Do Eat

Théâtre | TTO - Théâtre de la Toison d’Or

Dates
Du 1er au 31 mars 2012
Horaires
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Do Eat

Ecrit et mis en scène par Dominique Bréda
Avec Laurence Bibot, Jean-François Breuer, Julie Duroisin et Nathalie Uffner

Après « Purgatoire » la saison dernière, Dominique Bréda, prix de la critique 2010 du meilleur auteur, revient au TTO. Son travail : une appétissante création portant sur la deuxième activité favorite des êtres humains : manger.
Aujourd’hui, peser lourd est devenu un must absolu. Les gros et les grosses exhibent leurs bourrelets comme autant de signes de réussite sociale. La publicité, la presse, les médias, l’homme de la rue, tous se sont accordés dans un consensus religieux et ont érigé la prise de nourriture continue et le grossissement consécutif au rang d’ultime moyen de reconnaissance sociale, d’accès au bonheur et considèrent l’ultra-obésité comme seul modèle de vie moralement admissible. Annie a cinquante-deux ans et pèse cent trente kilos. Depuis quelques temps, d’étranges questions la taraudent tandis qu’elle essaie de sombrer dans le sommeil

Représentations du mercredi au samedi à 20h30.
Tarifs : 22€/adulte, 20€/senior, 10€/étudiant et demandeur d’emploi et 1.25€/article 27

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7 Messages

  • Do Eat

    Le 1er mars 2012 à 01:42 par Marie

    Très agréable soirée passée à l’avant-première de la pièce "Do Eat" avec les deux actrices principales, au meilleur de leur forme.
    C’est une très amusante peinture sociale, avec ce qu’il faut d’ironie et de cynisme, le tout traité avec ce qu’il faut d’humour pour que cela reste léger.
    A voir si vous voulez vous divertir et rigoler du début à la fin.

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  • Do Eat

    Le 1er mars 2012 à 04:49 par chrisdut

    Invité également à l’avant première, j’ai adoré cette pièce ! Difficile de faire autrement avec tous mes acteurs préférés. Quel délice de voir ensemble une Julie Duroisin que j’apprécie de plus en plus (coup de coeur de cette saison), une Laurence Bibot complètement pétée comme on l’aime, Nathalie Uffner avec ses 130 kgs plein de charme et un grand et "gros" Jean-François Breuer en pleine forme (quelle dance et ce malgré tout le grignotage en cous de jeu). Car qu’est-ce qu’ils mangent durant 1h20 de spectacle ! Tout ça va se payer à la fin du mois mes petits chéris ! Bref, du grand Dominique Breda qui pose les bonnes questions et qui amène une réflexion sur un sujet contemporain avec sa patte humour bien à lui. Courez-y vite. Le TTO j’adoooooore !

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  • Do Eat

    Le 2 mars 2012 à 04:59 par lorant

    Le sujet du siècle:les gros.On mange,on mange et à quel prix ?Le 1er
    prix de l’obésité qui se distingue dès le plus jeune âge.Bonne satire,pas toujours audible,nous étions placés dans la moitié supérieure de la salle.

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  • Do Eat

    Le 18 mars 2012 à 05:56 par anacolut

    Affligeant, désastreux, un véritable naufrage. Texte médiocre dans les meilleurs moments, blagues plates, faciles, acteurs cabotins, grimaçants, en faisant des tonnes pour défendre une histoire sans fond où le raccourci est tellement évident que la narration s’épuise à la 2e minute, un moment extrêmement pénible. La complaisance dans la bassesse me hérisse le poil. Je crois qu’on peut rire de choses intelligentes ; aucune finesse ici, rien d’autre que du vide.

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    • Do Eat

      Le 9 novembre 2015 à 14:59 par Ferre

      Malheureusement le plus mauvais "Dominique Breda" que pourtant j’adore ... Mais là ! Une cata, c’est tout à fait vrai ...

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  • Do Eat

    Le 19 mars 2012 à 10:50 par den86

    Nous avons assisté à la représentation de samedi au TTO, quel beau moment d’absurdité ! Spectacle très surprenant tant dans le sujet que dans l’univers ! Les comédiens sont touchants et surtout très drôles. Et même si la fin nous a vraiment pris par surprise, nous avons passé une excellente soirée ! Bravo !!

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  • Do Eat

    Le 31 mars 2012 à 08:10 par Naira

    Tout à fait d’accord avec Jean (cf. ma critique dont la conclusion était : "Bref, Do Eat, c’est une tranche de rire, comme toujours, mais moins franche, toutefois, que d’habitude et un arrière-goût de légèreté dans le traitement du sujet .")

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Mercredi 14 mars 2012, par Jean Campion

"Je bouffe donc je suis."

"Aujourd’hui, la croissance a tendance à s’étirer de tous les côtés, dans une sorte d’obésité." Frappé par ces propos d’économistes, Dominique Bréda met en scène la boulimie de notre société, qui en veut toujours plus, sans savoir pourquoi. Une fois encore, il s’attaque à un sujet grave, avec son humour décapant. Mais cette comédie, qui sacralise la bouffe, n’est pas cuite à point.

Impressionnée par l’ampleur de son ombre, essoufflée dans les escaliers, Annie, 52 ans, 130 kilos, consulte un médecin. Une femme plantureuse, plus cupide que consciencieuse, qui la rassure sur son état général et l’envoie chez une psy. Dans un jargon délirant, celle-ci l’aide à lutter contre l’idée saugrenue de maigrir. Pas question de se conduire comme des bêtes, qui mangent quand elles ont faim : "Les animaux c’est la nature, les hommes c’est la culture !" Lorsque devant ses bourrelets, Annie s’interroge : "Est-ce qu’on a vraiment besoin de tout ça ?", son fils, entre deux bouchées, la dissuade de renoncer à se gaver.

Le monde appartient aux gros. La frêle Manon, qu’Annie prend sous son aile, se sent indigne d’un homme bien dans sa graisse, comme l’insatiable Pierre-Henri. Elle se goinfrera désormais avec application et sera toute fière d’exhiber ses rondeurs. Narguant les mannequins anorexiques et les nutritionnistes affolés, l’auteur rend cocasse le triomphe de cette boulimie contagieuse. Cependant ces personnages s’empiffrent pour combler un vide : même si un procès pour rire l’innocente, Annie ne reprend pas douze kilos avec plaisir. Sans mari, "au bureau depuis 2009", elle lutte contre la solitude, en se montrant hospitalière et en couvant un fils, qui s’agrippe au cocon familial et à la nourriture. Absence de volonté et voracité qui gangrènent notre société.

Dans la peau d’une psychiatre névrosée et belliqueuse, Laurence Bibot est époustouflante. La rage, avec laquelle elle s’en prend aux patients zen, qui la privent sournoisement de "matière à psy" est d’une drôlerie irrésistible. Le cynisme de Bréda rend savoureuses les réactions d’Annie, pestant contre le suicidé, qui immobilise son bus. Les gags ne manquent pas. Lancée dans une interminable énumération d’aliments, Julie Duroisin (Manon) s’interrompt : "J’en ai oublié un !"

Malheureusement, comme Annie dans les escaliers, la comédie s’essouffle et pâtit de la futilité de certains personnages. Pierre-Henri a beau être enveloppé, on en a vite fait le tour. Il se contente de nous épater par sa capacité d’absorption. L’évolution de Manon est floue et la psy, désopilante dans son cabinet, devient une épave parmi d’autres. En se répétant, certains effets perdent de leur force comique et l’intrigue nonchalante débouche sur une fin abrupte, qui surprend gratuitement le spectateur. Ces maladresses nous font regretter les dialogues incisifs et le rythme soutenu de "Purgatoire", sans doute la pièce la plus aboutie de Dominique Bréda.

TTO - Théâtre de la Toison d’Or