Fritland

Bruxelles | Théâtre | Théâtre de Poche

Dates
Du 23 avril au 20 juin 2019
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre de Poche
Chemin du Gymnase, 1 A 1000 Bruxelles
Contact
http://www.poche.be
reservation@poche.be
+32 2 649 17 27

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Fritland

Fritland ! Le nom claque... Fritland, c’est tout simplement la friterie la plus connue de Bruxelles, n’en déplaise à Antoine et Eugène. Un fleuron du patrimoine national, des frites remarquables. Les meilleures. N° 1 selon Test Achat...
Fritland naît dans les années 70 quand une famille d’immigrés albanais nourrie au rêve américain atterrit…
en Belgique en attendant mieux. Les Laci achètent un local derrière la Bourse et y ouvrent leur commerce illico, et 24h/24. Chacun des cinq enfants est mis au travail. Sous la férule d’un père autoritaire, Zenel va bosser quatorze heures par jour : frites, cornets, fricadelles, sauce andalouse… Il en garde encore les stigmates : des cheveux brûlés par la graisse, des varices dues à la station debout, une tendinite à l’épaule à force de soulever les bacs…
Fritland est un succès et la famille en vit bien. L’argent, pourtant, ce n’est pas le truc de Zenel. Lui, ce qu’il aime, c’est la littérature, l’art, rêver, raconter des histoires. Et il en connaît des histoires…, à force de regarder passer les clients, de se débattre pour sortir de ce foutu destin de fritier albanais, pour trouver sa voie à lui, sa liberté…
L’histoire de Zenel est intime, précieuse. Zenel n’est pas un acteur, monter sur les planches sera un défi pour lui et pour nous. Sa fragilité interrogera notre regard de
spectateur : sommes-nous au théâtre pour juger, ou pour faire, nous aussi, un pas vers l’autre ?
Et puis, comme ce poète n’est jamais aussi à l’aise que derrière son comptoir, nous ferons revivre Fritland, au Poche, comme une belle utopie, un pays où nous pourrions déguster des frites cuisinées par cet enfant d’immigré, qui raconte sa vie comme personne.

Distribution

Mise en scène : Denis Laujol / Scénographie : Olivier Wiame / Création lumières : Xavier Lauwers

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5 Messages

  • Fritland

    Le 24 avril 2019 à 10:56 par Estelle

    J’ai vraiment adoré, le spectacle est très beau, interprétation captivante ! Ses histoires nous plongent avec lui dans son aventure folle. Merci pour ce beau moment !
    Merci pour les frites et pour la convivialité

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  • Fritland

    Le 28 avril 2019 à 22:12 par gwagaloo

    Soirée découverte d’une autobiographie faite avec humour, et très belle mise en scène captivante.Merci pour cette soirée.
    Je l’ai d’ailleurs recommandé !

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  • Fritland

    Le 5 mai 2019 à 23:02 par sky_goa

    Quelle magnifique pièce !!
    Drôle et émouvante.
    Et surtout quel final et que de bonnes frites :-)
    Merci au comédien pour cet after et surtout d’avoir prolongé et partagé encore pleins d’autres histoires avec nous.
    Je recommande vivement !!

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  • Fritland

    Le 11 juin 2019 à 15:07 par Van Der Meeren Robert

    La saga autobiographique d’une famille d’immigrés albanais qui s’est imposée comme la meilleure friterie de Bruxelles . Une incantation à la vie simple, à effort, aux valeurs traditionnelles du travail et la réussite sociale . Très belle et chaleureuse interprétation .

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Mardi 30 avril 2019, par Catherine Sokolowski

Zenel Laci, le friteur qui n’avait pas la frite

Et si on vous disait que l’une des friteries les plus réputées de Bruxelles est albanaise ? Fuyant la dictature communiste et après avoir passé 8 ans dans les camps de réfugiés (Kosovo, Italie, Croatie), la famille de Zenel Laci s’installe en Belgique en 1963. Obligé de renoncer au rêve américain, le père décide d’ouvrir une friterie de qualité au centre de Bruxelles. A partir de ce moment-là, selon lui, deux choses sont importantes « les frites et la famille ». Intarissable, Zenel Laci, dont c’est le premier passage sur scène, partage son histoire et celle de sa famille avec humour et dérision. Un récit touchant qui se déguste avec (presque) autant de plaisir qu’un sachet de frites !

Chez les Laci, le Kanun est de rigueur. Il régit tous les aspects de la vie quotidienne en se basant sur l’autorité paternelle. La vie est austère et le jeune garçon de 12 ans s’ennuie. Sa sœur lui propose de l’accompagner à la Librairie Polytechnique de la place des Martyrs. C’est une révélation. Déjà fan de la version cinématographique de « cent mille dollars au soleil » d’Henri Verneuil, il parcourt quelques pages du roman original et découvre que c’est encore mieux ! A partir de ce moment-là, lire devient une passion et un exutoire. Il sèche l’école et passe huit heures par jour au grenier à dévorer Rimbaud, Verlaine, Jules Verne, Edgard Allan Poe et bien d’autres.

Son père ayant découvert sa cachette, il doit arrêter l’école et travailler à la friterie à 14 ans. Entre 15 et 18 ans, il prend 30 kilos, devient anorexique, fume des joints et travaille toujours plus en récitant du Rimbaud. Au comptoir, il côtoie tout Bruxelles, putes, danseuses, délinquants, hooligans et célébrités. Après un voyage en Albanie dont le but était de le marier, Zenel demande sa naturalisation.

D’anecdote en anecdote, Zenel se raconte, de manière touchante, émouvante et sincère. Soumis à l’autorité de son père, il n’ose pas quitter la friterie mais un beau jour, il rassemble sa famille pour leur annoncer son départ : « Papa, je vais partir sinon je vais crever ». Il voudrait faire des études mais son père ne comprend pas : « Mais comment tu veux faire des études puisque je n’en ai pas fait ? ». Sa mère le félicite. De 14 à 30 ans, il aura passé 16 ans dans la friterie.

A la mise en scène et sur scène, Denis Laujol, protecteur au départ, se retrouve bien vite éplucheur de patates suite à l’émancipation de son acteur débutant. Sur les planches, des sacs de pommes de terre qui se transforment en frites grâce à la dextérité des deux comparses. Elles seront ensuite généreusement distribuées devant le Poche après le spectacle. Et là encore, Zenel raconte, intarissable, notamment la belle histoire de la rencontre avec sa femme. Une pièce qui se vit comme un partage, une soirée entre amis, une confidence. Chaleur et sourire garantis.

Théâtre de Poche