Vendredi 10 août 2012, par Edmond Morrel

Ecoutez Didier Decoin au micro d’Edmond Morrel

"Je vois des jardins partout" : ode aux jardins du monde

Didier Decoin nous raconte son amour des jardins dans un récit qui semble avoir été écrit d’une traite, au fil de la plume et de l’entrelacs des souvenirs que le simple nom de "jardin" éveille chez le romancier.

"Je vois des jardins partout" de Didier Decoin Editions Jean-Claude Lattès

Didier Decoin nous raconte son amour des jardins dans un récit qui semble avoir été écrit d’une traite, au fil de la plume et de l’entrelacs des souvenirs que le simple nom de "jardin" éveille chez le romancier. Amoureux des jardins qu’il parcourt de par le monde avec sa femme et une association d’autres fanatiques ("la cinquième saison"), Decoin en parle avec une telle gourmandise que, pour un peu, on lâcherait tout pour suivre ces doux dingues dans leur paradis végétal.

Un régal !


Edmond Morrel

Nous avions rencontré Didier Decoin à l’occasion de la publication de "Est-ce ainsi que les femmes meurent ?" , du "Dictionnaire amoureux de la Bible", et d’ "Une Anglaise à bicyclette".

Sur le site de l’éditeur

"A l’instar de la Manière de visiter les jardins de Versailles (seul ouvrage qu’écrivit jamais Louis XIV), Je vois des jardins partout est une sorte de manière de visiter les jardins de ma vie. Ceux que j’ai possédés, et ceux des autres, publics ou privés, que j’ai arpentés. En me penchant sur tous ces jardins, c’est aussi sur mon passé que je me penche, et si je vois des jardins partout, c’est que les jardins ont été, quantitativement et qualitativement, le paysage le plus récurrent et le plus constant de mon existence. En ce sens, ce livre est peut-être une autobiographie déguisée… Cézanne disait que « peindre signifie penser avec son pinceau ». Jardiner, c’est penser avec un sécateur, des semelles gadouilleuses, un mal de dos et des engelures aux doigts. Ou un coup de soleil sur le nez. Oui, jardiner, c’est penser, mais penser par avance, imaginer, anticiper ce qui va sortir de terre – et dans quel désordre ou quelle harmonie innés ça va surgir. Et c’est avant tout faire confiance à la terre. En écrivant ce livre, je me suis aperçu qu’il n’y avait pas d’école de vie plus sûre ni plus charmante qu’un jardin, que ce soit le paradisiaque et génial Jardin Blanc conçu par Vita Sackville-West dans son domaine de Sissinghurst ou le très modeste recoin qu’on m’avait alloué dans le potager familial pour y faire pousser ce que je voulais – j’avais opté pour quelques épis de blé, dont j’avais tiré quelques grammes de farine, dont je fis un pain minuscule mais tellement délectable que j’en ai encore le goût en bouche. L’admirable Epicure, qui affirmait que le plaisir est le souverain bien (comme je suis d’acord avec lui !), avait installé son école philosophique dans un jardin où il passa son existence. Vingt-trois siècles après la mort du philosophe grec, les jardins continuent de nous enseigner l’essentiel de la vie : on y apprend la patience, l’humilité toujours, la déception quelquefois, le silence, l’harmonie, les parfums et les saveurs, la beauté, on peut y faire l’expérience de la mort (je l’ai croisée dans un jardin anglais sous la pluie) – et de l’amour, bien sûr, car qui n’a pas fait l’amour dans un jardin au printemps ne sait pas encore tout de l’amour… J’ai essayé de concevoir ce livre pour qu’il soit lu comme on visite un jardin : sans trop de logique, donc, sans que son parcours soit guindé ni rigide, ni surtout pédant – mais une simple déambulation parmi des souvenirs jardiniers qui m’ont enchanté et parfois bouleversé." Didier Decoin

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