L’enfant Sauvage

Bruxelles | Théâtre | Les Riches-Claires

Dates
Lundi 15 février 2016
Horaires
Tableau des horaires
Centre Culturel des Riches-Claires
rue des Riches Claires, 24 1000 Bruxelles
Contact
http://www.lesrichesclaires.be
accueil@lesrichesclaires.be
+32 2 548 25 80

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L’enfant Sauvage

Je sais pas si je dois le dire mais je savais pas qu’on mettait des gosses dans un home. Pour moi les homes c’est pour les vieux, les handicapés ou les fous. C’est pour quand y a personne qui en veut. Pas pour les gosses. Les gosses, y a tout le monde qui en veut. J’en connais même qui en ont pris en Chine parce qu’ils pouvaient pas en avoir.

Inspirée par 12 années d’expérience en tant que bénévole dans une institution d’enfants - puis d’adolescents - placés par le juge, Céline Delbecq imagine le parcours d’une enfant abandonnée, retrouvée sur la place du jeu de balle.

Avec Thierry Hellin
Ecrit et mis en scène par Céline Delbecq

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6 Messages

  • L’enfant Sauvage

    Le 20 janvier 2016 à 23:25 par blabla

    Beau texte sensible de Céline Delbecq. Interprétation très touchante de Thierry Hellin. Sujet sensible que la maltraitance, l’abondon et le manque de famille d’accueil pour les jeunes enfants. L’acteur réusssit avec un décor pourtant minimaliste à nous entraîner dans l’histoire d’une relation humaine avec un enfant trouvé. Franchement, chapeau pour cette interprétation tout en finesse et en sensibilité.Une dernière chose, quand vous allez au 210, prévoyez toujours votre couverture ou votre polar... Conseil d’ami !

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  • L’enfant Sauvage

    Le 20 janvier 2016 à 23:38 par mike_bel

    Très bonne soirée passée dans un décor plus que sobre, avec une histoire captivante et une interprétation très juste.

    A voir sans hésitation, on reste 1h pris dans ce récit de vie et le temps passe comme pour rien, ce qui est toujours un excellent signe de réussite ;-)

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  • L’enfant Sauvage

    Le 2 février 2016 à 14:37 par MarcD

    Un enfant qui crie comme une bête, abandonné. Les gens autour. Un sujet grave. Pourtant, un plateau sobre et un seul comédien se gardant bien de surjouer. Visiblement, le parti pris est de ne pas être dans la surenchère et le pathos, et c’est une bonne idée. Cela semble plus juste, plus vrai. Un bémol, les intentions sont parfois tellement palpables que cela en devient presqu’artificiel.

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  • L’enfant Sauvage

    Le 19 février 2016 à 13:59 par Domi

    Un très beau texte de Céline Delbecq et un très beau spectacle, tout en émotion, magnifiquement porté par Thierry Hellin ! Le sujet est grave mais c’est l’humanité et la tendresse qui se dégagent avant tout de ce seul-en-scène. Allez voir ce petit bijou !

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Lundi 22 février 2016, par Sébastien Hanesse

L’Enfant sauvage

Ce genre de truc, ça reste dans la tête. Comme le regard d’un enfant, ses cris, ses mots et son silence. Un regard qui cache des souvenirs, des mots qui dansent et se cognent dans la tête. Un regard qui n’oublie jamais, qui souffle et respire, qui souffre et puis inspire. Dans « L’Enfant sauvage », il y a une drôle de folie qu’on essaye de ne pas voir, ou qu’on essaye d’oublier, parce que cet enfants n’est pas le sujet de son histoire. Et il reste assis là, comme une bête, avec le regard dans ses yeux. Il salive, sans aucun mot, prêt à morde, sans aucune force pour attaquer. Quand le père s’en va et que la mère se retire, il ne reste que lui. Et si on en parle pas, on ne sait pas que ça existe. Céline Delbecq remet, le temps d’un spectacle, cet enfant au centre de son histoire. Elle nous livre un monologue au cœur de Bruxelles, elle laisse exploser les cris pour briser le mur de l’indifférence et partage à nouveau ses mots qui prennent aux tripes. Face à la réalité.

Un homme trouve un enfant sur la Place du Jeu de Balle, à la fin du marché aux puces. Il est le seul à le voir, à écouter ses cris, à croiser son regard, à s’approcher, à essayer de lui parler. Il nous raconte son histoire, et même s’il ne veut pas être père, il le devient malgré lui. Et derrière ce regard ordinaire se cache une autre bataille. Il découvre l’accueil d’urgence, le juge, la famille, la police, l’administration, l’adoption. Il emmène l’enfant dans cette chambre qui ne sent rien, avec un matelas fatigué. Il laisse faire les mots et révèle l’enfant. Alice, c’est son nom. Thierry Hellin incarne un homme simple aux gestes tendres. Il donne vie au texte et sublime les mots de Céline Delbecq. Il colore et illumine la scène sombre du Théâtre des Riches-Claires. Il transperce de part en part le corps et le cœur des spectateurs. Sa voix tremble un peu, parfois. Ses yeux brillent entre deux silences, comme pour nous dire que la réalité est là, dans la façon qu’il a d’être beau pour nous raconter l’insupportable cruauté de la vie. Il plonge avec nous dans cette tendre aventure parsemée de sensations quotidiennes, comme pour nous dire qu’il ne faut pas avoir peur, qu’il ne faut plus jamais s’éloigner.

Céline Delbecq est un mélange de poésie et de force, et parfois quelque chose nous échappe. Son jeu d’actrice dans « Les Filles aux Mains jaunes » au Théâtre Le Public nous bouleverse, la force de ses mots dans « Eclipse totale » au Théâtre Les Tanneurs fracasse nos cœurs contre un mur d’émotions. Dans « L’Enfant sauvage », elle écrit avec le ventre, avec la peau, avec les yeux. Dans ses mots, il y a toutes ces choses indicibles, toutes ces choses qu’on ne peut pas dire ou qu’on ne veut pas voir. Et si notre cœur est en dehors à chaque fois que ses mots nous touchent, c’est parce que toute la vie se trouve dans ses histoires et dans sa subtile manière de nous les raconter.

Les Riches-Claires