Frankenstein

Bruxelles | Théâtre | Théâtre Les Tanneurs

Dates
Du 4 au 12 mars 2022
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Les Tanneurs
Rue des Tanneurs, 75 1000 Bruxelles
Contact
http://www.lestanneurs.be
info@lestanneurs.be
+32 2 512 17 84

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Frankenstein

Victor Frankenstein est un scientifique passionné, un acharné, un illuminé qui fonce tête baissée dans son obsession : découvrir le mystère de la vie, afin de pouvoir ensuite la « donner » ex utero et de ressusciter sa défunte mère. Quête par essence sulfureuse, en rupture avec les lois naturelles, qui ne peut s’entreprendre qu’avec risque et péril. Frankenstein, déterminé, empli d’abnégation, ira jusqu’au bout : il parviendra à raviver un cadavre, forçant l’admiration de certain·e·s, éveillant l’horreur des autres. Il en payera ensuite le prix.

Frankenstein reste un petit garçon révolté contre la mort. Mais il a fait une grosse bêtise : il a façonné une créature, lui a donné vie, puis l’a abandonnée. Il n’a pas su lui offrir ce que lui-même refusait de perdre sans le retrouver un jour : l’amour filial. Sa créature victime d’elle-même, rejetée par tous, en premier lieu par son créateur, n’est que souffrance, tristesse, incompréhension. Accablée de toutes parts, l’innommable créature en viendra à commettre l’irréparable, à passer de victime à bourreau. La tragédie n’a plus qu’à se dérouler, la tempête se déchainer, les rancœurs se confronter.

La Compagnie Karyatides propose une adaptation de cet extraordinaire mythe, à l’intersection du théâtre d’objet et de l’opéra. Sur scène, deux comédien·ne·s sont accompagné·e·s par une chanteuse lyrique et un pianiste : ils racontent, jouent et manipulent les protagonistes de l’histoire, dans une ambiance tragique et romantique, non dénuée de quelques touches d’humour.

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Mercredi 23 février 2022, par Catherine Sokolowski

Pauvre monstre

Petit bijou de délicatesse et de subtilité, le Frankenstein de la compagnie Karyatides touchera petits et grands. Adepte du théâtre d’objets, la troupe juxtapose techniques anciennes et modernes pour magnifier sa prestation. Basés sur l’œuvre de Mary Shelley, les dialogues sont entrecoupés de chants lyriques qui donnent des airs d’opéra à ce spectacle très accessible. La dimension psychologique de Victor Frankenstein et de sa créature sont mis en avant, apportant beaucoup d’humanité à la représentation. En bref, l’excellence !

Victor et Elisabeth ont grandi ensemble, dans « un petit coin de paradis » jusqu’au décès de leur mère qui mis fin à une longue maladie. Victor n’a plus qu’une idée, lui redonner vie. Etudiant en médecine, il entreprend des recherches et expérimente tous azimuts afin de matérialiser cet espoir. Après les animaux, c’est le tour des humains, la créature de Victor Frankenstein prend forme.

Déjà profondément marqué par le décès de sa mère, Victor est confronté à la légitimité de « son » monstre, seul et triste, rejeté de tous, qui voudrait de la compagnie : « Crée-moi une femme ». Mais on n’est pas dans téléfilm américain, il n’y aura malheureusement pas de « happy-end ».

Victor est joué par une actrice (Marie Delhaye) alors qu’un homme (Cyril Briant) endosse le rôle d’Elisabeth, mélange des genres mis en scène par la talentueuse Karine Birgé qui fait écho au féminisme de Mary Shelley. L’évolution des personnages est matérialisée par des petites statues, première manifestation d’une touche humoristique omniprésente. A côté de cela, un pianiste ponctue les échanges, discret et pourtant si fondamental.

Le spectacle a été créé en 2019, parallèlement à l’opéra « Frankenstein » de Mark Grey. La compagnie Karyatides revisite les œuvres majeures de la littérature, ajoutant inventivité, modernité et subtilité aux classiques emblématiques mais un peu poussiéreux. Proposer un spectacle si contemporain en utilisant les fonds de grenier (poupées, statues etc..) tient de la magie, cette version poétique de Frankenstein séduit instantanément.

Photos : © Marie-Françoise Plissart

Théâtre Les Tanneurs