Onze hommes nus sur un plateau totalement dépouillé se transforment en animaux dans un rituel énigmatique. Entre possession et folie, les individualités prennent la forme de petits personnages étranges semblant sortir d’un tableau de Jérôme Bosch avant de reformer une communauté dans un crescendo à l’unisson parfaitement chorégraphié. « Anima Ardens », âme brûlante en latin, évoque une meute en pleine mutation, entre animalité et humanité, mais aussi les sociétés secrètes, exclusivement masculines, et leurs rituels.
Dans une scénographie entièrement basée sur le décor sonore constitué, d’une part, par une création vocale signée Jean Fürst et, d’autre part, une bande-son réalisée par Francisco Lopez, le chorégraphe Thierry Smits convoque sur le plateau une tribu conçue comme un échantillon de l’humanité. Loin d’être obscène, la nudité des hommes met en lumière la diversité des couleurs de peau. Le dépouillement choisi replace au centre du spectacle, l’interprète, les interprètes, dans un univers singulier où l’on retrouve le sens de l’image, du mouvement et l’intensité caractéristiques du travail du chorégraphe.D.B.
« Anima Ardens », de Thierry Smits (Compagnie Thor) jusqu’au 2 mars au Studio Thor (49 rue Saint-Josse à Saint-Josseavec la collaboration du Théâtre Varia, 02/640.35.50, varia.be.