Festen

Uccle | Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 31 août au 30 septembre 2018
Horaires
Tableau des horaires
DROH!ME Melting Park
Chaussée de La Hulpe, 53 55 1180 Uccle
Contact
http://www.theatrelepublic.be
contact@theatrelepublic.be
+32 2 724 24 44

Moyenne des spectateurs

starstarstarstarstar-half

Nombre de votes: 3

Festen

Cet été, Helge fête ses 60 ans, entouré de toute sa famille, ses domestiques, ses voisins, ses proches et… vous.

Helge est un homme jovial à la réussite exemplaire, respecté de tous. Les invités sont des amis et des obligés. Beaucoup prendront la parole pour le remercier, le fêter, lui lire un compliment, leur admiration, leur affection ou leur reconnaissance… Mais cette fête sera le détonateur, l’occasion d’une révélation stupéfiante. S’ensuivra une confrontation explosive, qui fissurera tout l’édifice de conduite irréprochable et de bonne réputation édifiés par le père durant toute son existence.

Réservez votre place à table, ou dans les gradins, au cœur de l’intrigue familiale de Festen.

Ce banquet sera bien réel.
Chaque soir, un certain nombre de spectateurs seront amenés à participer au dîner d’anniversaire, et à la confrontation entre les membres de cette honorable famille.
Pour l’occasion, nous ferons dresser un magnifique chapiteau de bois sur l’hippodrome de Boitsfort, en bordure de la forêt de Soignes, nouvellement baptisé « DROH !ME » ! L’intérieur du chapiteau sera aménagé en une grande salle à manger prête à recevoir les invités. Il y aura des gradins pour vous accueillir, et des tables dressées pour une soirée festive. Si vous le désirez, vous serez conviés à venir vous asseoir parmi les acteurs-convives, et à partager le repas d’anniversaire du patriarche. Les domestiques seront aux petits soins, il y aura de la musique et un vidéaste pour immortaliser l’événement.
Où que vous choisissiez de vous installer, la mise en scène et la scénographie vous proposeront une expérience théâtrale insolite dans une grande proximité avec les acteurs et les autres spectateurs, ainsi qu’une plongée en apnée dans cette histoire aux révélations dévastatrices.

Distribution

De Thomas Vinterberg et Mogens Rukov. Adaptation théatrale : Bo Hr.Hansen. Traduction : Daniel Benoin

Mise en scène : Alain Leempoel
Avec : Olivier Darimont, Béatrix Ferauge, Stéphanie Goemaere, Patricia Ide, Michel Kacenelenbogen, Caroline Lambert, Virgile Magniette, Nganji Mutiri, Céline Peret, Guy Pion, Tristan Schotte, Mathilde Rault, Réal Siellez, Gaël Soudron, Stéphanie Van Vyve, … (distribution en cours)

Assistante à la mise en scène : Lou Kacen
Scénographie : Lionel Lesire
Costumes : Jackye Fauconnier
Créateur musiques : Pascal Charpentier

Laissez nous un avis !

2 Messages

  • Festen

    Le 6 septembre 2018 à 11:50 par bafie

    Ma fille m’a entraînée à la découverte de ce spectacle. Elle connaissait le film et voulait apprécier l’adaptation théâtrale. Le pitch m’intimidait quelque peu.
    Dès l’abord, cependant, je fus conquise par l’endroit : le chapiteau est magnifique et l’intérieur est un lieu qui crée une ambiance quelque peu baroque grâce aux vitraux, au velours rouges .
    J’avais prévu un blouson chaud, il ne fut pas nécessaire.
    Le spectacle s’installe en douceur, tout va se déliter bien vite, les premiers accords grinçants, glaçants se font vite entendre.
    Interpréter ces rôles - dont je ne veux rien dévoiler si ce n’est qu’ils génèrent une tension psychologique intense - en étroite proximité avec le public tient de la performance. On sent en même temps le metteur en scène assez protecteur avec ses acteurs... choisissant la pénombre, des voiles ou parfois des voix off pour certaines scènes plus sensibles.
    Peu de réactions dans le public le soir du 1er septembre… j’aimerais des échos d’autres dates, un public plus réactif aurait pu influencer le cours du spectacle.
    Une appréciation très positive, bravo à toute l’équipe du Public pour cette adaptation très réussie d’une œuvre exigeante.

    Répondre à ce message
  • Festen

    Le 7 septembre 2018 à 05:23 par vanrumst

    j’ai assisté au spectacle "FESTEN" en étant dans le public qui a diné avant le spectacle, très bel endroit, très bonne table,enchantée du service, de la nourriture, et ensuite du spectacle, tout était bien orchestré, du début à la fin du spectacle, bravo.

    Répondre à ce message

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
    Se connecter
Votre message

Lundi 10 septembre 2018, par Didier Béclard

« Festen », une famille foutue

Alain Leempoel adapte à la scène un des films phares du mouvement Dogma95. Il vous convie à un dîner d’anniversaire où tous les amis sont des obligés mais au cours duquel une vérité dérangeante va faire exploser l’hypocrisie d’une famille et de la société. Dévastant.

La table est dressée avec faste au milieu du chapiteau (en dur). Tout autour, une dizaine de table occupées par des spectateurs qui viennent de terminer leur repas (moyennant supplément), puis les gradins et des alcôves.
Quel que soit l’endroit où nous nous trouvons, nous ne sommes pas au théâtre, nous allons tous nous mettre à table...

Les convives arrivent, deux frères se retrouvent, dont l’un avec femme, enfants et bagages et la tension est palpable au milieu des valises. « Michaël n’est pas invité », ça commence bien... Femme, enfants, petits enfants, grand-père, tantes, oncles et neveux sont rassemblés pour célébrer les 60 ans du patriarche Helge. Mais l’ambiance n’est manifestement pas à la fête. Et ce n’est pas l’arrivée d’Hélène, la sœur des deux premiers qui va détendre la situation. Si elle est très bien accueillie, la famille a semble-t-il du mal à fraterniser avec son nouveau petit ami qui est... noir.

Le service assumé par une équipe tirée à quatre épingles commence, les plats défilent, les verres se remplissent. L’argenterie a beau tinter sur le cristal des verres pour prendre la parole, saluer l’homme, le père, le grand père, le complimenter sur l’accomplissement d’une vie qui ne semble pas sans zones d’ombre, d’une vie qui semble s’achever, 60 ans mais plus de projets. L’amertume est beaucoup plus présente que la fête. En dépit des efforts de (l’arrière) grand-père qui ressort les souvenirs les anecdotes, les remerciements, les louanges de l’un ou l’autre, les masques tombent, sourires forcés, enthousiasme feint, jusqu’à ce que Christian, l’autre fils du patriarche, prenne la parole pour mettre les pieds dans la plat, rompre l’inertie, quitte à se mettre tout le monde à dos : « je bois à la santé de l’homme qui a tué ma sœur ». Et la fête se barre en sucette.

L’assemblée tente de faire bonne figure mais le scandale éclabousse tout le monde puisque personne ne semble ignorer de quoi il s’agit, jusque la mère plutôt effacée mais bien consciente des frasques de son mari et qui, comme les autres, a toujours observé un silence complice.

« Festen » s’inspire du film éponyme du réalisateur danois Thomas Vinterberg sorti en 1998 et récompensé à l’époque par le Prix du Jury au festival de Cannes. Vinterberg est le fondateur avec Lars von Tries du mouvement cinématographique Dogma95 en réaction aux superproductions et à l’utilisation d’effets spéciaux pour revenir à un style réaliste et souvent brut dépouillé d’ambition esthétique. Ces films étaient tournés avec du matériel, disons basique, caméras 35 mm à l’épaule. Et le metteur en scène Alain Leempoel a repris l’idée, ou plus vraisemblablement, voulu rendre une forme d’hommage au genre, en intégrant des séquences réalisées « live » par l’un des convives sur des scènes se déroulant sur ou en dehors du plateau.

Que l’on ait vu le film ou pas, le pari est largement réussi, les comédiens (ils sont 20 sur le plateau, 22 avec les enfants) sont justes, dans l’hypocrisie comme dans la colère, le rythme est soutenu et le crescendo de la tension jusqu’au chaos est prenant, même assis dans les gradins le spectateur est littéralement embarqué dans ce drame familial.
Petite mention spéciale pour Mathilde Rault et Caroline Lambert qui entament le spectacle comme hôtesses d’accueil – on aurait pu les prendre pour des employées d’une société d’intérim – mais qui prennent leur place dans le jeu et assurent cette présence et cette prestance de bout en bout.

Théâtre Le Public