Ils tentèrent de fuir

Saint-Josse-Ten-Noode | Théâtre | Théâtre de la Vie

Dates
Du 2 au 6 février 2016
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre de la Vie
rue Traversière, 45 1210 Saint-Josse-Ten-Noode
Contact
http://www.theatredelavie.be
reservations@theatredelavie.be
+32 2 219 60 06

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Ils tentèrent de fuir

La société de consommation comme source de questionnement sur le bonheur. Un couple cherche son épanouissement au travers de ce que nous offre la société capitaliste : désirer, acheter, posséder, consommer.
Et pourtant, ils sont jeunes, beaux, intelligents ; ils ont tout pour être heureux. Alors pourquoi ce sentiment de vide, d’absence de sens, d’isolement ?
Un spectacle percutant, portrait fidèle de nous-mêmes, consommateurs anesthésiés par une civilisation de l’abondance.

Création et production du Théâtre de Namur / Centre dramatique en coproduction avec le Théâtre de la Vie

Ouverture des portes à 19h
Spectacle à 20h

Distribution

Avec : Nathalie Mellinger et Pierre Verplancken / Ecriture et mise en scène : Soufian El Boubsi et Joachim Olender

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7 Messages

  • Ils tentèrent de fuir

    Le 11 janvier 2015 à 09:12 par lepot

    vu ce 10 janvier ce spectacle .La mise en scène ,le choix des textes ,le jeu des 2 acteurs sont si parfaitement cohérents que plutôt que de "regarder" on se prend à entrer dans la réflexion des protagonistes si bien qu’on apprécie doublement les superbes moments de musique classique qui rythment la pièce.Ils permettent de glisser vers une réflexion personnelle et d’entamer l’étape suivante bien préparé .

    Tout simplement beau,émouvant ,ouvrant à un monde ,on se le promet en quittant la salle ...plus dépouillé !

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  • Ils tentèrent de fuir

    Le 15 janvier 2015 à 11:47 par Lou Salome

    un très beau duo de comédiens pour une fable pour notre époque : la mode, l’envie d’être riche (mais riche de quoi), le rêve de posséder. Avoir les choses qu’il FAUT avoir ! L’intrusion de la dispute, de la violence verbale dans le couple ! Ces deux comédiens là sont très forts pour jouer la dispute, ... et pour nous émouvoir. Belle expérience théâtrale, mix entre "les comédiens" et "les rôles", léger flou volontaire parfois, mais pas grave ! Ils jouent / font semblant de jouer / répètent un rôle / expriment des choses personnelles et "vraies" / parlent d’eux-mêmes /à en pleurer... A voir !

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  • Ils tentèrent de fuir

    Le 4 février 2016 à 16:13 par loulou

    Quelle est notre part de liberté dans cette société de (sur)consommation dans laquelle bon gré mal gré nous sommes entraînés ?
    Spectacle interpellant servi par deux excellents comédiens ;un texte qui bénéficie d’une mise en scène astucieuse.

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Mardi 13 janvier 2015, par Laura Bejarano Medina

« Ils attendaient de vivre, ils attendaient l’argent »

En 1965, Georges Perec écrivait « Les Choses », roman dans lequel il trace le portrait de son époque en racontant la vie d’un couple de psychosociologues à l’heure de l’explosion de la consommation et du capitalisme croissant. 50 ans plus tard, avec « Ils tentèrent de fuir », Soufian El Boubsi et Joachim Olender s’inspirent de l’œuvre à succès de Perec et explorent, à travers une création intelligente, profonde et ludique, les mêmes questions et les mêmes constats qui perdurent dans un monde où tout a un prix.

Tout commence dans un décor dépouillé de tout artifice. Sur la scène nue, Nathalie Mellinger et Pierre Verplancken nous accueillent au Théâtre de la Vie en nous annonçant dans un élan idéaliste leur spectacle rêvé. Alors que l’espace s’habille soudainement de mobilier design pour nous plonger dans l’ambiance chic et cosy d’un appartement au cœur de Paris, les comédiens, devenus protagonistes de Perec, nous racontent le quotidien de Jérôme et Sylvie. Prisonnier d’une cage dorée, ce couple de psychosociologues enchaîne les enquêtes de consommation ingrates pour accumuler l’argent qui satisfera ses besoins matérialistes. Sans cesse en train de rêver à leur prochaine acquisition, leur prochain appartement ou leurs prochaines vacances, les personnages de Perec nous renvoient à nos propres désirs dans une société où la consommation est un langage qui répond au célèbre « J’achète, donc je suis ».

Gardant comme fil conducteur le texte de Georges Perec, « Ils tentèrent de fuir » se construit comme un aller-retour entre différents niveaux de réalité et de narration (le roman de l’auteur et le spectacle qui se crée sous nos yeux) qui s’entremêlent dans un dialogue entre l’hier et l’aujourd’hui si bien que les comédiens et les personnages se confondent progressivement. Au cœur de cette dynamique du théâtre dans le théâtre, Nathalie Mellinger et Pierre Verplancken enrichissent leurs personnages de multiples facettes et nous livrent une performance à la fois légère et intense, recueil de moments drôles, sensibles, de fables revisitées, de discussions animées, d’idées engagées, d’émotions fortes et de rêves brisés.

Avec « Ils tentèrent de fuir », Soufian El Boubsi et Joachim Olender confrontent le spectateur à la machine infernale de notre société de consommation. Ici, le simple objet peut devenir décor ou personnage ; des lunettes de soleil peuvent nous faire voyager, un pupitre nous ramener au théâtre, une paire de chaussures hors de prix nous berner ou un tableau de Rothko devenir symbole de la réussite matérielle absolue. Par l’utilisation d’un écran, les metteurs en scène nous inondent en temps voulu de ces images devenues elles-mêmes un bien que l’on consomme parfois sans réfléchir.

Sans intention moralisatrice, « Ils tentèrent de fuir » ne se veut pas une dénonciation manichéenne de notre consommation, mais nous invite à une réflexion, une remise en question de notre système de valeurs, de notre amour des choses et d’un bonheur qui semble inévitablement lié à la vie matérielle. Véritable écho à nos propres contradictions, ce spectacle interpellant, subtil et percutant, soulève des interrogations résolument modernes. Pouvons-nous vivre libres dans une prison dorée tant idéalisée ? Pouvons-nous sortir des sentiers battus, hors d’une vie toute tracée et de besoins standardisés ? Si oui, comment faire ? Tenter de fuir peut-être…

Laura Bejarano Medina

Théâtre de la Vie