle nous, petits humains, sommes englués. Bref, je vous conseille de prendre l’apéro chez Philippe, dans sa maison qui n’a pas de toit.. 

    Répondre à ce message

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
    Se connecter
Votre message

Mercredi 24 septembre 2014, par Jean Campion

Vous reprendrez bien une tranche d’humanité ?

Tout en continuant à incarner régulièrement des personnages, face à un public plongé dans le noir, Philippe Vauchel se passionne pour le théâtre en appartement : le diverTISSAGE plutôt que le divertissement. "Etre à trente centimètres des gens, ça apporte un raccourci vers ce que nous sommes, il se passe forcément quelque chose. Quand je joue, mon décor, c’est les visages des gens avec leurs propres intranquillités." Quinze ans après le succès de "Trois secondes et demie" (Plus de 350 représentations), l’auteur du "Cri du huard..." supprime à nouveau la barrière de la scène. C’est un ami qui nous reçoit dans son salon, pour nous parler, les yeux dans les yeux, de tout ce qui le touche. Avec une empathie qui nous pousse à nous identifier à ce clown mélancolique.

La prise de contact est surprenante, mais le climat devient vite convivial. On boit du vin (Colruyt !), on picore des bouts de fromage et on se laisse emporter dans le monde de Philippe. Les paillassons le fascinent. Conservant les ADN d’innombrables semelles, ils ont une mémoire prodigieuse. Comme on voit mieux de loin, Philippe s’arme de jumelles, pour observer et décrire l’intérieur de son habitation. Le grenier le replonge dans son enfance. Vite lassé par les circuits de son train Märklin, il inventait la vie des gens du village, les accablant de leurs soucis d’adultes. Un plaisir de raconter rompu par l’inévitable : "A table, si tu ne veux pas manger froid."

Sans se prendre pour un anthropologue, le comédien examine avec humour les progrès de notre société. Ingmar Kamprad, fondateur d’IKEA, est un bienfaiteur de l’humanité. Grâce à lui, vous pouvez aller au bout du monde, vous êtes toujours chez vous. Devant la multiplication des "journées mondiales de...", ne devrait-on pas en consacrer une à la question de leur utilité ? Ton plus grinçant, lorsqu’on s’interroge sur la véritable amitié. Pour Philippe, une date de péremption s’impose. Quant aux repas entre amis, qui brassent souvent du vide, il lutte contre leurs désagréments, en notant systématiquement : noms des invités, plats servis, cadeaux reçus et sujets de conversation. Une obsession de l’ordre qui l’agace, quand elle nourrit son toc : après chaque voyage, il doit retourner sur les lieux, pour vérifier que rien n’a changé.

Autres causes de son intranquillité : les questions existentielles et les vérités scientifiques, qui agitent son esprit curieux. Peut-on se fier à des organes obligés de travailler dans le noir ? Comment les ventres aident les gastromanciens à prédire l’avenir ? Les autres qui nous donnent leur sang ou qui s’imposent dans nos rêves ne menacent-ils pas notre intégrité ? Surréalisme vivace. La fin de la terre dans cent millions d’années le laisse froid, mais l’extinction des vers de terre l’angoisse. Sans lombrics, la terre devient stérile et condamne les hommes à mourir de faim. Le ton malicieux rend ces réflexions amusantes. Cependant le monologue perd sa légèreté, quand Philippe s’acharne sur la peur d’être englouti par la terre ou aspiré par le cosmos.

Le comédien recherche la complicité des spectateurs, en les interpellant ou en quittant le salon. Des sorties qui les abandonnent face à eux-mêmes. Dommage que certaines coupures, trop longues, freinent l’élan du spectacle. Celui-ci n’a pas la densité de "La Grande vacance", ni la tendresse de "Sherpa". Mais, glissant en douceur du sourire à l’émotion, il nous offre une rencontre chaleureuse. L’occasion de retrouver un homme qui nous apprivoise par sa bonhomie, son humour, sa pertinence et son authenticité. Sa collection de silences nous pince le coeur et son attirance pour le cri désespéré du huard confirme qu’il reste un irréductible "mélancoliste".

Théâtre Le Public