Mercredi 13 décembre 2017, par Yuri Didion

En pente raide.

La particularité du Théâtre de la Vie semble être les spectacles de recherches et d’engagement. Politique, économie, médias et nouvelles technologies, tous les grands sujets d’actualité y passent. Un lieu incontournable pour découvrir des artistes en recherche, et des spectacles originaux.

Cependant, en dépit de la programmation générale, chaque spectacle présente des caractéristiques qui lui sont propres, auxquelles on accroche ou pas. Celui-ci ne fait pas exception.

Spectacle en "tranches de vie" qui cherche une atmosphère intimiste, "La montagne" est en fait une suite de retranscription d’entretiens menés par les comédiennes autour d’un jardin collectif. Au-delà d’une critique de la technique d’interview, les nombreuses digressions des interrogés font perdre de vue le sujet principal qui serait difficile à cerner s’il n’était annoncé au programme.

Deux faiblesses viennent également interférer avec la compréhension que l’on peut en avoir : l’interprétation et la mise en scène.
Si la recherche des personnages dans la vérité des personnes peut représenter un défi de comédien, cela perd de son intérêt une fois mis à la scène. En effet, l’interprétation tient trop de la caricature. Ceci dessert le projet, les interviews relevant selon moi d’une volonté de partir du discours, du point de vue de véritables personnes et la caricature tournant cette parole au ridicule.
Au niveau de la mise en scène ensuite : il faut souligner un manque de clarté dans la mise en espace et les actions scéniques. Difficile de saisir le sens de la performance de dessin, ou la pertinence de l’étalage de terre qui semble un peu redondant dans la représentation d’un potager collectif.

Un spectacle à aborder donc comme un work in progress, une recherche dans le travail d’acteur.