Dans un décor romantique alliant nature et tapisseries, nous découvrons la délicieuse Dalhia (Anne-Pascale Clairembourg) et son cousin Byron (Vincent Minne). Aristocrates sur le déclin, ils inventent des jeux pour tromper l’ennui. Ils sont fréquemment interrompus par la mère de Byron qui s’interroge continuellement sur son fils et la relation qu’elle a tissée avec lui. Ce premier acte résume l’idée de la pièce.
Autour de ce couple de cousins gravitent quelques personnages burlesques, la maman de Byron, excentrique et égocentrique, merveilleusement interprétée par Anne-Marie Loop, Sophie, la petite-amie de Byron, un jeune homme de passage, et, en fin de spectacle, le patron de Byron.
Dalhia est avide de prétendants. Quand un adolescent traverse le salon, c’est une occasion. Bientôt poursuivi par les fougues de la jeune femme, le poète égaré comprend rapidement qu’il doit fuir cette maison. Merveilleusement pathétique, parfois drôle et parfois triste, Dalhia se retrouve confrontée à Sophie, la nouvelle petite-amie de Byron. Coach imprégnée des théories de développement personnel, sa détermination ambitieuse contraste joyeusement avec l’état d’esprit des autres protagonistes.
Entre vodka et cocaïne, ils essayent tous d’échapper au mal de vivre omniprésent mais cette gageure semble démesurée. Même si elle est affirme que « la tristesse est un mal provisoire », la mère de Byron, ne semble pas vraiment convaincue. Quant à Byron, passif et désabusé, il aurait vraiment « préféré ne pas ». La comédie passe rapidement au drame.
Patchwork étincelant, la pièce mélange les époques, les styles et les idées. Laissez-vous tenter par cette délicieuse fantaisie sur l’ennui, laissez-vous imprégner par les émanations de cette invention théâtrale de la jeune metteure en scène Selma Alaoui : des élans comiques à la mélancolie.
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