Lundi 23 septembre 2013, par Samuël Bury

Il aurait pu s’appeler Robinson Crusoé

Avouons-le, Tarzan, c’est le bordel. Dans la tête d’un seul homme. Un seul en scène pour le reste parfaitement maîtrisé où l’impression de la folie se dégage de manière aigre-douce, où le temps n’a pas sa place, où l’espace ne prend place que par l’imagination et ses détours.

Thierry Lefèvre a couché un monologue très joli et a pris le parti de parler lui-même et seul ses mots. Le résultat est intriguant. On se retrouve devant un homme qui se raconte secrètement, qui déambule dans un paysage presque irréel où il est question de trains, de sang, de rêves et d’un interlocuteur absent. Tarzan paraît proche et aimable mais tout aussi lointain et intouchable. Il aurait pu s’appeler Robinson Crusoé. Mais sans doute la fiction aurait montré ses faiblesses et on l’aurait vite abandonné dans son îlot intérieur.

De son côté, Pascal Crochet a opté pour une mise en scène plutôt corporelle, pour marquer cette lutte intérieure, cette quête insoluble. Pour donner aussi, espérons-le, un soupçon de matière à une poésie parfois hermétique.

Bref, on ne ressort pas de Tarzan désorienté ou émerveillé. Le jeu est puissant mais le propos trop personnel.