Exils 1914

Théâtre | Les Riches-Claires

Dates
Du 6 au 22 novembre 2014
Horaires
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Exils 1914

Exils 1914, c’est l’histoire d’August qui fuit la Belgique avec sa femme, sa valise et la Sainte Vierge.
Exils 1914, c’est l’histoire de Victor Vay, travailleur déporté dans une usine allemande.
Exils 1914, c’est l’histoire d’Angolo, soldat congolais venu crever dans les tranchées flamandes.
Etranger dans le pays qu’il découvre.
Etranger dans le pays qu’il retrouve.
Etranger...
Exils 1914, c’est l’histoire de trois « petits » exilés... de la « Grande » Guerre !

Tirant profit de l’originalité d’un collectif constitué de trois artistes à la fois comédiens, auteurs et metteurs en scène, la Compagnie MAPS crée trois monologues qui se croisent, s’entrechoquent et se répondent pour former une pièce chorale inédite. Une pièce qui parle avec colère et humour de la Première Guerre Mondiale, des exils d’hier... et d’aujourd’hui.

TEASER DU SPECTACLE : http://vimeo.com/109592624

Ecriture, interprétation et mise en scène : Philippe Beheydt, Stéphanie Mangez et Emmanuel De Candido, avec la participation deLaurent Bonnet.
Création musicale : Emmanuel De Candido, Pierre Solot et GLÜ.
Mixage son et musique : Clément Papin.
Création vidéo : Lou Galopa.
Création et direction technique : Kim Lan Nguyen Thi et Alexia Lauret.

SOIRÉE SPÉCIALE LE 15 NOVEMBRE :
- Piano Bar de Pierre Solot de 19h30 à 20h30 (gratuit)
- représentation de "Sentinelle" à 20h30
- Concert de GLÜ à partir de 22h (gratuit)
www.leglu.com

Grande Salle
Du 6 au 22 novembre 2014
Du mardi au samedi à 20h30
Excepté le mercredi à 19h00 Deux représentations le 7 novembre : à 14h et à 20h30.

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10 Messages

  • Exils 1914

    Le 7 novembre 2014 à 11:38 par Alexei

    Première chose, faudrait revoir la description de la pièce parce que j’ai le sentiment qu’elle ne correspond pas à la pièce.

    Alors, personnellement, j’ai adoré, c’est sombre, déprimant et l’ambiance et oppressante (donc personne clostrophobe s’abstenir).Surtout que la scène est réduite à son minimum et je crois que c’est volontaire.

    Mon sentiment est que "ces soldats" se batent contre un ennemi qui n’est plus et sont prisonnier d’eux-mêmes, de leurs peurs de se retrouver seul et sans but.

    Il y a aussi un peu de fantastique mais j’en dis pas plus. 

    Par contre, il me semble avoir déjà vu ce genre de mis en scène mais je ne me souviens plus le nom de la pièce.

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  • Exils 1914

    Le 9 novembre 2014 à 11:50 par TOVABENE

    J’ai beaucoup aimé . C’est rempli d’ humanisme . La démarche citoyenne , en final , de parallèle avec les exilés d’aujourd’hui interpelle. Bravo c’est très bien interprété .

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  • Exils 1914

    Le 21 novembre 2014 à 02:35 par stephy

    pièce fort intéressante racontant la situation du belge réfugié en Angleterre et celle du congolais venu récemment en Belgique et qui s ’enrole volontairement.

    Un bémol, une fille joue un rôle masculin, cherche un accent flamand et n’y arrive jamais !!!!

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Jeudi 13 novembre 2014, par Jean Campion

Des Existences déracinées

Tournée vers "les questions de frontières, d’immigration, de cultures et d’identité", la Compagnie MAPS s’est lancée dans des recherches sur la Grande Guerre. Visites de lieux de mémoire et lecture de documents variés ont permis à trois de ses membres de larguer les images d’Epinal, de contourner les héros et de s’intéresser à des réalités négligées. 1.500.000 Belges condamnés à l’exode, 60.000 Belges déportés dans des camps de travail, 32 Congolais enrôlés dans l’armée belge. Inspirés par ce bilan, Philippe Beheydt, Stéphanie Mangez et Emmanuel De Candido ont co-écrit "Exils 1914".

A cause d’un tirage au sort défavorable, le fermier August aurait dû faire son service militaire. Mais il y a échappé, en payant un jeune paysan, pour être enrôlé à sa place. Il fallait bien s’occuper des bêtes ! Mais maintenant, il faut fuir. Et vite. Tant pis pour les vaches qui mugissent ! Tant pis aussi pour la famille qui les traite de déserteurs ! August bouscule sa femme Joséphine, qui tient absolument à emporter sa Sainte Vierge. Les voilà sur les routes. Direction : l’Angleterre. Tout à coup, Joséphine perd du sang. Mort-né, leur petit garçon est une des premières victimes de la Grande Guerre.

Victor Vay a été convoqué, comme tous les hommes de 17 à 55 ans, au bureau de recrutement. On lui a recommandé de contrôler sévèrement ses paroles. Quand l’officier allemand, consultant sa liste, s’étonne de ne pas y trouver son nom, mais celui de Jean Vay, Victor lance : "C’est mon frère, mort en vous combattant.". On lui désigne la porte de gauche, celle qui s’ouvre sur les convois de travailleurs.

Boy de quinze ans "qui sait lire et écrire", Angolo était apprécié de ses maîtres. Ils l’avaient ramené du Congo, pour le garder à leur service. Puis cette cohabitation leur avait paru gênante. Et Angolo s’était retrouvé, sur ce quai belge, coincé dans les bagages. Comme une valise abandonnée. Courageusement, il cherche du boulot et en trouve comme portier exotique de l’Eden. Un cabaret où travaille Marianne. Il en tombe amoureux. Mais, malgré ses projets de mariage, il s’engage dans l’armée et part au front.

Continuant à s’entrecroiser, les récits mettent en lumière les souffrances provoquées par l’exil. En Grande-Bretagne, il est de bon ton d’accueillir les "pauvres réfugiés belges". Chez lady Elisabeth, August et Joséphine se familiarisent avec le rite du thé et apprennent la langue. Mais dès que l’Angleterre, entrée en guerre, a des pertes humaines, les réfugiés ne sont plus en odeur de sainteté. Après un voyage épuisant, Victor Vay est logé dans une baraque infecte et fabrique des fils d’acier. Malgré les punitions, il refuse de signer le document alléguant que ce travail est volontaire. Le racisme d’un sergent oblige Angolo à risquer sa peau. Inutilement. Il s’habitue aux missions très périlleuses. C’est toujours lui qui tire la courte paille. "Malheureux au jeu, heureux en amour !" Si c’était vrai...

Oeuvre chorale, "Exils 1914" permet à chaque auteur-interprète d’épauler le comédien qui a la parole. Cette complémentarité donne de la souplesse à la représentation et incite le spectateur à rapprocher les trois parcours, racontés sur des tons pourtant très différents. Dans la peau de Victor Vay, Emmanuel De Candido incarne avec sobriété un homme droit, courageux. Capable de résister aux pressions allemandes, ce pacifiste explose de colère, quand, après la guerre, il subit les questions mesquines de fonctionnaires tatillons. Narrateur souvent ironique, Philippe Beheydt adopte un ton détaché pour nous sensibiliser aux injustices, dont est victime Angolo. Ce naïf ne cherche jamais à se venger. Par contre, il a honte de s’être moqué, avec les autres, de "Bleumerdaucul", le jeune paysan qui chiait de peur. On regrette que le monologue d’August soit moins dense. Pour donner vie à ce fermier, Stéphanie Mangez prend un accent, qu’elle oublie parfois. Plus gênant : elle quitte son personnage, pour réclamer la complicité du public ou lui donner une leçon d’anglais. Des plaisanteries en porte-à-faux avec un spectacle prenant, lancé par un prologue rageur et qui débouche sur des images, où se mêlent les évacués de la Grande Guerre et les migrants de 2014.

Exils 1914 - Trailer

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