Jacques le fataliste

Saint-Josse-Ten-Noode | Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 6 septembre au 29 octobre 2016
Horaires
Tableau des horaires
Le Public
rue Braemt, 64-70 1210 Saint-Josse-Ten-Noode
Contact
http://www.theatrelepublic.be
contact@theatrelepublic.be
+32 2 724 24 44

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Jacques le fataliste

De Denis Diderot
Cheminement jubilatoire

Accueil - Salle des Voûtes
Représentations du mardi au samedi à 20h30

Dramaturgie et mise en scène : Jean Lambert avec la complicité de Alfredo Cañavate
Avec : Jean-Pierre Baudson et Patrick Donnay / Costumes : Gréta Goiris / Coiffures et maquillages : Serge Bellot assisté de Marie Guillon Le Masne / Régie Matthias Polart / Stagiaire régie Dorian-Franken-Roche

Jacques et son maitre, comme Sancho et Don Quichotte, déambulent sur les routes, s’arrêtent dans les auberges, vivent des aventures extravagantes et font des rencontres étonnantes. Au fil de leur voyage, tout est jeu, liberté, plaisir et prétexte à se questionner : le bien et le mal, l’amitié, est-ce que l’on sait où l’on va ? Sommes-nous libres ? ...

Offrant une plongée originale et pleine de surprises dans l’univers d’un géant des Lumières, ce spectacle du Théâtre National a rencontré un vif succès à sa création. Amusez-vous des aventures de deux compagnons qui se baladent dans la vie en méditant gaiement sur nos amis, nos amours, nos emmerdes ... et notre destinée.

UNE PRODUCTION DU THÉÂTRE NATIONAL / BRUXELLES. Photo © Cici Olsson

Distribution

Dramaturgie et mise en scène : Jean Lambert avec la complicité de Alfredo Cañavate
Avec : Jean-Pierre Baudson et Patrick Donnay / Costumes : Gréta Goiris / Coiffures et maquillages : Serge Bellot assisté de Marie Guillon Le Masne / Régie Matthias Polart / Stagiaire régie Dorian-Franken-Roche

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Vendredi 23 septembre 2016, par Dominique-hélène Lemaire

Théâtre de... petits et grands "de"

Les dés sont jetés !

Théâtre promenade convivial, théâtre de voyageurs spirituels qui trinquent ensemble …et avec le public. Année 1789 -10 : le roman Jacques le Fataliste et son maître en huit journées et quatre motifs, met en scène deux passagers d’une époque. Ils cheminent en discutant de tout et de rien, tandis que sortent pêle-mêle de leurs malles d’osier histoires d’amour et de trahison, parenthèses, digressions, protagonistes pittoresques hommes et femmes, apostrophes au lecteur et la reconstitution fragmentée d’un crime. Entre gaieté et profondeur, on découvre le siècle de Diderot en costumes d’époque avec ses convictions et ses interrogations.

Au cours de ce voyage vers nulle part, le réjouissant questionnement du maître et de son valet sur la liberté individuelle débouche sur une certitude de l’époque que Diderot, l’un des premiers, veut contester.
« Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s’appelaient-ils ? Que vous importe ? D’où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l’on sait où l’on va ? Que disaient-ils ? Le maître ne disait rien et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut. » C’est l’histoire écrite sur le Grand Rouleau : “Nous croyons conduire le destin, mais c’est toujours lui qui nous mène.”

Si le valet futé joué par Jean-Pierre Baudson est terriblement bavard, son maître, un noble riche et maladroit qui se refuse de lacer le moindre brodequin, est passé virtuose dans l’art de le faire parler. Il est campé par Patrick Donnay. Ainsi l’amitié vraie née de la parole, relie ces deux extrêmes qui deviennent vite inséparables et – oh ! stupeur – même dépendants l’une de l’autre, question d’abolir avant la lettre, tous les privilèges de classe. Le sujet de 1779 vit sous la dépendance de son maître, mais le citoyen de 1789 dont on attend l’avènement, sera celui qui affirme sa liberté, et, partant, sa souveraineté.

Grand déballage de malles …très emballant ! Vers une aube inconnue ? A travers l’errance picaresque de ce duo en scène plein de verve et d’usage, le spectateur participe à une joyeuse farce sociale et philosophique où les postures intellectuelles savoureuses de l’un et de l’autre fusent en un énorme festin vocal. Choc des idées, hallucinante frénésie de paroles, gestuelle débridée, imaginaire au pouvoir, la riante dissertation en live est bel et bien jouissive. La mise en scène impeccable de Jean Lambert – elle commence dans la salle avant même le début de la séance – soutient avec talent les équilibristes du verbe qui ont su préserver un charme 18 ème. Les applaudissements fournis de l’assemblée témoignent de la générosité des artistes qui ont tout joué, y compris les rôles désopilants d’une flopée de joyeuses dames qui n’ont vraiment pas froid aux yeux !
Dominique-Hélène Lemaire

Théâtre Le Public