Mardi 28 septembre 2010, par Edmond Morrel

L’enquête

Le dernier roman de Philippe Claudel

Le dernier roman de Philippe Claudel est peut-être la quintessence de son oeuvre romanesque. Dans cet interview, il raconte comment, pour lui, raconter des histoires est la fonction première du roman. Dans ce livre-ci, le romancier entre de plain pied dans le registre symbolique, dans la métaphore.

Le dernier roman de Philippe Claudel est peut-être la quintessence de son oeuvre romanesque. Dans cet interview, il raconte comment, pour lui, raconter des histoires est la fonction première du roman. Dans ce livre-ci, le romancier entre de plain pied dans le registre symbolique, dans la métaphore. L’actualité nourrit le roman et le roman nous donne peut-être des pistes de lecture ou d’interrogation sur des phénomènes de société comme les suicides dans les grandes entreprises, l’exclusion de ceux qui sont différents, la soumission à l’autorité. Dans ce roman, sitéu hors du temps et hors de la géographie, le décalage entre réalité et rêve (ou cauchemar) est souvent infime, ce qui rend plus troublant encore le plongeon du lecteur dans l’Entreprise, où il suit les tribulations kafkaïennes de l’Enquêteur.
Un très grand roman. Un livre indispensable.
Edmond Morrel

Sur le site de l’éditeur STOCK :

« C’est en ne cherchant pas que tu trouveras. » Comment l’Enquêteur du nouveau roman de Philippe Claudel aurait-il pu s’en douter ? Comment aurait-il imaginé que cette enquête de routine serait la dernière de sa vie ? Chargé d’élucider les causes d’une vague de suicides dans l’entreprise d’une ville qui ressemble hélas à toutes les nôtres, l’Enquêteur est investi d’une mission qu’il doit mener à terme comme il l’a toujours fait. Des signes d’inquiétude s’emparent de lui peu à peu : l’hôtel où il s’installe accueille tantôt des touristes bruyants et joyeux, tantôt des personnes déplacées en détresse. Dans l’entreprise où il devrait être attendu afin de résoudre son enquête, personne ne l’attend et tous lui sont hostiles. Est-il tombé dans un piège, serait-il la proie d’un véritable cauchemar ? On l’empêche de boire, de dormir, de se nourrir, on ne répond jamais à ses questions que par d’autres questions. Le personnel même est changeant, soit affable soit menaçant. À mesure qu’il avance dans ses découvertes, l’Enquêteur se demande s’il n’est pas lui-même la prochaine victime d’une machine infernale prête à le broyer comme les autres. On devine ainsi que l’impuissance de l’Enquêteur à clore son enquête reflète notre propre impuissance face au monde que nous avons construit pour mieux nous détruire.

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