Jeudi 26 octobre 2017, par DI MEO PALMINA

Drôles d’oiseaux

Le TTO est un lieu de retrouvailles entre artistes et entre artistes et public. Si vous allez voir « Ça fait rire les oiseaux », vous sentirez à quel point la complicité est palpable entre les comédiens et les spectateurs qui les retrouvent comme de vieux amis.

Jean-François Breuer et Aurelio Mergola, alias Otto et Helmut, se sont peut-être rencontrés au TTO - on se souviendra d’eux dans « Dernier coup de ciseaux » - ou ailleurs, l’un est aussi musicien, l’autre est aussi danseur, ce qui est certain, c’est qu’ils forment une paire d’une complicité malicieuse rare.
Après... L’humour c’est, comme l’amour, un feu un jour de pluie ? Conçu comme un spectacle à sketchs, « Ça fait rire les oiseaux » surprend par le décalage entre les situations sans dépasser l’ambition du cabaret. L’entrée en matière est intrigante. Nous voilà plongés dans les coulisses du MOMA sur les traces de Marina Abramovic au son de « la vie d’artiste ? Pas rose tous les jours »... Et on se retrouve dans un bureau de chômage pour une scène de drague entre deux électrons antithétiques, amorce d’une exploration de caractères décalés, trempés dans des références littéraires et musicales.
Si la dramaturgie manque de solidité et d’homogénéité, les joyeux compères s’en donnent à cœur joie, ne craignent ni l’outrance ni le burlesque et usent et abusent sans complexes des multiples facettes de leur talent pour nous offrir des scènes vitriolées aux couleurs bien belges. La mise en scène, sans faille, orchestrée avec maestria par Nathalie Uffner et Julie Deroisin est une des clefs de la réussite de ce bouquet ahurissant de duettos qui nous emportent dans leurs caquetages, commérages et autres verbiages. Le spectacle roule et le public glousse. L’objectif est atteint, on passe une joyeuse soirée en compagnie de ces drôles d’oiseaux.