Délire à deux

Théâtre | Comédie Claude Volter

Dates
Du 12 au 23 janvier 2011
Horaires
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+32 2 762 09 63

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Délire à deux

Un homme et une femme cloîtrés dans leur petit appartement se font la guerre des ménages. Dix-sept ans que ça dure. Dehors aussi c’est la guerre.Mais ça ne change rien. Jusqu’à ce que la folie du dehors entre par les portes et les fenêtres. La paranoïa les guette. La valse absurde des petites manies devient explosive. Le quotidien se décale à coups de grenades, de tortues et de limaçons.

Avec Xavier Campion et Florence Roux
Mise en scène : Vinciane Geerinckx et Mikaël Sladden
Création sonore : Nicolas Dufranne

Représentations : du mardi au samedi à 20h15 - le dimanche à 16h00
Infos et réservations : 02/762.09.63 - www.comedievolter.be

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4 Messages

  • Délire à deux

    Le 3 janvier 2011 à 07:23 par djalie

    Excellente pièce ! Le texte est splendide, les comédiens magnifiques, attachants et surprenants ! Ce petit couple qui se prend "le bec" nous touche, et nous emmène dans leur petit chez eux.

    C’est un vrai délice que j’ai découvert au Festival d’Avignon. J’avais déjà vu plusieurs versions de la pièce et celle-ci est de loin la meilleure !

    Je vous encourage à découvrir ce beau spectacle !
    Bravo à Florence Roux et Xavier Campion !!

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  • Délire à deux

    Le 14 janvier 2011 à 05:28 par cja2

    A Avignon, les trois complices, Vinciane Geerincx,
    metteuse en scène, Xavier Campion, (« Lui ») et Florence Roux,
    (« Elle ») utilisent au mieux le petit espace du théâtre du Verbe fou.
    Un décor miteux, vieillot, intemporel, qui envahit l’espace des
    spectateurs et donne sur la rue. De cette double proximité, ils tirent
    des effets réalistes, « grossis », déformés progressivement par
    l’absurdité de la situation. Les énergies dissonantes des deux
    personnages poussent le conflit jusqu’à l’hystérie engendrant… le
    tragi-comique.

    Une jolie réussite qui, dans le cas de Xavier Campion,
    confirme le sérieux de sa compagnie Le grand complot, dont nous avions
    déjà apprécié les deux premiers spectacles, Anders, aux Tanneurs, en 2006, puis L’histoire des ours pandas… de Mateï Visniec, à l’Arrière-Scène, en 2008.critique complète ci-dessus

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  • Délire à deux

    Le 15 janvier 2011 à 11:37 par Sonia

    Je ne connaissais pas ce texte de Ionesco. Très intéressant et pas tellement ... "absurde". Le rapprochement entre la guerre à l’intérieur et à l’extérieur de la maison est bien developpé. Très beau scénario qui s’adapte à merveille à la petite salle de la Comédie Volter. Très, très bons acteurs, tous les deux avec un petit penchant pour "lui". Le tout fait que c’est une pièce à ne pas râter. Je donne 9/10.

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  • Délire à deux

    Le 19 janvier 2011 à 05:00 par jean

    Contrairement à certaines oeuvres d’Ionesco, alourdies par la prolifération de répliques saugrenues, "Délire à deux" est une pièce dense, nerveuse, drôle et d’une étonnante modernité.L’auteur y dénonce l’absurdité des guerres mais aussi la tentation de l’immobilisme, le danger du repli sur soi et la fuite des responsabilités. Par leur mise en scène rigoureuse, Vinciane Geerinckx et Mikaël Sladden éclairent intelligemment les rapports entre les chamailleries ridicules d’un couple et les combats qui grondent au dehors. Les antihéros de cette tragi-comédie ont besoin de rallumer constamment la guerre, pour meubler par leurs rancoeurs, leurs regrets et leurs illusions le vide de leur existence. Florence Roux (Elle) et Xavier Campion (Lui) vivent cette scène de ménage dérisoire avec une intensité et une maîtrise remarquables.

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Vendredi 14 janvier 2011, par Xavier Campion

Délire à deux

Un Ionesco… quasiment « inconnu au régiment » : Délire à deux, joué à Avignon, il y a deux ans par deux Belges, Xavier Campion et Florence Roux. Rarement représentée, presque une « curiosité ». La pièce est reprise fort opportunément à la Comédie Claude Volter. Pour amateurs d’Ionesco et pour ceux qui sentent que la guerre du couple n’est jamais loin de la guerre tout court.

Voici le commentaire d’Avignon 2009

Créée la même année (1962) que Le Roi se meurt, la pièce ne connut pas le même succès que le chef-d’œuvre macabre, somme toute assez « académique », par rapport à la folie de ce Délire à deux. Excellente idée donc, que de nous la ressusciter, en cette année du 100e anniversaire de la naissance d’Ionesco.

Dans toutes les pièces d’Ionesco, le « couple » est une épreuve terrible et il en propose les variantes les plus déjantées (petit-bourgeois désintégrés dans La Cantatrice chauve, couple prof/élève pervers dans La Leçon, couple halluciné par un mort encombrant dans Amédée, ou comment s’en débarrasser.)

La haine comme ciment du couple

Dans « Délire à deux », le ciment du couple est une haine pratiquée depuis dix-sept ans, au quotidien. Avec une jouissance maniaque, la femme détruit systématiquement son petit freluquet de mari à coups d’insultes dérisoires (« séducteur ! », alors qu’il présente tous les signes de la déchéance) ou en lui disputant la redoutable dialectique du raisonnement absurde. « La tortue et le limaçon, est-ce le même animal » ? A partir de ce grave problème « dialectique », c’est un délire de mauvaise foi et d’autodestruction réciproque qui se met en en marche. Dehors, c’est la guerre (civile ?) mais les deux n’en ont cure, laissant s’effondrer petit à petit la carapace dérisoire de leur appartement. Tout au plus des éclats d’obus viennent-ils interrompre (ou rythmer ?) leur « non/dialogue », agressif jusqu’à la violence physique. Il n’y aura pas d’issue, pas de conclusion et la fin en boucle, typique du théâtre d’Ionesco, laisse présager le pire. Car le couple, c’est la guerre. Un peu simpliste ? Oui et non. Car, métaphoriquement, la réciproque est vraie et vérifiée.

Faut-il rappeler les avatars du « couple » franco-allemand, qui nous valut deux guerres mondiales pour un lopin de terre ? Et les actuelles haines métaphysiques entre le monde arabe, dont les Palestiniens et les Israéliens, là aussi pour un lopin de terre à haute valeur religieuse ajoutée ? Eugène Ionesco a souffert et de deux guerres mondiales (des choix idéologiques difficiles entre fascisme, communisme et démocratie) et de la séparation du couple parental à cause de la première guerre. Le Rhinocéros - écrit en 1957-58, d’une réflexion sur la guerre d’Algérie, qui secoua la France, mais extensible aux délires totalitaires, fascistes et communistes- porte ce fantasme de guerre. Délire à deux met l’accent sur la destruction intérieure, sur fond de guerre.

A Avignon, les trois complices, Vinciane Geerincx, metteuse en scène, Xavier Campion, (« Lui ») et Florence Roux, (« Elle ») utilisent au mieux le petit espace du théâtre du Verbe fou. Un décor miteux, vieillot, intemporel, qui envahit l’espace des spectateurs et donne sur la rue. De cette double proximité, ils tirent des effets réalistes, « grossis », déformés progressivement par l’absurdité de la situation. Les énergies dissonantes des deux personnages poussent le conflit jusqu’à l’hystérie engendrant… le tragi-comique.

Une jolie réussite qui, dans le cas de Xavier Campion, confirme le sérieux de sa compagnie Le grand complot, dont nous avions déjà apprécié les deux premiers spectacles, Anders, aux Tanneurs, en 2006, puis L’histoire des ours pandas… de Mateï Visniec, à l’Arrière-Scène, en 2008.

En cette année du 100e anniversaire de la naissance d’Ionesco, on souhaite bon accueil en Belgique (et ailleurs) à ce spectacle crânement monté dans la jungle d’Avignon. Mieux vaut tard que jamais.

Christian Jade

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