Mardi 30 avril 2013, par Samuël Bury

Des bulles qui n’éclatent pas

Des histoires singulières et une simplicité touchante. C’est ce qu’on peut retenir au mieux de Territoire gardé par un chien crevé. Construite en monologues, cette création reflète des tranches de vie qui n’existent que pour elles-mêmes, comme des chemins qui se perdent dans la campagne pour un voyageur de passage. Bel exercice de voix mais à l’intérêt relatif.

Si les confessions abordées par le groupe d’acteurs possèdent toutes une authenticité liée sans doute à la poésie brute de leur banalité apparente, la formule globale manque clairement de vie. Pourtant, chaque comédien à sa manière parvient heureusement à rendre beaucoup de sentiments, beaucoup d’émotion au texte. Ca fait d’ailleurs souvent rire, parfois réfléchir.
On s’attend malgré tout à des réponses. Pas individuelles mais entre les personnages. A du dialogue en somme.

Le cercle formé par le public fait penser à ces groupes d’entraide comme les Alcooliques Anonymes. Il permet aussi aux gens de s’observer, avec toute la pudeur ou le défi que cela représente. Les seuls qui prendront la parole sont les comédiens. Aucune interaction n’intervient, ni entre eux ni avec l’assemblée. Ce qui peut paraître étrange dans ce type de configuration. On dirait que l’architecture scénique ne correspond pas au matériau textuel utilisé.
On dirait une idée qu’on n’a pas exploitée jusqu’au bout.