Samedi 13 octobre 2012, par Edmond Morrel

"Elle joue" de Nahal Tajadod

Ecoutez Nahal Tajadod au micro d’Edmond Morrel

"Mais une intuition incertaine, une vague prémonition m’a fait écrire sur elle. Je commence à comprendre pourquoi. A travers Sheyda, je cherche l’Iran, et tout ce qui m’a échappé. Et je me cherche aussi moi-même. Sans doute"

"Elle joue", roman, Nahal Tajadod, Editions Albin Michel

Nous avons rencontré Nahal Tajadod, à Bruxelles, à l’occasion de la publication de son roman "Elle joue" aux éditions Albin Michel. Au terme de l’entretien qu’elle nous a accordé, elle lit un extrait du roman dont Sheyda est une des protagonistes.

Edmond Morrel

Extrait :

"C’est en fréquentant Sheyda que j’ai pu, avec des mots, mettre une vie sur ma perception de l’Iran. Elle n’est peut-être pas juste. Je ne prétends pas posséder la vérité. Quelle vérité d’ailleurs ? Je n’ai pas les convictions fermes des diplomates qui, à peine arrivés à Téhéran, émettent des théories péremptoires sur le peuple iranien, la Révolution et l’avenir de la région, ni la hargne de ces exilés qui se disent fâchés avec leur propre pays, ni les théories des chercheurs hautement spécialisés. Je ne suis ni iranologue, ni politologue. Mais une intuition incertaine, une vague prémonition m’a fait écrire sur elle. Je commence à comprendre pourquoi. A travers Sheyda, je cherche l’Iran, et tout ce qui m’a échappé. Et je me cherche aussi moi-même. Sans doute"

Quatrième de couverture :

Deux femmes se parlent. Deux Iraniennes. La première, née après la révolution de 1979, et qui n’a connu que le régime islamique, est une jeune comédienne au succès grandissant. La seconde, écrivain reconnu, a grandi dans l’Iran du Shah.
Nous les suivons pas à pas dans leur vie quotidienne. La première raconte son enfance, sa découverte de l’amour, ses engagements politiques, ses démêlés avec la censure, son exil. La seconde, installée à Paris depuis trente ans, se souvient de l’Iran de sa jeunesse où elle pouvait se promener sans foulard et en minijupe.
Un roman à deux voix se construit, drôle, pathétique, violent, doux parfois. Les deux femmes confrontent leur passé et leur présent, se racontent et racontent la vie des femmes dans l’Iran d’aujourd’hui.
Dans ce livre bouleversant qui ne ressemble à aucun autre, Nahal Tajadod retrouve les accents de vérité qui ont fait le succès de Passeport à l’iranienne.

Biographie de Nahal Tajadod (wikipedia)

Nahal Tajadod est une femme de lettres iranienne d’expression française.
Née le 25 février 1960 à Téhéran, Nahal Tajadod est issue d’une famille d’érudits iraniens. En 1977, elle vient en France et étudie le chinois à l’Institut national des langues et civilisations orientales et rédige une thèse sur Mani, fondateur du manichéisme. Elle est une spécialiste du bouddhisme, du christianisme en Iran, et du poète perse Rûmî.

Elle a publié, entre autres, Mani, le Bouddha de lumière en 1990, Légende de la Perse ancienne et Les porteurs de Lumière en 1993, Le dernier album des miracles - Chroniques d’une famille persane en 1995, A l’est du Christ. Vie et mort des chrétiens dans la Chine des Tang, VIIème-IXème siècle en 2000, Roumi le brûlé en 2004, Sur les pas de Rûmi en 2006, Passeport à l’iranienne en 2007, Debout sur la terre en 2010 et a traduit du persan les recueils de poèmes suivants : Le livre de Chams de Tabriz de Mawlânâ Djalal al-Din Rumi en 1993, Avec le vent en 2002 et Un loup aux aguets en 2008 d’Abbas Kiarostami. De culture française, docteur en chinois, elle pratique les trois systèmes d’écriture lui permettant de travailler notamment aux rapports historiques entre la Perse et la Chine.
Elle a reçu la Grande médaille de la Francophonie en 2007.

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