LAPIN LAPIN de Coline Serreau

Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 24 avril au 28 juin 2014
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LAPIN LAPIN de Coline Serreau

de COLINE SERREAU
Mise en scène : Magali Pinglaut Avec : François Binon, Benjamin Boutboul, Xavier Delacollette, Jeanne Kacenelenbogen, Gaëtan Lejeune, Lionel Liégeois, Jean Lognay, Pascale Oudot, Emilienne Tempels et Aylin Yay

« Un nouveau-né avec deux dents !!! … C’est un extra-terrestre !! » a dit la sage-femme. « Ce sera un génie ! » qu’il a fait le docteur. Moi j’ai dit : « On va l’appeler Lapin à cause de ses dents ». Et comme c’est déjà son nom de famille, il s’appellera comme ça : LAPIN LAPIN ! ». Bienvenue dans la famille Lapin ! Entre Mama qui tient toute la baraque, Papa qui est au chômage, leurs cinq enfants qui tentent de s’en sortir entre leurs idéaux et le quotidien, la voisine qui regarde la télé... ça cause, ça cause ! Ça crie aussi, ça rit beaucoup et ça s’aime surtout, envers et contre tout. Alors quand l’un d’eux se retrouve en danger, tout ce petit monde va s’unir et mener une action rocambolesque de sauvetage. Avec les Lapin, on n’est jamais au bout de nos surprises…

Coline Serrau, réalisatrice entre autres de « Trois hommes et un couffin » et lauréate du Grand Prix de la SACD, est une auteure à la plume mordante et drôle à souhait. On ne résiste pas au plaisir de vous faire partager un texte coup de coeur, avec une équipe artistique de rêve dirigée par Magali Pinglaut. Une comédie politico- poétique pleine d’humour, de profondeur et d’espoir… pour terminer en beauté la saison !

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4 Messages

  • LAPIN LAPIN de Coline Serreau

    Le 12 mai 2014 à 07:36 par cybemi

    Voilà une pièce étonnante et surprenante, avec de nombreux moments inattendus, d’humour et d’excellents comédiens. Si la mama est la figure centrale de l’histoire et le pilier de cette famille déjantée mais unie dans l’adversité d’un monde cruel, le personnage laisse peu de place aux autres et un peu plus d’équilibre aurait été le bienvenu. La fin rocambolesque et un peu bleuette n’est pas vraiment une réussite mais dans cet univers improbable aux relents bien réels tout est possible. Pas une entière satisfaction mais une belle expérience. Et surtout une belle reconnaissance pour les mères acrobates qui doivent rester fortes face aux défis du quotidien et de l’avenir difficile au prix souvent de leurs aspirations les plus simples.

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  • LAPIN LAPIN de Coline Serreau

    Le 30 juin 2014 à 08:19 par chrisdut

    J’avais quelques appréhensions avant de voir cette pièce et au final, un régal et une pièce excellente à conseiller. Beaucoup d’humour et une interprétation de Pascale Oudot en Mama Lapin brillantissime. Quelle sacré bout de femme cette Mama ! Vu le soir où les Diables rouges jouaient leur 3ème match. Salle à peine remplie. Quelle dommage, les absents ont toujours torts. Ils ont raté un très bon moment.

    Conclusion de ce mois de juin au théâtre Le Public, une très jolie fin de saison avec 3 spectacles magnifiques de très haute qualité. Un tout grand merci de nous proposer de si beaux bijoux quand on n’est pas des fans de foot.

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Mercredi 7 mai 2014, par Jean Campion

Les "Lapin" font de la résistance

Pour Magali Pinglaut, "Lapin lapin" est une pièce fétiche. A quinze ans, elle jouait le rôle de Lapin, aux côtés de ses parents, qui incarnaient Papa et Mama, dans une troupe de théâtre amateur. En la mettant en scène, elle s’est efforcée de montrer " le partage du quotidien comme force de féerie dans un monde horriblement égoïste." On se sent effectivement bien au chaud, dans le terrier de la famille Lapin, irradiée par la générosité de Mama. La fantaisie de Coline Serreau lui permet d’effleurer chômage, divorce, terrorisme, avec légèreté. En revanche la révolte contre le pouvoir totalitaire tourne à la grosse farce.

Dès son entrée en scène, Mama apparaît comme la plaque tournante de la famille. Tout en rangeant ses provisions, elle écoute les doléances. Bébert, son fils aîné, lui demande de l’argent pour ses bouquins de médecine. Papa cherche vainement son gros pull et Lapin l’invite à rencontrer sa prof de français. Une visite qu’il juge inutile, puisqu’il a 19 en math ! Mama n’est pas dupe. Débusquant des vérités cachées, elle affronte les problèmes et se montre encourageante et positive. Chez les Lapin, le ton monte vite. Cependant ces engueulades n’ont rien à voir avec le déchaînement de colère, provoqué par ces "sales cons" d’huissiers.

Mama a confiance dans l’avenir. Mais petit à petit, la réalité se dévoile à ses yeux. Poursuivi par les flics, Jeannot, un fils qui "réussissait à l’étranger", vient planquer des valises compromettantes dans l’appartement familial. Sa fille Marie divorce, simplement parce que son mari lui a dit gentiment : "Passe-moi le sel." Lucie, son autre fille, dit : "Non" à Gérard, devant le maire qui s’apprêtait à les marier. Couronnement de cette série noire : Lapin est renvoyé et Papa licencié. Malgré son optimisme inoxydable, Mama est ébranlée. Mais la vitalité l’emporte. Les Lapin refusent la dépression. A chaque retour au bercail, on se chamaille, puis on emprunte un matelas à la voisine du dessus. Celle-ci est attirée par cette famille qui se ressoude. Et l’on comprend qu’elle demande à la rejoindre. Pour briser son insupportable solitude.

La mise en scène précise et inventive de Magali Pinglaut donne du punch à cette comédie chorale. On ne résiste pas à l’allant de Pascale Oudot, Mama énergique et sensible, qui galvanise une troupe de comédiens complices. Parfois un personnage sort de l’action pour se confier au public. Ainsi Lapin nous révèle les mystères de sa naissance. Extraterrestre, il connaît "les remèdes à toutes les maladies et à tous les malheurs", mais il sait aussi qu’il n’a pas à intervenir : "Les cataclysmes qui vont s’abattre sur cette planète ne dérangeront personne." Possédée par un "melon-monologue", Mama libère ses frustrations et demande aux spectateurs : "Pleurez dans votre tête pour moi et mon chagrin." Elle incite aussi les femmes à revendiquer un rôle plus important : "Celui qui ne sait pas voir qui vous êtes, combattez-le avec violence."

Pour réveiller les esprits assoupis, Coline Serreau ridiculise un Premier ministre qui, pratiquant la méthode Coué, martèle que :"Tout va bien." On aimerait profiter plus souvent de cet humour grinçant, omniprésent dans son film "La Crise". Malheureusement la dénonciation du coup d’état fasciste s’embourbe dans un comique laborieux. Et le happy end a un relent de "Joséphine, ange gardien". Pourtant, même si la pièce rate sa sortie, elle a le mérite de recréer un univers chaleureux et de nous surprendre par son dynamisme et sa singularité.

Théâtre Le Public