Quelques tables de bar dispersées autour de la scène changent l’allure de la petite salle, devenue café-théâtre pour un soir. Marilyn attend, vautrée dans un fauteuil. Le public s’installe, le spectacle peut commencer.
France Bastoen parle de Marilyn à la seconde et troisième personne, rarement en utilisant le “je”. Elle danse et chante, en star hollywoodienne, et parvient à exprimer le malaise présent dans le texte signé par Dominique Serron. Toujours insatisfaite, Marilyn sombre malgré les atouts dont elle dispose : “avec elle personne ne reste”. L’angoisse existentielle de la star est omniprésente.
Après “Kennedy” de Thierry Debroux au Théâtre du Parc, Marilyn à l’honneur au Théâtre des Martyrs : un clin d’œil à l’Amérique en cette veille d’élections. Ici, la vie de Marilyn est évoquée dans le désordre, sa mort aussi, un tourbillon volontaire qui correspond au tumulte de ses pensées. Ceux qui connaissent les épisodes de son existence n’auront pas de mal à suivre (mère internée, familles d’accueil, perte d’un bébé, nombreux maris, problèmes d’alcool, somnifères, suicide “probable”, etc.), les autres auront à cœur de les découvrir après le spectacle. Pour tout le monde, un moment d’intimité avec une star inoubliable !