Kvetch

Théâtre | Atelier 210

Dates
Du 10 au 26 juin 2010
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Kvetch

Avec une lucidité déconcertante et une humanité folle, Steven Berkoff saisit l’angoisse de l’homme à bras-le-corps en décortiquant les psychés d’une famille moyenne pour nous renvoyer l’image de nos sociétés qui tendent imperturbablement à plus d’efficacité, plus de rendement, plus de performance : surtout ne pas laisser transparaître les faiblesses ! Oscillant entre la comédie, et le drame existentiel, Kvetch est une pièce terriblement drôle et grinçante dédiée à tous ceux qui ont peur...

De Steven BerkoffMise en scène : Sebastian Moradiellos
Avec : Toni D’antonio, Marie-Paule Kumps, Corentin Lobet, Jean-François Rossion, Deborah Rouach et Sébastien Schmitz. Assistant à la mise en scène et production : Alexandre Drouet.
Un spectacle du Projet Cryotopsie.

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11 Messages

  • Kvetch

    Le 11 juin 2010 à 10:16 par monkeyz

    Kvetch, c’est l’histoire décapante de ces angoisses qui nous pourrissent la vie. Pour un oui ou pou un non, on s’en fait, et il y a largement de quoi en faire un spectacle ! Les acteurs sont excellents, la mise en scène et le texte fort surprenants. De quoi déclencher quelques bons fous rires...

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  • Kvetch

    Le 12 juin 2010 à 05:07 par toulice

    J’ai aimé :
    la performance des acteurs,
    la mise en scène et le pianiste qui soutiennent le rythme,
    la découverte de cette pièce sur les compromissions,
    les 2 discours parallèles : dialogues des personnages soucieux de préserver les apparences et monologues reprenant pensées réelles, craintes, désirs, fantasmes.
    les acteurs figés en arrêt sur image pendant les monologues
    l’humour grinçant

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  • Kvetch

    Le 12 juin 2010 à 12:45 par LUspirou

    J’ai passé une agréable soirée . La prestation des acteurs était excellente . Objectif Humour atteint ! Je conseille vivement d’aller voir cette pièce qui aborde des situations " familières " …

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  • Kvetch

    Le 13 juin 2010 à 05:21 par djalie

    Très bon spectacle : l’écriture est formidable, la mise en scène aussi !
    En plus de nous amuser, ce spectacle nous renvoie à nous-même, il nous interpelle et allie pleinement humour et émotion.

    Mention spéciale pour Jean-François Rossion qui est incroyable du début à la fin, il incarne son personnage avec perfection, il s’investit dans chaque scène, c’est gai et surprenant de voir un si bon comédien. Bravo à tous !

    A découvrir absoluement.

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  • Kvetch

    Le 14 juin 2010 à 04:57 par ibastait

    Déçue déçue déçue... Pièce extrêmement attractive de par sa distribution et son synopsis, mais qui ne tient pas du tout ses promesses une fois le rideau levé (je sais qu’il n’y a pas de rideau, c’est une imâââââche). Les comédiens ne semblent jamais à leur place, et ne convainquent pas. Dommage dommage, car Kvetch -et son principe de la lecture d’une situation à deux niveaux- est truffé de bons moments.

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  • Kvetch

    Le 17 juin 2010 à 04:39 par samuel

    Je me suis retrouvé devant un spectacle construit au-delà des clichés mille fois ressassés, alors que je m’attendais peut-être un peu au départ à une comédie sociologique balisée justement par les relations formatées. Une façon trash aussi d’aborder le sexe, de verbaliser ses délires presque inconscients. C’est fort comme sensation, comme si un café de la Grand-Place passait un porno hardcore un dimanche début d’après-midi devant une table de touristes sexagénaires venus déguster une bière locale.

    Puis, du jeu qui ose et qui hurle les frustrations de l’humain en mauvaise équation.
    Quelques faiblesses aussi mais je n’ai même pas envie d’en parler. Bref, c’est drôle, c’est fort, c’est assez vrai.

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  • Kvetch

    Le 17 juin 2010 à 10:39 par anacolut

    Kvetch, c’est drôle, mais pas seulement. C’est impudique mais pas seulement, c’est cruel mais pas seulement. La détresse des hommes y est dévoilée, moquée, mais avec ce goût de : "ben ouais, on est tous dans le même bateau". Il y a aussi de la tendresse dans Kvetch. Et des questions sur notre vile condition humaine. De ces spectacles qu’on regarde avec plaisir, devant lesquels on rit volontiers, dont on sort enthousiaste, et dont il demeure, quelques heures ou jours plus tard, des interrogations pertinentes sur ce qui nous meut, humains (une spécialité à l’Atelier210...).
    Mais quand même, qu’est-ce que c’est rigolo !

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  • Kvetch

    Le 23 juin 2010 à 01:02 par papacas

    Kvetch : les idées noires qui empoissonnent notre vie. Les sentiments de culpabilité qui existent malgré nous et contre nous. La pièce est très bien jouée par des acteurs de talent. La technique qui consiste à faire figer les acteurs quand une personne exprime ses peurs fonctionne très bien. On passe un très bon moment. Je me demande comment le texte aurait été, avec une autre lecture, un peu plus subtil (comment p.ex. Woody Allen p.ex. aurait lu cette pièce). Peut être cette remarque est le Kvetch ;-) pour le metteur en scène. Bref personnellement je recommanderais la pièce à des amis.

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  • Kvetch

    Le 27 juin 2010 à 07:37 par paolo

    Un pièce formidable ! Terriblement drôle, délibérément
    provocante, et intimement effrontée. J’aimerais la revoir ! Bravo aux
    comédiens, au metteur en scène, à l’auteur…et à l’Atelier 210 qui cette année a
    proposé une saison riche riche riche d’émotions !

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  • Kvetch

    Le 27 juin 2010 à 12:53 par deashelle

    La paix des poissons rouges installés dans leur bocal lumineux sur le piano dénonce silencieusement les vastes angoisses qui étranglent chacun des acteurs. Quand la pièce devient un peu ‘lourde’, cela fait plaisir de les regarder et d’écouter le pianiste impassible. Plus que l’alternance de monologues intérieurs en bulles (tiens les poissons… !) et de dialogues sans cesse avortés, ce sont les non-transitions abruptes, dans le même souffle, bourrées de violence, qui sont géniales et vous coupent le souffle. Tous les acteurs se figent dès qu’une bulle éclate : belle trouvaille. Les adresses iconoclastes et blasphématoires où chacun crie son étouffement semblent ruiner toute communication et pourtant elles disent enfin la vérité de chacun. Magistral ! Les apparences sont si pacifiques, le discours à autrui est tellement recomposé et tricheur, ad nauseam ! Le vocabulaire fort cru peut certes déconcerter certains spectateurs, mais il semble que cela fasse partie de la pièce… soyons ouverts ! Constat : quel que soit le kvetch, maîtrisé ou non, ce dernier finit toujours par avoir le dernier mot, quelles que soient les ruptures, les remises en question, les nouveaux départs. Pourquoi ne pas le reconnaître quand il vient, ce kvetch, l’accueillir et ne le considérer que comme une simple ombre au tableau ? Ou trouver quelque recette anti-kvetch, comme s’intéresser d’abord aux autres, plus qu’à soi-même, le nombrilisme est omniprésent. L’altruisme est totalement absent dans la pièce : comme « l’absente de tout bouquet » ? Qui sait ! La clé peut-être ! La scénographie est habile et bien menée, mais on se serait passé de certaines longueurs, les passages lutins qui sont tout, sauf lutins, mais plutôt tristes comme le kvetch ! On rit car les acteurs sont bons !

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Mercredi 16 juin 2010, par Jean Campion

Quand les masques tombent...

En dédiant sa comédie "à tous ceux qui ont peur", Steven Berkoff nous invite à nous libérer par le rire de nos petites mesquineries et de nos grandes angoisses. A travers ces Américains moyens, tellement stressés par la crainte de l’échec qu’ils passent à côté de leur vie, il nous renvoie l’image d’une société obsédée par le rendement et le culte de la réussite. Avec un humour acide et une lucidité impitoyable. Grâce à la rigueur de la mise en scène et de l’interprétation, ce spectacle cruel est résolument jubilatoire.

A l’avant-scène, Donna se torture : le repas sera-t-il mangeable et prêt, au moment exact où rentrera Frank, son mari ? Ménagère anxieuse, elle souffre d’ulcères à l’estomac , mais surtout d’une vie insipide. Dans des apartés, qui alternent avec des échanges convenus, elle exprime, à haute voix, ses frustrations, ses rancoeurs et ses désirs refoulés. Ses interlocuteurs en font autant. Et cette confrontation brutale entre les conversations polies et les confessions intimes est d’une drôlerie irrésistible.

Pour tromper l’ennui de soirées passées entre une belle-mère qui rote et une épouse qu’il méprise, Frank s’est décidé à inviter Hal, un ami déprimé par son divorce. Funeste initiative ! Tout au long du repas, il peste contre son manque de confiance en lui. Il rêve d’épater la galerie, mais pour lui, raconter efficacement une blague, c’est la mer à boire ! Hal regrette aussi ce souper. Harcelé par la question : "Que faites-vous maintenant de vos soirées ?", il se sent obligé de masquer sa détresse par des mensonges rassurants.

Refusant de passer pour des losers, les antihéros de Berkoff acceptent les compromissions. Pour occulter l’échec de leur vie conjugale, Donna et son mari se réfugient dans leurs fantasmes érotiques. La solution pour rester performants ! Frank se noie dans le travail. C’est un excellent vendeur qui lèche les bottes des clients, même s’il subit leur mépris. Quand il envisage de renoncer à cette course au fric, sa femme et sa belle-mère lui rappellent la tyrannie du pouvoir d’achat. Et les voilà lancés dans un hymne (trop étiré) à la gloire du dernier modèle d’écran plasma.

Les personnages de "Kvetch" utilisent un langage cru, féroce, impudique, excessif. Cependant, par la sincérité de leur jeu, les cinq comédiens les empêchent de tomber dans la caricature. Ils provoquent nos rires par leur méchanceté, mais ils nous émeuvent par leur désarroi profond. Leurs propos outranciers dissimulent mal l’usure du temps et le vide de leur existence. Marie-Paule Kumps campe une mère cynique, désabusée, mais prête à toutes les concessions, pour rompre sa solitude. Si les personnages incarnés par Toni D’Antonio (un client) et Corentin Lobet (Hal) sont plus positifs, ils sont également vulnérables, meurtris. Avec une audace ingénue, Deborah Rouach dévoile progressivement une Donna très émancipée. Jean-François Rossion endosse le rôle de Frank avec un appétit et une envergure qui rappellent la pugnacité de Jacques Chirac. Son agressivité, son abattage et sa fougue enfièvrent le public. Le metteur en scène, Sébastian Moradiellos, a remarquablement exploité le contraste entre les cris du coeur et les dialogues bienséants. La rapidité des enchaînements renforce les effets comiques et insuffle au spectacle un rythme trépidant. Le plateau tournant et les interventions du pianiste Sébastien Schmitz suggèrent le ressassement de personnages qui tournent en rond. Comme les deux poissons rouges dans leur bocal...

Atelier 210