Five easy pieces

Charleroi | Théâtre | L’Ancre

Dates
Du 2 au 3 mars 2018
Horaires
Tableau des horaires
PBA – Palais des Beaux-Arts de Charleroi
pl. du Manège, 1 6000 Charleroi
Contact
http://www.ancre.be
info@ancre.be
+32 71 31 40 79

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Five easy pieces

Connu pour son théâtre politique, Milo Rau est l’un des metteurs en scène les plus controversés de sa génération. Dans Five Easy Pieces, il s’attaque à un moment sombre de l’histoire belge : l’affaire Dutroux. Sur le plateau, sept enfants. Comprennent-ils ce qu’ils jouent ? Comment réagir face à ces « jeux d’adultes » ? Et surtout : qu’est-ce que cela nous apprend sur nos peurs et aspirations ? Milo Rau teste les limites de ce que les enfants savent, ressentent et font à travers cinq monologues, cinq « scènes pas si faciles que ça » qui posent la question du jeu théâtral. Une fable politique juste, sensible et humaine qui nous place face à nos propres tabous !

Infos pratiques
au PBA (Hangar)

Moment rencontre
2 mars

Tarifs
plein 15€
- 26 ans 12€
abo 10€

Concept, textes & mise en scène Milo Rau | Dramaturgie Stefan Blaeske | Assistant mise en scène & coach performance Peter Seynaeve | Recherches Mirjam Knapp, Dries Douibi | Performeurs Rachel Dedain, Maurice Leerman, Pepijn Loobuyck, Willem Loobuyck, Polly Persyn, Peter Seynaeve, Elle Liza Tayou, Winne Vanacker | Performeurs dans les films Sara De Bosschere, Pieter-Jan De Wyngaert, Jan Steen, Ans Van den Eede, Hendrik Van Doorn, Annabelle Van Nieuwenhuyse | Scénographie & costumes Anton Lukas | Réalisation scénographie Ian Kesteleyn | Réalisation vidéo Sam Verhaert | Coach musical Herlinde Ghekiere | Soins enfants et assistant à la production Ted Oonk | Technique Bart Huybrechts, Korneel Coessens, Piet Depoortere | Translations Gregory Ball, Isabelle Grynberg | Collaborateurs production Wim Clapdorp, Mascha Euchner-Martinez, Eva-Karen Tittmann | Manager de tournée Leen De Broe | Diffusion Marijke Vandersmissen | Production exécutive CAMPO | Production CAMPO & IIPM | Coproduction Kunstenfestivaldesarts, Münchner Kammerspiele, La Bâtie-Festival de Genève, Kaserne Basel, Gessnerallee Zürich, Singapore International Festival of Arts (SIFA), SICK ! Festival UK, Sophiensaele (Berlin), Le Phénix - Scène Nationale Valenciennes. 

© Phile Deprez

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1 Message

  • Five easy pieces

    Le 31 janvier 2018 à 13:48 par eruwet

    Voici une expérience théâtrale assez étrange et qui sort des sentiers battus. On assiste à la fois à la création et à la représentation de saynètes sur l’affaire Dutroux jouées par des enfants. Qui sont, pour être tout à fait honnête BLUFFANT !! Chapeau donc pour cette prise de risque et cette performance à découvrir !

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Mardi 27 février 2018, par Catherine Sokolowski

Les émotions au centre de l’attention

Sept enfants, âgés de 9 à 14 ans, proposent une reconstitution de l’affaire Dutroux, dirigés et filmés par un étrange éducateur. Autour du fait divers, il y a donc l’histoire de cette mise en scène, l’interaction entre cet homme et ces jeunes enfants mais il y a aussi le contexte, la Belgique de 1960 à nos jours, bouleversée par cette sordide affaire et par les dysfonctionnements notoires qui l’ont marquée. Milo Rau, brillant metteur en scène suisse, s’appuie, comme à son habitude, sur un fait divers pour analyser des émotions, celles de ces enfants d’abord mais aussi celles de toute la Belgique au moment des faits. Du théâtre audacieux et engagé.

Créée en mai 2016 en collaboration avec le centre d’art gantois CAMPO, « Five easy pieces » est une pièce hors du commun et ce, à plus d’un titre.

D’abord parce que ce spectacle, qui met en scène l’affaire Dutroux, prend ancrage dans un contexte plus large, celui de la Belgique de la fin des années 1960, marquée par la décolonisation du Congo et l’assassinat de Patrice Lumumba. L’analyse politique commence avec la culpabilité de la Belgique au Congo et continue en filigrane durant tout le spectacle, notamment par l’évocation des dysfonctionnements ou par le rappel des lieux (Flandre, Wallonie, Charleroi…) et de ce qu’ils évoquent.

Ensuite il y a une sorte de mise en abyme : le spectacle est l’élaboration du spectacle (restitution de l’affaire du Dutroux). Ce choix permet d’insérer des dialogues autour du sujet principal, échanges teintés d’humour, réflexions plus philosophiques et conseils autour des rôles à jouer. Il n’y a pratiquement pas de dialogues sur l’affaire elle-même, ce qui est un choix judicieux, une petite fille faisant cependant sobrement remarquer qu’elle aurait aimé changer l’histoire mais que ce n’est pas possible puisque cette histoire a déjà eu lieu.

Enfin et surtout, les personnages sont incarnés par des enfants âgés de 9 à 14 ans. Ce choix est évidemment très audacieux. Vu le thème abordé (la pédophilie), le spectateur devient-il voyeur ? Au-delà du simple fait de jouer, quel est l’impact que peut avoir la reconstitution d’un tel fait divers sur ces jeunes adolescents ? Ont-ils le recul nécessaire pour se mettre dans la peau des protagonistes ? En particulier, la lecture des lettres de Sabine Dardenne par Blanche, une petite fille de 10 ans (Rachel Dedain), est glaçante. Curieusement (ou pas), ces acteurs en herbe remplissent leur contrat haut la main, simples et touchants, ils sont extraordinaires et captent l’attention du public du début à la fin.

Spécialisé dans l’adaptation théâtrale de faits divers contemporains, Milo Rau a donc une nouvelle fois réussi son pari. Difficile de ne pas être secoué par cette création, qui rappelle l’ampleur du drame vécu par les victimes tout en proposant une réflexion sur l’impact de ce drame. Un grand bravo aussi à ces jeunes artistes (acteurs, musicien, danseur et chanteuse…) qui ont su trouver le ton juste sans oublier de se comporter comme les enfants qu’ils sont entre les « five easy pieces » (découpe de l’affaire Dutroux en 5 monologues filmés). Dérangeant pour certains, remarquable pour d’autres, le spectacle ne laissera personne indifférent.

L’Ancre