Jeudi 6 février 2020, par Palmina Di Meo

Guillermo (Guy en vrai !) tétanise la scène du TTO

Introduit par Gaetan Delferière, qui assure la première partie du spectacle, il y est d’emblée question de séduction. Et dès qu’il apparait sur un air de Brel, le public lui fait un vrai triomphe, la salle est sous le charme. Beau gosse, l’œil pétillant, décontracté, un sourire en coin, il plait sans artifices et il le sait.

Plusieurs fois primé dans les festivals du rire, Guy Verstraeten a exercé plusieurs métiers avant de trouver sa voie comme humoriste sous le nom de Guillermo Guiz, un trentenaire plutôt paumé mais à la verve indéfectible.
C’est à l’occasion d’un concours de stand up au Kings of Comedy Club à Bruxelles qu’il est remarqué par les équipes de La Première pour rejoindre l’émission « On n’est pas rentré » avant d’être engagé par France Inter puis d’être sacré « Le roi de la vanne » sur Canal+.

Spécialiste de l’autodérision introspective, il n’hésite pas à évoquer son enfance bruxelloise et ses apports familiaux pour en tirer des perles de boutades.
Spectacle intimiste « Au suivant ! » parle de Guy et de la transmission de schémas familiaux.
Élevé par un père célibataire, souvent désœuvré mais cultivé et aimant, il garde quelques séquelles d’une enfance marquée par l’absence d’une mère alcoolique trop vite partie.
Autoportrait corrosif sans tabous ni garde-fous, flirtant volontiers avec le trash, ce dénigrement de lui-même lui attire d’emblée toutes les sympathies. C’est qu’il a l’art de s’adresser à la salle « à la tu et à toi » et d’enchaîner sur son précédent spectacle comme s’il venait de vous quitter pour un besoin pressant. Sans y toucher, il vous balade à travers les sujets sensibles dans l’air du temps, la procréation assistée, la paternité, le sexe, le couple, la religion et il n’est pas avare d’anecdotes personnelles sur le vedettariat, son enfance en vrai ket d’Anderlecht, ses déboires sexuels et j’en passe tant il excelle dans la pirouette.

C’est cette connivence exceptionnelle avec son public qui fait son succès. D’une simplicité et d’un naturel unique, il se balade sur la scène en symbiose avec les réactions des spectateurs et par une légère interjection, il vous raconte une nouvelle mésaventure donnant l’illusion de ne pas vouloir vous quitter... Et il déborde volontiers si la salle est chaude, quittant la scène presque à regret.

Un spectacle qui fait un véritable tabac et joue les prolongations.

Palmina Di Meo