Juke-Box Opera

Saint-Josse-Ten-Noode | Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 29 janvier au 2 mars 2019
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Le Public
Rue Braemt, 64 70 1210 Saint-Josse-Ten-Noode
Contact
http://www.theatrelepublic.be
contact@theatrelepublic.be
+32 2 724 24 44

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Juke-Box Opera

C’est une histoire vraie, et c’est un conte de fées  ! Toute petite, Julie s’émerveille devant la nouvelle friterie resplendissante de ses parents, avec cuves rondes et plaques chauffantes. La Rolls-Royce des friteries  ! Sa voie est toute tracée  : plus tard elle fera des frites, comme papa  !

À la maison, on chante. En grandissant, elle aime aller dans les karaokés. Et c’est ici que le destin s’en mêle. Sa voix est magnifique, elle est repérée, guidée, initiée et débute une carrière lyrique. Voici notre Cendrillon qui quitte sa friterie pour aller vivre dans le monde de «  l’élégance et du bon goût  » et se muer en chanteuse d’opéra.

Le chemin du succès sera long et difficile mais le culot, le bon sens, l’enthousiasme, lui permettront de franchir tous les obstacles.

Sous la plume de l’auteur belge Paul Pourveur à qui Julie a raconté sa vie, on la suit dans un périple inouï, depuis la friterie de Spa-Francorchamps jusqu’aux salles de concerts, en passant par la comédie musicale, l’opérette et le Concours Reine Elisabeth. Accompagnée au piano par l’exceptionnel Johan Dupont et, sur le plateau, par Didier de Neck qui se glissera dans tous les personnages qu’elle croisera sur les sentiers de sa gloire  !

En chemin, notre diva ne perdra jamais ni son bon sens, ni sa simplicité, ni ce goût du bonheur qui inondait la vie dans la friterie de papa.

A voir en famille dès 12 ans

UNE COPRODUCTION DU THEATRE LE PUBLIC, DE LA COMPAGNIE POP-UP, DU THEATRE DE LIEGE ET DU PALAIS DES BEAUX-ARTS DE CHARLEROI. AVEC LE SOUTIEN DU TAX SHELTER DE L’ETAT FEDERAL BELGE VIA BELGA FILMS FUND ET DE LA COMMUNAUTE FRANÇAISE. Photo © Gaétan Bergez.

Distribution

De Paul Pourveur et Julie Mossay.
Réalisation : Axel De Booseré et Maggy Jacot. Avec : Didier de Neck et Christian Crahay (en alternance), Didier Colfs et François-Michel van der Rest (en alternance), Johan Dupont et Fabian Fiorini au piano (en alternance) et Julie Mossay . Assistant à la scénographie : Rûdiger Flörke. Lumière : Gérard Maraite. Son : François Joinville. Costumes : Christine Piqueray. Technicien : Renaud Minet. Régie : Antoine Van Agt.

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Lundi 11 février 2019, par Jean Campion

Choisir librement sa route

Devenue une chanteuse lyrique réputée, Julie Mossay souhaitait faire partager sa passion pour l’opéra. Aidée par l’écrivain Paul Pourveur et les metteurs en scène Axel De Booseré et Maggy Jacot, elle a pu concrétiser ce projet dans "Juke-box opéra". Joué avec allégresse, ce spectacle musical permet au public d’appréhender en douceur, par petites touches, le chant lyrique. Il montre aussi qu’un(e) jeune peut s’écarter du chemin tracé. C’est par son aplomb, son audace, sa curiosité et son travail tenace que Julie Mossay a forcé le destin.

Elevée par son père dans le culte de la bintje, Julie participe efficacement au développement de la friterie. Comme tous les membres de la famille. Bien sûr, l’odeur des frites est tenace et pour un de ses profs, les marchands de frites sont des ratés. Ce mépris la blesse, mais ne la fait pas dévier de sa voie. Pour se distraire elle chante dans les karaokés et les kermesses. Commerçant ambitieux, le papa transforme l’entreprise familiale en "empire friturier". 52 baraques sur le circuit de Spa-Francorchamps ! Installée au virage de l’Eau rouge, Julie boit les commentaires d’un spectateur passionné. Seuls les pilotes audacieux osent rouler à fond dans cette portion de route : le crash ou l’extase ! Une formule qui réveille le goût du risque chez l’adolescente. Tournant le dos à un avenir rassurant, elle se décide à affronter le monde fermé de l’art lyrique.

Pour apprendre à connaître son appareil vocal ou à maîtriser sa voix naturelle, les professeurs de conservatoire utilisent un vocabulaire technique, difficile à apprivoiser. Certains écrasent Julie de leur savoir ou exercent une autorité tyrannique. Elle doit aussi subir l’égo surdimensionné d’un maestro allemand. Les auditions sont empoisonnées par la jalousie entre les rivales ou par les préjugés. Pas question de chanter du Franz Lehar. Ne confondons pas opérette et opéra ! Julie fait le dos rond et entame une carrière prometteuse. Déçu qu’aucun enfant ne reprenne la friterie, son père se fait une raison et l’incite à "être la meilleure". Voulant la couver, il se montre envahissant. Chanter la Brabançonne devant le roi ou s’inscrire au concours Reine Elisabeth sont ses priorités, qu’il cherche à lui imposer. Julie lâche du lest, mais défend sa liberté avec détermination.

Cette biographie romancée mêle étroitement chanson, narration, séquences actuelles et...flash-back. En fond de scène, des rideaux semi-transparents forment un labyrinthe, d’où émergent des personnages qui revivent certaines scènes. Des éclats de mémoire. Au coeur du spectacle, le pianiste Johan Dupont soutient l’action avec fougue et nous amuse par sa décontraction et sa complicité avec une chanteuse éclectique. La musique est son oxygène. Pour illustrer son itinéraire, la cantatrice zigzague avec aisance de "Eye of the tiger" (Rocky) à Mozart, de Starmania à "La Bohème" de Puccini, d’Abba à Franz Lehar ou de Whitney Houston à Carmen. Comme un caméléon, François-Michel van der Rest esquisse différents personnages, qui ont marqué son parcours. Didier de Neck incarne un friturier enthousiaste et un père chaleureux mais trop protecteur. Dommage que l’auteur souligne lourdement son paternalisme, dans des répliques moralisatrices redondantes.

"Juke-box opéra" équilibre astucieusement brillantes prestations vocales et confidences attachantes. Avec simplicité, Julie nous fait comprendre que pour atteindre son rêve, elle a dû surmonter humiliations, doutes et échecs. Sa motivation et sa combativité sont les clés de sa réussite. Elle aime ressentir des émotions lyriques ou incarner des héroïnes au destin tragique. Cependant elle vit sa passion, sans renier ses origines ni sombrer dans l’élitisme. Chanter l’opéra la rend heureuse, mais elle n’est pas prête à jouer les divas.

Jean Campion

Théâtre Le Public