Mardi 18 décembre 2018, par Yuri Didion

Drôle de zik avec un drôle de zig

Max Vandervorst, c’est cet artiste bruxellois qui fait de la musique avec tout et n’importe quoi. Il détourne les objets de leur fonction première, et avec plus ou moins de transformation, en fait des instruments aussi ludiques qu’inattendus. Avec ce spectacle - qui, depuis sa création en 1994, a fait le tour du monde - il nous fait revivre nos origines véritables, puisque "nous ne descendons ni du Neandertal, ni du Sapiens, mais bien de l’homme de Spa", comme nous l’annonce l’hôtesse d’accueil.

Pour reprendre les mots de l’artiste, "la dramaturgie de ce spectacle est très simple : au début, il y a un type fou qui fait de la musique, à la fin, tout le monde est fou". C’est sans doute ce qui résume le mieux ce spectacle qui, de prime abord, a de quoi inquiéter. Un type qui fait de la musique avec des bouteilles en plastique sur la tête, bizarre, non ? Mais on se prend très rapidement au jeu décomplexé du musicien. Quelques chansons reconnaissables donnent les repères nécessaires, et attisent la curiosité pour les instruments étranges présents sur scène. De là, il suffit d’un peu d’audace de l’artiste qui envahit le public pour que celui-ci se prête au jeu et se lance dans des essais musicaux plus ou moins fructueux.

On découvre ainsi un orchestre : agitophones, cannebasses, spalafon, ou encore bouteille de pan à coulisse que Max Vandervorst fait sonner avec une maîtrise certaine. Et si, peut-être, l’idéologie écologiste n’est pas précisément au centre même de la démarche, impossible de ne pas la lire dans le travail de détournement, réutilisation et re-création. A quelques jours de la marche pour le climat, à l’époque du boom écologique et des innovations toujours plus impressionnantes, qu’il est plaisant de voir se concrétiser toutes ces inquiétudes dans le plaisir du jeu, de la créativité, de l’amusement et d’un brin de folie.