Lundi 18 février 2019, par Catherine Sokolowski

Duo rafraîchissant

Elles portent un tailleur noir, petite jupe droite et veste classique. Pas l’idéal pour danser, et pourtant... Elles ressemblent à deux jeunes cadres dynamiques, rivales. Tout porte à le croire. Elles sont « same same » mais pas tout à fait pareilles. Elles sont tchèques, l’une est danseuse, grande et effilée, l’autre est metteuse en scène, plus petite, un peu ronde. Elles sont douées, drôles, féminines, et inventives. Dirigé par Karine Ponties, chorégraphe franco-belge, « Same, same » est un petit bonheur : à voir dès que vous le pourrez.

Scène pratiquement vide, seulement garnie d’un comptoir en bois noir et blanc, qui servira aussi d’escalier, de pont ou de cachette. Le spectacle est découpé en saynètes, chacune interrompue par une sonnerie brutale. Un néon s’allume, parfois. Après le solo d’introduction, les deux comparses se retrouvent accoudées au comptoir. La plus petite (Petra Tejnorová) veut éliminer la plus grande (Tereza Ondrová). Pas évident.

Munies de leur grande farde noire, les deux employées marchent maintenant vite, très vite, dans les couloirs de l’entreprise. La grande en tête, la petite essaye de suivre. Enfin ça, c’est une version de l’histoire. Chacune aura la sienne.

Tout au long du spectacle, elles s’affrontent. Parfois dans un corps-à-corps étonnant, parfois le combat devient psychologique, à la cantine par exemple, lorsqu’elles partagent un repas rapidement englouti, ou absurde, quand Petra se déplace dans le comptoir transformé en tunnel sous les yeux de Tereza devenue danseuse étoile.

Plein d’humour, esthétique et sympathique, « Same same » peut être vu comme une métaphore du travail en entreprise, milieu hautement concurrentiel. Entre le mime, le burlesque des clowns de cirque et la danse, le spectacle se nourrit de courants majeurs tout en imposant son style propre. Petra et Tereza sont allées chercher Karine et on ne peut que leur donner raison ! Si vous le pouvez, ne manquez pas cette petite heure de bonheur.