Est-ce qu’on ne pourrait pas s’aimer un peu ?

Bruxelles | Théâtre | Les Riches-Claires

Dates
Du 14 au 31 décembre 2022
Horaires
Tableau des horaires
Les Riches-Claires
Rue des Riches Claires, 24 1000 Bruxelles
Contact
http://www.lesrichesclaires.be
accueil@lesrichesclaires.be
+32 2 548 25 80

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Est-ce qu’on ne pourrait pas s’aimer un peu ?

Une femme court, éperdument amoureuse, un homme surgit, désespérément épris. Ils s’élancent l’un vers l’autre avec passion. Une musique venue des cieux accompagne leur course avec lyrisme. Ils tendent les bras. La musique se fait de plus en plus forte. Ils ne sont plus qu’à quelques pas l’un de l’autre. La musique s’intensifie et ils s’enlacent. Un piano tombe du ciel et les écrase ! Noir ! Venez vivre avec le Théâtre Loyal du Trac la 1200ième représentation de ce spectacle mythique !

Distribution

De et avec Serge Bodart, Sandrine Hooge et Eric De Staercke | Metteur en scène Jaco Van Dormael | Création des éclairages Luc Jouniaux | Régie plateau Thu-Van Nguyen | Scénographie Christine Flasschoen | Costumes Raphaëlle Debattice | Décor Didier Caffonnette et David Natan | Maquillages Serge Bellot | Assistant à la création Pierre Poucet | Accessoires Véronique Fyon

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1 Message

  • Est-ce qu’on ne pourrait pas s’aimer un peu ?

    Le 30 novembre 2022 à 22:35 par VVVV

    J’ai eu la chance de voir la première de ce spectacle aux Riches-Claires il y a maintenant 22 ans, et j’avais été subjuguée. Ravie de voir qu’il tourne encore. En utilisant le ’clown’, les protagonistes nous livre une représentation drôle et touchante des processus amoureux... Courrez le voir avant qu’il ne soit trop tard...

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Lundi 26 décembre 2022, par Jean Campion

Est-ce qu’on ne pourrait pas s’aimer un peu ?

Ils y croiront toujours

"Est-ce qu’on ne pourrait pas s’aimer un peu ?"a été créé il y a 22 ans, au Théâtre des Riches-Claires, par le trio qui fête aujourd’hui sa 1200e représentation. Fuyant le romantisme à l’eau de rose, les auteurs ont misé sur l’absurde pour montrer, en particulier aux ados, les pièges tendus par le "grand amour". Si pas mal de jeunes ont contesté cette démystification, des publics chaleureux ont applaudi l’originalité de ce spectacle réjouissant. Comme les grands films muets de Charlie Chaplin, il défie le temps, en privilégiant le comique visuel, pour susciter les émotions.

Arborant des tignasses provocantes, un nez rouge et des vêtements excentriques, un homme et une femme s’installent aux extrémités d’un grand divan. Le trac les paralyse. Encouragés par la musique, ils tentent de timides rapprochements. Avec une gaucherie cocasse. Au deuxième round, les masques tombent. L’homme se montre plus entreprenant, mais exaspéré par la fausse pudeur de l’objet de ses désirs, il critique sèchement son hypocrisie.

Une dizaine d’autres séquences illustreront avec un humour tendre ou caustique différents dangers qui menacent la cohésion du couple. Par exemple l’égoïsme aveugle du mari de Chantal. Imbu de lui-même, il lui coupe systématiquement la parole, pour pérorer sur la réussite de leur union. On comprend la rage et les désirs de meurtre de cette femme ignorée. Parfois le bonheur fait peur. Deux amants qui viennent de faire l’amour discutent de leurs sentiments. Chaque jour elle l’aime davantage. Lui, prétend éprouver la même sensation, mais brutalement... la quitte. La jalousie bien sûr est un poison. Il suffit qu’Eric De Staercke sourie gentiment à une spectatrice pour que Sandrine Hooge la fusille du regard.

Si ce spectacle insolite nous intrigue, nous séduit et nous fait souvent éclater de rire, c’est parce qu’il utilise efficacement le langage du cirque. Acteurs et metteur en scène sont reliés par le chaînon du clown : "Nous avons créé davantage dans l’action que dans la réflexion, presque spontanément, sans prise de tête." Formée à l’Ecole du cirque, Sandrine Hooge nous épate par l’audace de ses cabrioles et l’élasticité de son corps. Comme sa partenaire, Eric De Staercke privilégie le mime, pour exprimer la naïveté, la prétention ou la brutalité. Tous deux se contorsionnent dans des bagarres, dont la violence fait grimacer leurs visages en caoutchouc. La mise en scène précise et inventive de Jaco Van Dormael fait émerger des images signifiantes, tout en imposant à la représentation un rythme haletant. Serge Bodart soutient musicalement le spectacle, mais quitte parfois son piano, pour rendre service à sa femme. Un mari plan-plan , à l’opposé des énergumènes maladroits en amour.

Malgré leur agressivité et leurs échecs, ces paumés inspirent la sympathie. Les scènes burlesques, qui soulignent leur peur de la solitude et leur refus de l’indifférence nous touchent davantage que certaines parodies plus gratuites. Les échanges entre Inge et Kurt se contentent de ridiculiser la raideur germanique. Et le pastiche de vaudeville se borne à agiter des marionnettes. Cependant le public conquis justifie par son enthousiasme, une nouvelle reprise de cette comédie inoxydable.

Les Riches-Claires