Samedi 2 juillet 2011, par Edmond Morrel

Ecoutez Joseph Macé-Scaron au micro d’Edmond Morrel

"Ticket d’entrée" : un roman jubilatoire dresse le portrait féroce du petit monde de la presse parisienne, et, partant, de nous-mêmes...

"Ticket d’entrée" : un roman jubilatoire dresse le portrait féroce du petit monde de la presse parisienne. Voici un roman qui renoue avec la fonction vitale de la fiction : donner à voir et à ressentir. On sort de là KO, hypnotisé, abasourdi, pourtant on a bien ri des mésaventures de Benjamin Strada le personnage principal.

"Ticket d’entrée" de Joseph Macé-Scaron chez Grasset

Ce roman jubilatoire dresse le portrait féroce du petit monde de la presse libérale parisienne à la veille de l’élection de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la république.

Voici un livre qui renoue, enfin !, avec la fonction vitale de la fiction : donner à voir et à ressentir, promener un miroir au bord de la route comme disait Stendhal, mais aussi ne rien enlever de ce qui coupe et blesse avec le tranchant du verre.

On sort de là KO, hypnotisé, abasourdi, pourtant on a bien ri des mésaventures de Benjamin Strada, on l’a plaint aussi. On referme le livre en voyant ce qui nous aveuglait jusqu’alors : "la démonstration de notre propre goût pour la servitude et la stupidité".

Un roman époustouflant de vérité et de drôlerie. Le mariage réussi de Balzac et de Jonathan Coe. Le "Testament à la Française" d’un romancier qui s’est, avec bonheur, fait beaucoup d’ennemis. On en redemande...Bonheur : au terme de l’interview, l’auteur nous annonce une suite.

Edmond Morrel

NB : Joseph Macé-Scaron a reçu pour ce roman le prix de La Coupole 2011

Sur le site de l’éditeur :

Qu’est-ce qui ne va pas dans la vie de Benjamin ? Quadragénaire aux muscles saillants, journaliste au quotidien libéral Le Gaulois, parisien d’une espèce particulière, celle des bobos-gays, Benjamin n’aurait en apparence que des motifs de satisfaction. Hélas, il a des certitudes vacillantes et son journal passe entre les mains d’un industriel obtus, la promotion devient un piège inéluctable. C’est que Benjamin ne se reconnaît dans aucune communauté, ni la future cour qui se presse autour de Sarkozy (nous sommes avant l’élection présidentielle), ni le ghetto doré du Marais. Benjamin est différent, il apprendra donc, à ses dépens, qu’au-delà d’une certaine limite, son ticket d’entrée dans la "bonne société" n’est plus valable…

Roman satirique, traversée de communautés étanches entre elles, portrait acide de la nouvelle comédie du pouvoir et d’une France qui déraille et qui grince. C’est drôle, irrévérencieux, polémique : l’auteur n’épargne personne, à commencer par lui-même.

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